jeudi 20 décembre 2018

Asparagaceae


Troisième “affaire” de l’avocat Morgado. Je le comprends rapidement, Morgado se comporte plus comme un détective privé dans ce pays qu’un maître du barreau. Mais bon, quand son amour de jeunesse requiert ses services pour retrouver son mari, pilote d’hélicoptère américain et disparu des radars, il ne peut une nouvelle fois refuser le « job ». Je comprends aussi que cela soit dans ses deux précédentes enquêtes ou celle-là, le volume des pages tient à peine dans un verre de Tequila. Quelques quatre-vingts pages, à peine de quoi entamer la bouteille, une pincée de sel, un quart de citron suffit.

« Morgado aurait bien aimé avoir le sourire de dérision qu'affichent les privés du septième art, mais sa douleur à la tête, bien qu'atténuée par l'aspirine, lui en ôtait l'envie. Dans le rétroviseur intérieur, il vit le visage d'un homme fait, dans un triste état. »

Morgado a la tête du détective privé, le penchant pour la boisson en moins. Mauvais point pour lui, j’aime quand les privés ont leur flasque dans le vieil imper troué. D’un autre côté, un imper à Mexicali peut paraître superflu ou pervers, encore que j’aime bien la perversion.

Donc, Mexicali, zone frontière. Une histoire de drogue à coup sûr. Bingo. Le tout est de comprendre le scénario, un peu retors. Les intervenants ne sont pas forcément ce que l’on croit qu’ils sont. Morgado prend un coup sur la tête. Une illumination ou presque lui apporte la solution. Je vais faire court, ça m’évitera de finir la bouteille de Tequila sur cette histoire de cactus et de poussière du désert : est-ce que j’ai envie de lire les précédentes « enquêtes » de l’avocat Morgado. Pas sûr, manque d’entrain, de pulse et de poussière. C’est dommage au milieu de ce désert et de ces trompettes mariachis si présentes à Calexico.      

« La bonne cause ! Morgado pensa à la drogue qui allait passer de Mexicali à Calexico, avant d'être distribuée dans le sud de la Californie ; il pensa à la guerre des gangs pour le contrôle de leurs territoires, aux fêtes d'Hollywood où elle sèmerait son allégresse factice, aux attaques à main armée de jeunes désireux d'en obtenir une dose. »

« Mexicali City Blues », Gabriel Trujillo Muñoz.



7 commentaires:

  1. Crisse, c'est quoi c'te livre qui manque de poussière et de whisky? Pffffff j'ai mon voyage...!
    Pas d'classe pantoute! ^^

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    1. Pantoute ! A quoi ça sert de partir au Mexique, si tu peux même pas croquer dans le ver du fond de la bouteille... Je vais devoir y partir de nouveau... Trop soif... Aie aie aie Tequila !

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  2. Si les privés ne picolent même plus, où va-t-on ma pauv' dame !

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  3. Tes deux extraits révèlent aussi un style pas folichon.
    Ça m'épate toujours quand même un peu ces avocats qui enquêtent dans les films ou les livres. Dans la vraie vie je les imagine surtout derrière leur bureau ou avec de gros dossiers sous le bras arpenter les couloirs des tribunaux.


    ont leu flasque : j'ai traduit par ont l'air... J'ai bon ?

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    1. ç'aurait pu aussi, l'air flasque pour un privé, ça le fait... Mais des détectives privés sans leur flasque, ce sont plus tout à fait des privés, du moins des bons privés... Je corrige...

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  4. Ah ont LEUR flasque 😂 ça change tout.

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