mardi 20 novembre 2018

Poem for a Loser, Place Plume


Autant te le dire de suite, j’ai été attiré par le titre, « Les Perdants héroïques : Inventaire de débuts sans fin heureuse », le côté perdant probablement même si la face héroïque semble de trop.

Autant te le dire de suite, la couverture, hideuse au pas possible (Actes Sud m’avait habitué à mieux), aurait dû me faire fuir. Grave erreur, je n’ai pas suivi cette fuite. Je suis resté à cette table, j'ai bu ma bière, une Carolus d'Or pour celles et ceux que ça intéressent, île flottante pour sourire à la vie et me perdre ainsi dans les méandres de la vie de ces perdants.

Autant le dire de suite, si je suis allé vers ce roman de Miguel Albero, c’était aussi pour en découvrir un peu plus sur la littérature espagnole, olé, qui n’a rien de olé olé ici. Une littérature du genre à mettre de l'eau gazeuse dans son vin rouge... 

Et je ne vais donc pas te faire languir plus longtemps sur l’histoire, quelques mois et bières après, j’ai pratiquement tout oublié de ce roman qui pourtant fait voyager, notre vieux protagoniste partant à la recherche de son ami et des différents perdants héroïques. Qu’est-ce qu’un perdant héroïque, me diras-tu ? Si, si, tu fais semblant d'être intéressé à mon bouquin... C’est un type qui s’inscrit au marathon et qui 600 m après le départ se rend compte que ce n’est pas pour lui et file discrètement au premier virage. C’est un type qui a le titre de son premier roman, mais qu’ensuite n’arrive pas à remplir les pages blanches de celui-ci. Etc, etc... bla bla bla Olé !

« Quand il arrive à Tours le lendemain matin, Fermin tombait de sommeil et n'avait qu'un indice sur son débutant : le Colibri. A l'instar des détectives de roman noir qui commencent leur enquête à partir d'une pochette d'allumettes où figure le nom d'un tripot (Le Cygne Sauvage ou Le Serpent Bleu), Maroto débuta la sienne au Colibri, où il n'y avait pas plus de pianiste noir ivre en train de chanter que de trace du malheureux volatile. Le Colibri était un local peint en jaune et recouvert de lambris, situé dans une des rues piétonnes qui partent de la place Plumereau dans le centre du vieux Tours. Peu de clients et pléthore de tables. La serveuse qui vint prendre la commande de Maroto portait dans son nez ce qu'il aurait appelé une boucle d'oreille et elle affirma ne pas savoir qui était Feeling. Fermin ne posa plus de questions. Sa perspicacité innée de fin limier l'amena à la déduction que la fille à l'anneau ne saurait pas davantage où on pouvait trouver l'homme. »

En fait, le seul intérêt que j’ai trouvé - avis totalement subjectif et personnel – est que l’auteur espagnol m’emmène Place Plumereau à Tours pour boire une bière sur les terrasses chauffées par le soleil d’été (loin de celui de Madrid ou d’Argentine) le regard perdu sur ma Chouffe et les maisons moyenâgeuses à colombages, la place Plume, connue comme la plus belle place de France et de Navarre pour prendre l’apéro. Et même si la Chouffe est toujours aussi bonne, cela ne fait pas un roman…    

« Les Perdants Héroïques », Miguel Albero.

Et au milieu de ces pages, je trouve ce poème à décliner sur un air de Chouffe – ou de Grateful Dead - et que j’ai appelé Poem for a loser :

Si les airs du bonheur passent devant ta rive,
ne tourne pas la tête.
Car ces roses ne sont pas pour toi,
ni le vent qui les emporte,
ni les rubans qui les unissent.
Ce ne sont que mirages,
reflets de ce que tu ne seras pas,
ombres du néant.



8 commentaires:

  1. Bon ben moi, je prends l'île flottante et je te laisse la chouffe et le bouquin !
    Un des plus beaux endroits de Tours cette place Plumereau...

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    1. T'es sûr que tu veux pas le bouquin ? :-)
      Par contre boire un lait-fraise, place Plume, je sais pas si ça s'est déjà vu ?

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  2. Rien à voir avec la Chouffe, mais vendredi (je crois) il y a un docu sur les 5 dernières années de Bowie. J'y serai je crois :-)
    Je me demande si je réussirais 600 mètre de marathon moi...

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    1. Bowie a toujours avoir avec la Chouffe, parce que tu ne peux pas écouter du Bowie (avec ou sans Freddy, avec ou sans Annie) sans une Chouffe !

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  3. Réponses
    1. Je vais essayer d'y penser, j'ai TOUJOURS une Chouffe au frigo...

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  4. Il va falloir que je goûte à cette fameuse Chouffe, un jour, Place Plume ou pas... ;-)

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