mardi 25 avril 2023

YES I CAN


Oui, je peux. 
Je peux dépoussiérer un vieux disque de 1974. Je souffle dessus, des grains de sable s’envolent, la couverture reste pourtant couleur sable pastel. Une couverture soignée et signée comme toujours avec les albums de cette époque, le fidèle Roger Dean. J’entre déjà dans un monde presque féerique prêt à franchir les portes du Delirium. Tiens, et si je m’en décapsulais une, de Delirium Tremens, pour mon plus grand délire d’ivrogne. Tiens, je me souviens, j’ai dû en boire quelques bières en écoutant cet album il y a trente ans, au moins… Mais passons, ne remuons pas ces vieux souvenirs poussiéreux.

Ils sont cinq garçons, pas vraiment dans le vent, et là je te raconte pas la poussière qui te remue jusqu’à l’intérieur, mais combien sont encore parmi nous. Je n’ose même pas regarder, à l’idée que peut-être cinquante pour cent aurait déjà mordu la poussière. 50% de 5, ça fait 2.5, hou, y en aurait-il un avec déjà un pied dans une tombe… Va savoir, avec ce bon vieux temps du rock et de ses survivants légendaires (dans mon cœur et mon âme, car oui beaucoup les ont oubliés). Bref, passons aussi sur la poussière de ces âmes, j'écoute encore Yessssss, quoi qu'en disent mes tympans... Et je bois encore de la bière, quoi qu'en dit mon tour de ventre...

dimanche 23 avril 2023

Oh la la la - Un an

 Oh la la la - c'est magnifique.

1 an déjà, 1 an que cette étoile brille au-dessus de ma tête

et éclaire mes jours

illumine mes nuits

de sa verve, de son énergie

de ses humeurs

de ses bières !

Oh la la la - c'est magnifique

...



mercredi 12 avril 2023

Bogotá sous la pluie

"Elle ouvrit la vitrine du bar et en sortit une bouteille de Bombay Sapphire. Elle en remplit un demi-verre avec des glaçons et ajouta deux zestes de citron. Les Tonic étaient dans le frigo. Trop sucrés à son goût, mais c'était la seule marque qu'on trouvait à Bogotá. Juste un doigt pour ne pas masquer la saveur du gin. Elle rangea la bouteille à coté d'une de Gordon's, qu'elle aimait dans le martini, et une de Beefeater, plus fort. Dans le fond, il y avait celle de Hendrick's pour boire pur et une encore intacte de Gilbey's, que Silanpa lui avait offerte en lui disant que c'était le gin préféré d'un écrivain nord-américain. Cheever ou Hemingway ? "
 
Trois jours de pluie, non-stop. 
Le ciel est chargé, noir sombre. La lumière reste obscure, de jour comme de nuit. Grise et triste. L'eau coule, coule, coule, du ciel, des toits, sur les réverbères, sur un terrain abandonné. La terre devient boue, marron sale, des corbeaux, peut-être même des vautours volent au-dessus de cette coulée, en cercle parfait. Des bouts d'os sont déterrés, blanchis par la pluie, par le temps. Deux jambes, puis deux bras. Parfaitement découpés. Pas de tronc, pas de tête. Un cordon de sécurité est mis en place, à la recherche du reste.
 

vendredi 7 avril 2023

Un Demi, Mêlée aux 5 mètres


Magyd Cherfi tombe la chemise. Torse-nu, il se dévoile. Sa jeunesse, son adolescence, son zoo. Le zoo, une banlieue de Toulouse, la ville rose de Nougaro, une ville plutôt grise pour Magyd. Pourtant, le chanteur de Zebda l’aime cette ville et c’est certainement pour ça qu’il m’en parle. Il égrène des souvenirs comme des vieilles égrèneraient leurs chapelets devant la statue de la Vierge Marie. Marie un prénom bien français qui change assurément de ces filles de la cité qui elles ont un nom du bled. Marie, il pourrait s’assoir à côté d’elle dans le bus au collège, le seul moment où il peut regarder ces filles de près… 

« Allons plus loin, si tu lisais des livres sans images, si t’étais fan des films de Claude Sautet ou que t’aies du respect par exemple pour les animaux domestiques… pire, si t’aimais pas les films de Bruce Lee… là c’était Sodomie. Moi dans le zoo, j’ai longtemps marché les deux mains dans le dos.

On n’avait pourtant pas d’ailes dans le dos
T’es né ton nom sera pas un cadeau
On avait honte jusqu’à la lie
C’est qu’on s’appelait pas Zidane ou Boli… »

mardi 4 avril 2023

Un Dimanche Ordinaire à la Ferme


En trois jours et autant d’années, l’auteure m’emmène à la campagne, la France profonde celle du St-Nectaire. 1967, une exploitation fermière, ça sent la vache, ça sent le fromage. Et dans cette fragrance paysanne, lorsque les volets se referment à la nuit tombée, des coups et des silences. Lourds à porter, les maux deviennent de plus en plus suffocants pour cette épouse. Ce sont ces mots que je devine à travers ses pensées et ses silences, c’est son histoire, celle d’une femme-épouse, trois enfants en trois ans, dans une ferme d’un petit village du Cantal qui décida un jour de 1967 de ne pas revenir au foyer. Un dimanche ordinaire à la ferme.

« Le dimanche matin, quand ils partent, il gueule mais il ne cogne pas, il se retient, elle ne sait pas pourquoi et ne cherche plus à comprendre. Elle n'a jamais rien compris, elle s'en rend compte maintenant, quand il est trop tard. Elle pose le chemisier, la jupe, une combinaison, sur la chaise, à côté de la cheminée, sans les ranger puisqu'elle les portera demain pour descendre. Elle ne rentre plus dans sa robe bleue, celle de l'été dernier, avec une ceinture ; même avec la gaine neuve sous la combinaison ; pas la peine d'essayer. Sa mère dira, tu as encore pris ma pauvre petite. »
 
Elle se sent seule dans cette ferme, elle ne comprend plus, elle ne se comprend plus. Elle ne reviendra plus, quoi qu'en disent sa mère, les voisins, le village. Trop de violence entre les lignes. Et le courage d'affronter enfin ces regards.