Dès les premières lignes, je me retrouve plonger dans l’atmosphère du Japon. Le papier jauni, le papier épais, la police de caractère d’un autre temps, je dois être dans une vieille édition qui sent bon les gouttes de sueur déposées par des doigts affairés à tourner les pages. L’histoire se déroule après-guerre, dans la campagne japonaise, loin des grandes villes Tokyo et Osaka. Et lire ce livre mystère en aveugle, sans se laisser guider par une couverture, par le nom d'un auteur. Juste par ces mots, des phrases imprimées sur un papier, un papier qui a été touché, caressé, senti, par d'autres mains, des émotions qui ont été touchées - ou pas - par d'autres âmes...
Une femme du nom d'Etsuko, encore jeune je suppose malgré son récent veuvage, habite chez son beau-père, Yakichi. Etrange cohabitation, où ils logent au premier étage, le fils ainé et sa femme au second, idem pour le fils cadet qui doit être sur une autre aile de cette maison bourgeoise entourée de vignes à l’abandon, de serres à l’abandon, des fleurs, des champs, un jardinier homme à tout faire, une femme jeune et servante.
« Selon ses conceptions romanesques, les maris étaient toujours infidèles et les femmes souffraient toujours. Les couples d’âge mûr finissaient par ne plus se parler, soit qu’ils fussent las l’un de l’autre, soit par haine mutuelle. »









