jeudi 1 décembre 2022

Les Naïades


Dino Scala est ce qu'on peut considérer comme un gigolo au Grand-Duché. Il se tape une vieille, le double de son âge au minimum. Vieille et friquée, je n'ai pas dit fripée, mais rien de bien anormal on est tout de même au Luxembourg, pays de la haute finance et de la bourgeoisie intègre. Mais voilà, tout plaisir a sa fin, et la sienne sera de devoir filer dans le Sud, au pays des cigales qui chialent toute la nuit, officiellement pour prendre un peu de recul avec les gaufres luxembourgeoises. Le yacht de la vieille l'attend d'ailleurs dans la baie de Saint Tropez. Un peu de recul sur leur histoire. Mais comment veux-tu que je t'...
 
Et là, imagine le topo, le fait improbable pour ne pas dire impensable, même les allemands n'oseraient jamais l'imaginer, sa Mercedes C63 AMG, Black Series, tombe en rade dans la rade de La Ciotat. Direction le garage et en attendant un bungalow au camping "Les Naïades", Dino y fera la connaissance de son voisin Charles Desservy, un célèbre écrivain au Prix Goncourt tout de même. Autour, des Quechua et des campeurs aux packs de Kronenbourg. Alors que le Charles lui sort les flûtes et le seau à Champagne. Le gars, il sait vivre, y'a pas que le Spritz ou le sous-mojito allégé en rhum même au pays du peuple.     


Le camping, c'est mon truc en tongs. Je m'installe alors sur la terrasse du bungalow, là je sors une cannette de bière, une Lagunitas dans un esprit flou-brumeux, là je sors un bouquin, un Schartzmann avec un palmier dessus, ou peut-être un cocotier, après quelques bières je ne fais plus vraiment la distinction, et j'observe... Sur leur peau le soleil, caresse bien trop sage. Les hanches qui balancent et les sourires fugaces. Leurs poitrines gonflées par le désir de vivre. Oui, j'aime regarder les filles qui marchent sur la plage. Avec le grain de sable qui se glisse sous la ficelle du string et qui fait dandiner le cul des grosses allemandes, ou rire les blondes hollandaises... Mais passons, ça devient le bordel dans le coin, entre les flics qui patrouillent, ce connard de parisien avec son poste radio merdique à fond et son môme qui chiale tout le temps, j'te raconte pas la vue, pas sur la mer, mais sur cette grosse anglaise qui va vider sa pinte aux chiottes toutes les heures, fière d'arborer son rouleau de PQ à la main. Ah, les joies du camping...

"La journée a été assez étrange. Pour commencer, les excès de la veille m'ont incité à ne pas faire grand-chose. Dire que j'avais le ventre barbouillé serait un euphémisme. Mon ventre était une sorte de brouillon de ventre, un magma, l'univers dans les premières secondes qui ont succédé au big bang. J'avais déjà vomi pourtant, le matin, mais cela n'avait pas suffi à expurger les kilogrammes d'huîtres et les litres de champagne. J'estimai qu'une bonne vingtaine de ces mollusques étaient encore dans mon estomac, à pogoter, à se jeter contre les parois, juste pour m' emmerder. Quant au champagne, je n'en parle même pas. Des litres, qu'il me restait, et ça me fermentait du dedans, et ça me bullait la tête, une vraie réaction nucléaire."

Et toi, là oui toi, je sens que toi aussi tu as ton regard porté sur ces filles quand elles se déshabillent et font semblant d'être sages... Tu y es aussi à cette plage... Et tu ne me demandes même pas pourquoi y'a les condés... Non, tu préfères finir ton mojito au Havana Club... C'est que, comme qui dirait, dans le camping, les morts fleurissent comme mon regard dans le vague des bikinis dans les vagues. Y aurait-il un serial killer au pays des naturistes ? Alors je poursuis ma lecture, affaire à suivre, des sourires à chaque page.
 
"Pension Complète", Jacky Schwartzmann.
 

5 commentaires:

  1. Tomber en rade dans la rade, c'est couillon quand même.
    J'ai comme une envie de gaufre luxembourgeoise.
    Mais tu lis trop et trop vite, j'arrive pas à suivre.
    Il me fait rire le Coutin. Il donne des concerts dans des couloirs ???

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    1. Quel mépris pour les gars qui donnent des concerts dans les couloirs (ou dans des placards)...
      Moi, j'arrive pas à suivre tous tes fils, comme ça on est quitte...
      T'as presque de la chance, t'es pas si loin de la bourgeoisie de la gaufre...
      C'est couillon effectivement, d'ailleurs j'aime bien ce mot, couillon...

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  2. Mépris ??? Mais pas du tout. Je DETESTE les grandes salles.
    Oui je comprends que tu n'arrives pas à suivre mais c'est plus rapide de voir un film que lire un livre...
    Couillon : j'adore, un de mes mots favoris.
    C'est vrai que la luxembourgie n'est pas loin, je n'y vais guère.

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    1. Sinon le Patrick, il fait aussi les médiathèques.
      J'ai hésité avec cette vidéo-là aussi
      qui vaut le coup
      pour qui aime Patrick
      pour qui aime regarder les filles

      https://www.youtube.com/watch?v=LeCdYhqW_J8

      du soleil sur leur peau
      les hanches qui balancent
      leurs poitrines gonflées par le désir

      regarder les filles
      j'aime
      j'aime
      j'aimeee
      les filles
      les fiiiilllleeeees

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  3. Déjanté !!! C'était ma copine Hélène qui m'avait fait découvrir Jackie... Elle a réitéré l'expérience, mais pas moi ;-)

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