dimanche 2 mai 2021

un peu, beaucoup, à la folie

Enfin... Il était temps, j'avais très soif, de boire une bière, et accessoirement de découvrir LE livre-culte qui a marqué des générations de lectrices. Un bouquin qui rentre dans mes cordes sensibles, tout à fait mon genre de romans, me mettre dans la peau d’une lectrice lisant une histoire d’amour et de passion, ah non, pardon, une histoire de folie, mais peut-être que l’amour ou la passion rend fou, oups, folle. Et laisser ma part de féminité prendre le dessus. D’ailleurs, je me suis préparé une petite infusion détox et ventre-plat pour me mettre en condition.

« Ne condamne pas les filles malades d'amour... lut-il, car c'est à force d'aimer qu'elles sont malades... »

Ne condamne pas les filles malades d’amour… Je grimpe ainsi sur mon vieux cheval, au-delà de la colline, des vergers s’étendent sur l’horizon, le soleil se couche sur le Vermont, je me couche à même la neige. Une neige d’un autre temps, qui colle aux sabots, un temps où les femmes portaient d’ailleurs au moins trois jupons en dentelle avant de dévoiler un cœur de chair. Mais le cœur a ses raisons et la raison d’Agnès se trouve être Frank Holt, tailleur de pierres et de poussières. Une poussière ocre qui en plus de donner soif, soif d'amour et de bibines, se dépose sur la blancheur d’âme et de jupons de la jeune Agnès...  

« elle avait offert son âme à quelqu’un, elle lui avait fait confiance aveuglément et finalement elle s’était aperçue qu’il n’en faisait aucun cas et elle, elle était totalement incapable de reprendre son âme car l’autre l’avait détruite. Il l’avait transformée en coquille vide, un corps sans âme. »

Offrir son âme à quelqu’un, il faut être fou ou complètement amoureux... Oups, désolé, je n'ai pas l'habitude d'écrire au féminin, pourtant je m'épile de temps en temps. Folle et amoureuse donc, je disais. Un gros poids sur le cœur, une envie pressante de vivre le grand amour avec l'homme de sa vie. 1 Kg 105 g de passion et de folie, ça en fait des caisses de bières à soulever et à décapsuler. 800 pages pour s’immerger dans le Vermont, dans la vie d’une jeune fille, dans l’amour. Mon cœur de guimauve se ramollit sous les braises incandescentes d'un feu de cheminée, devant les émois d'une jeune fille presque indécente pour l'époque, cette époque qui voudrait qu'elle se trouve un mari fiable, musclé et pas trop buveur qui lui ferait trois enfants les trois premières années, avant de se détourner vers les femmes qui louent une chambre au-dessus de la taverne aux odeurs de vieux whiskys. 
 
800 pages, cela laisse donc bien le temps de respirer l'air frais du Vermont, de prendre le pouls de cette campagne, de cette ère, dans quel état j'erre au milieu de ces bouteilles vides, 800 pages, cela laisse le temps d'en boire, le temps de laisser accumuler la poussière dans le sillon du rocking-chair, le regard porté vers le soleil rouge sombrant dans l'au-delà des collines. Le temps aussi de partager des émotions, et surtout de vivre de grands sentiments, de l'amour passionné et passionnel, de la rage intérieure, et... putain, j'ai encore soif, 800 pages, malgré quelques longueurs n'a pas étanché toute ma soif, tant j'ai été pris dans ce tourbillon d'amour et de folie, je te l'ai dit, en préambule, LE livre-culte qui a marqué des générations de lectrices. My heart going boom boom boom...
 
Merci.  

« Folie d’une Femme Séduite », Susan Fromberg Schaeffer.
Traduction : Eléonore Bakhtadzé.

 


 

7 commentaires:

  1. Euh, merci <3
    Je savais que ton cœur de midinette serait capable de ne pas condamner les filles malades d'amour. Ravie que tu t'intègres au club de cette histoire qui a marqué des générations de lectrice.
    Mais la petite infusion détox, je n'y crois pas une seconde.

    (J'ai lu Nocturnal, moins bien que le film mais plaisant comme tu l'as dit).

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    1. maintenant, je n'ai plus qu'à apprendre le crochet, une maille à l'endroit, une maille à l'envers, et je serai prêt pour un second tome du club des lectrices...

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  2. On peut vivre sans crochet...
    Première nuit blanche à cause de Wally Lamb... Le chant de Dolores maintient en veille !

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    1. Vu l'épaisseur des romans de Lamb, j'imagine que tu dois enchaîner les nuits blanches...

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  3. Je les enquille.
    Mais il ne fait pas 1000 pages cette fois.

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  4. Un livre culte qui a marqué des générations de lectrices, crisse, je ne connais même pas. Soit je ne rentre pas dans ces générations, soit il n'a pas traversé l'Atlantique.
    En tout cas, je remarque qu'il t'a fait te préparer une petite infusion ventre-plat, que tu t'épiles et que ton coeur est guimauve.
    Tu es mûre pour Ste-Catherine de nuit et/ou la ligne verte du métro McGill :D)

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    1. Pourtant la neige du Vermont n'est pas si loin...
      Mûr, je ne sais pas, comme je ne suis pas sûr que mon coeur résisterait à Ste-Catherine de nuit...

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