Pages

dimanche 29 septembre 2024

Epaule Tatoo


Alma, l'âme de ce roman.
Alma, la fille tatouée. 
Et Joshua, l'homme cultivé, l'écrivain, le professeur, à la fois riche et séduisant. Alors qu'Alma est pauvre, pas vraiment belle, et totalement inculte.
Pourtant Alma exercera une certaine fascination, virant même à l'obsession, dans la vie de Joshua. Il la prendra, comme servante-secrétaire-aide-soignante.
 
Elle venait d'ailleurs, de campagnes arriérées où les enfants avaient les pieds sales, où quelques vieux subsistaient dans l'air pollué. Lui a un malaise, dans sa vie, dans son âme, il se sent décliné, il se sent seul, pourtant n'a que la quarantaine. Atteint d'une étrange maladie, il a besoin d'Alma, qui sait, elle pourrait le sauver.
 
"Là où des fumées blanches s'élèvent comme une vapeur des fissures du sol.
Là où les mines creusées profond sous la terre continuent de brûler.
Wind Ridge, Bobtown, McCracken, Cheet, tels étaient les noms des mines quand elles avaient des noms. Quand elles étaient encore encore exploitées, avant les incendies.
Où vis-tu, je vis en enfer. Je suis une enfant de l'enfer. Je suis américaine et enfant de l'enfer. Demandez-moi si je suis heureuse, je le suis.
Presque tout le monde est parti. L'herbe pousse drue là où le bitume s'est fissuré. Là où les gens ont abandonné leurs maisons. L'ancienne école primaire. La cour de récréation asphaltée. Berlin Street, Coalmont. Scottdale, Mount Union, Tire Hill. Là où le feu couve, la neige fond dès qu'elle touche le sol. Lève les yeux vers les collines où monte la vapeur. Où l'aide vient du ciel. Herbes hautes, jeunes arbres. La jungle revient. Cette paix, c'est un cadeau pour ceux qui ont refusé de quitter l'Akron Valley."
 

dimanche 22 septembre 2024

Les Cigognes de Wacheng


"Ce que le vent de ce printemps précoce cherchait à subjuguer, ce n'étaient pas les arbres encore dénudés des vastes terres du Nord, c'étaient les rivières prises par les glaces. Il brûlait d'embrasser leurs bouches scellées tout l'hiver sous la neige et la glace. Rien n'était plus difficile que de leur arracher des mots d'amour. Pourtant, ce vent printanier plein d'audace et de sentiment les caressa sans fin de ses lèvres ardentes avec une vive passion, un jour, deux jours, trois jours, quatre jours, inlassablement, jour et nuit. Au bout de sept ou huit jours, la rivière Jinweng du Grand Nord, cette belle dame hautaine, enfin réveillée par ces lèvres brûlantes, abandonna ses vêtements de glace pour ouvrir son cœur à ce baiser longtemps repoussé."
 
Et si je te contais un peu de poésie ce midi,
une prose de plumes et de gastronomie. 
Et si je te racontais la légende de la cigogne,
à contempler comme un verre de Bourgogne.

Sur les bords de la Jinweng, j'observe les saisons, le temps qui défile, parfum de chlorophylle. Situé au nord de la Chine, mieux vaut ne pas y rester l'hiver, surtout quand le blanc recouvre son manteau vert. Mais dès les premiers rayons de soleil, liquide ambré au fond d'une bouteille, l'air me réchauffe l'âme, comme la flamme le cœur de la femme. A propos, de l'autre coté de la colline, trois bonzesses entretiennent le Temple de la Déesse, pas topless, même si mon esprit lubrique ne s'y dérangerait pas, c'est que j'ai la pensée érotique.

lundi 2 septembre 2024

Le sourire d'une belle-sœur

Jirô projette de faire un voyage du côté d'Osaka avec un ami. Cela sera aussi l'occasion de rendre visite à sa famille, répondre à ses obligations de fils et de frère cadet. Il a rendez-vous là-bas... Quelques jours chez son frère et ses parents, cela reste supportable... Alors en l'attendant, regardons donc le ciel et ses étoiles endormies, une petite brise légère autour d'une petite bière, pas de quoi tout de même se faire un harakiri...
 
"Les étoiles dans le ciel brillaient faiblement. Elles semblaient plisser leurs yeux ensommeillés."

On pressent aisément que le voyage tombera à l'eau. Restent donc ces moments familiaux, plein de respect et de contraintes. Un sentiment bivalent habite ainsi Jirô dans ce Japon du début du XXème siècle. L'habitude des bonnes convenances et de la tradition fait face à cette envie de s'éloigner du poids de cette famille. Et cette question qui revient sans cesse, aussi lourde et pesante qu'une enclume, pourquoi n'est-il pas encore marié. Il serait temps Jirô de fonder une famille, d'avoir des enfants. On va arranger ça, regarde ce catalogue de connaissances ou de filles de connaissance qui seraient te donner bonheur, te servir du saké, te faire un ou deux garçons...