« Métro Charpennes. Elle marche vite.
Claquent les talons de l'asphalteuse, le bruit de la salope pressée. »
Claquent les talons de l'asphalteuse, le bruit de la salope pressée. »
Prendre
la route, un mot de Dostoïevski en tête, la première phrase, « Et parce que tu es tiède, et
que tu n’es ni chaud ni froid, je te vomirais par ma bouche ».
De
bon augure.
Manu
et Nadine. Une tuerie, l’équipée sauvage.
Violente.
Ça
va saigner, ça va gerber.
Une
balle dans la tête.
Urgence
des maux.
Urgence
du sexe.
De
ma queue dans ta bouche, de mon foutre dans ton sourire.
Sauvage,
sexe dure. Violence des mots.
Les
yeux fermés, une claque dans la gueule.
Wake
up.
Sombre
histoire.
Prends
ce flingue, le sang coule sur la poussière du tapis
D’un
hôtel miteux de bord de mer hors-saison.
Une
balle dans la tête, tu lui as mis.
Avec
envie.
Avec
plaisir.
Avec
jubilation.
L’urgence,
malsaine.
Lèche-moi.
Suce-moi. Mords-moi. Baise-moi. Sans concession.
Retourne-toi
et regarde ces cadavres qui parcourent cette vie de merde.
Aucun
espoir. Le noir total, le rouge sang, le blanc foutre.
Les
couleurs se déchaînent, se déversent sur le bitume, le sang coule, corps qui
tombent, sourire éteint des uns, sourire malin des unes. Fout le camp avec ton
beau sourire de Play-boy, déchire cette page de ta vie. Sous l’œil du réverbère
ou de la lune, une détonation, fulgurance de l’instant, la rage, une balle dans
la tête. Putain, il s’est chié dessus. Putain, je me retourne et je gerbe dans
le pot de fleur. Mon âme poétique.
Que
dire de plus d’un tel univers, apologie de la violence et du sperme qui
s’écoule de ta bouche. Les bas déchirés, tu navigues, erres comme une errante
sans but, juste la brutalité des rapports humains. Rape me, Virginie, je crie
huit fois. Baise-moi, je hurle sept fois. Une claque dans la gueule, comme on
reçoit un coup de poing dans les tripes, un coup de pied dans les couilles, une
balle dans la tête.
Clap
de fin.
« Plus tard, Manu est descendue toute seule faire un tour. Dans un rade, elle commande un café-Cognac. Les murs sont peints en jeune terne, les plafonds et les comptoirs en faux bois foncé. Bar de quartier. Tasse brune, soucoupe verte, cendriers jaunes en plastique. Elle se sent comme à la maison.
Elle s'est mise dans un coin, le miroir accroché à sa droite est crasseux, couvert d'une pellicule de graisse, maculé d'empreintes de doigts et de corps de mouches écrabouillés contre. En blonde, elle a une tête de tapin bon marché, en plus elle n'a pas lésiné sur le rouge à lèvres. Elle s'aime bien comme ça, ça lui va bien.
Elle fait des moues avec sa bouche, se mate dans le miroir en train de tendre les lèvres, puis elle sourit niaisement et joue avec le bout de sa langue. Bouffeuse de pine, elle se trouve très réussie dans le rôle. Elle serait un garçon, elle aurait envie de s'enfoncer la queue jusqu'au fond de la gorge, jouer du gland contre le gosier. C'est dommage que Nadine ne soit pas là, elles auraient causer pipe, avec ou sans rouge à lèvres, ça change tout. »
« Baise-Moi », Virginie Despentes.
J'aime beaucoup cette fille, l'entendre parler, sa colère...
RépondreSupprimerMais le premier Tome de Vernon m'est tombé des mains alors qu'il ne me restait pas 100 pages à lir. Je n'en pouvais plus de tous ces personnages qui ne cessent de surgir.
Je n'ai pas lu Baise-moi ni vu le film.
Donc je n'ai rien à dire.
Ah si, il a l'air fâché contre la machine Zack !
Étonnamment, je crois que je ne l'ai pas beaucoup vu à la télé, ni même entendu.
SupprimerVernon... pas encore commencé... Du coup j'hésite à lire le roman d'abord ou à voir Romain Duris... (tu as peut-être vu la série)
Il est très vénère Zack, faut dire il y a de quoi dans ce putain de monde...
Juste hâte de me plonger dans cette rage-là, vive et violente, folle et déchaînée. Telle une urgence de vivre!
RépondreSupprimerDécidemment il y a de ces femmes plus fougueuses que d'autres sous les draps. Qui sonnent le glas comme on sonnerait la Fin du Monde à chaque coup de hanche et de déhanché.
Tabarnak!
À suivre...
Ça se fait pas non plus de lire des romans aussi violent, noir et sombre, sans espoir. Peut-être qu'une Fin du Monde...
SupprimerMoi je ne relerai pas, mais Virginie Despentes, oui et encore et encore ! (Après Vernon Subutex et Kong théorie...)
RépondreSupprimerPas sûr également de relire, celui-là, mais au moins il faut le lire une fois. D'autres Virginie m'attendent également...
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