Seulement
pour les fous. Le suis-je assez pour m'atteler à la réputation de
ce guide du solitaire. Solitaire, je le suis et je suis ainsi la
route d'un Loup des Steppes. Le loup, est-ce mon image littéraire ?
Parce que Hermann Hesse aurait très bien pu écrire Le Bison des
steppes. Tout aussi fort, tout aussi seul. Il y aurait suffit de
remplacer le vin d'Alsace omniprésent dans ce roman (et ma foi, je
déguste ces pages entre Riesling, Gewurtzraminer et Tokay...) par
une vodka à l'herbe de bison, laisser Mozart, le grand, sur la
platine. Born to be wild.
« Le
vin d'Alsace, c'est encore ce qu'il y avait de meilleur. Je n'aime
pas, du moins pour tous les jours, les vins violents et sauvages qui
étalent des appâts puissants et possèdent des bouquets célèbres
et spéciaux. Je préfère les petits vins campagnards purs, légers,
modestes, sans noms particuliers; on en
boit facilement en grande quantité, et ils ont le goût simple et
doux de la terre, du ciel, de la campagne et de la forêt. Un verre
de vin d'Alsace et une tranche de bon pain, c'est là le meilleur
repas. »