Pas dans le cul aujourd'hui
j'ai mal
et puis j'aimerais d‘abord discuter un peu avec toi
car j'ai de l'estime pour ton intellect.
Ainsi commence ma lecture, par les vers de ce poème qui s’introduisent pernicieusement dans mon esprit. Dès les premières lignes, je suis accroché, l’instinct bestial que je ressens et pressens que cette lecture fera date, comme une rencontre entre la philosophie et mon sexe.
Une longue lettre de Jana Cerna à son homme, qui bouscule mon intimité, car elle sait me parler « philosophie » avec son parfum d’amour, de chatte et de foutre. Les mots sont crus, bandant même, mais quel plaisir incommensurable, j’ai eu à lire cette lettre. Sans aucune poussière de voyeurisme, les phrases s’échappent de la feuille de papier au doux grammage des éditions La Contre Allée et se transforment en images sensuelles dans ma tête. Je fais le vide, respire, débouche une bouteille. Bruit du jeu du bouchon et du tire-bouchon, je me sers un verre. Continuer la lecture, prendre ce plaisir, une main tenant le verre, l’autre main…
« Tu écris dans une de tes lettres que ton travail philosophique, tu l’as fait dans les cafés, auprès de ma chatte, dans le désespoir, le cynisme et la bassesse, mais sûrement pas dans les bibliothèques. »