lundi 10 janvier 2022

Dessine-moi un bison


Un phare dans la nuit. Il illumine la vie de pèlerins, de marins, de voyageurs, d'aviateurs. Il est le point d'ancrage des rêves. Des étoiles dans le ciel, des anges, un petit prince, des âmes des mêmes aviateurs, voyageurs, marins ou pèlerins. Les pieds dans le sable, la tête dans les rêves, des songes d'une nuit d'hiver, un serpent glisse entre mes jambes, une renarde lisse son pelage d'une belle rousseur. Les codes sont là, enfermés dans cette boite de Pandore que je n'ose ouvrir, trouver la clef du mystère qui entoure un double meurtre. Qui a tué le Petit Prince ? Qui a tué Saint Exupéry ? Deux assassinats, zéro cadavre. Voilà qui est bien étrange et tel un roman d'Agatha Christie, je vais tâcher de découvrir le coupable, aidé des six membres du Club 612. 
 
" Nous sommes assis dans le coin le plus calme du Café Arnold. Le soir tombe sur Central Park. Des dizaines de businessmen cravatés et vaniteux viennent vider des bières, se montrer et se compter. Andie boit une gorgée de sa Guinness et se rapproche de moi pour que je l'entende dans le brouhaha.
- Et si cette vieille bique de Marie-Swan avait raison ? s'interroge-t-elle. Et si l'assassin du Petit Prince n'était pas l'un des six habitants des six planètes, pas plus que la rose, le renard ou le serpent, mais celui qu'aucun lecteur ne soupçonnait : le narrateur ! Donc l'aviateur ! Donc Saint-Exupéry ! Encore plus fort qu'Agatha Christie ! le narrateur est le tueur, et comme c'est un récit d'autofiction, le tueur est aussi l'auteur." 
 
Construit comme un thriller, je redécouvre l'ambiance DU livre, le plus traduit au monde, du peul au basque, celui que tu ranges sur ta table de chevet à côté de la bible et du premier numéro de Lui. J'imagine les pages cornées, les références soulignées, les dessins caressés comme du papier glacé. Je découvre aussi Michel Bussi pour lequel, par choix et par envie, ne m'étais pas pencher sur son écriture. Mais avant, je me demandais si j'avais besoin d'avoir lu le Petit Prince, objet que j'avais du avoir entre mes mains quand j'étais haut comme trois pommes, pas encore homme, pas encore vieux, autant dire peu ou point de souvenirs. 
 
La richesse de ce roman, est aussi sa facilité à la lecture qui peut se faire à plusieurs niveaux. Il y a le niveau "double découverte", celui par qui ce roman vous permet de lire deux livres en même temps, du Bussi et du Saint Exupéry ; le niveau "j'en veux plus" qui à la dernière page vous donne envie de replonger dans la véritable histoire du Petit Prince, l'original aux pages jaunies par le temps (ne te trompe pas avec le Lui) ; le niveau "expert", celui qui vous permet de comparer et d'analyser les déductions de Bussi parce que vous connaissez par cœur le cœur du Petit Prince. Sans oublier, le dernier niveau dans lequel je me reconnais et qui est nommé par un petit club de connaisseurs, le niveau "croquer le ver", qui à la dernière page, vous donne envie d'ouvrir votre bouteille de mezcal.

"Moises Kochav vide la bouteille de mezcal. Il aime boire face à la mer. Regarder les vagues en imaginant que c'est l'océan qui tangue, la terre entière, la galaxie, pas lui.
Il aime s'installer, le dos au palmier solitaire, un litre de mezcal ou de tequila entre les jambes. Et se souvenir.
Même si les grues derrière lui projettent des ombres de dragons, même si les squelettes de béton des futurs palais palais de verre confisquent le soleil, même si le mur construit entre le sable et l'horizon l'empêche de voir l'écume du monde qui chavire. Même si les ouvriers mexicains derrière lui marteau-piquent. Tant pis, il veut se souvenir. Se souvenir pour oublier sa honte."

Allez, hop, je vous laisse, j'ai un avion à prendre, de l'autre côté de la mer, jusqu'à la Morgan Library où se trouve l'original de l'original, le Petit Prince (mal) écrit en anglais, raturé et scribouillé, l'ébauche de l’œuvre qui a changé le monde. D'ailleurs, il y a quelques différences notables, du genre il était une fois un petit prince qui habitait une planète trop petite et s'ennuyait beaucoup. Tous les matins, il se levait et la balayait. Quand il y avait beaucoup de poussière... il s'asseyait et buvait un verre. Mais la grande différence, celle qui aurait pu changer la face de notre monde reste cette première phrase du Petit Prince qui fut celle-ci : "-Dessine-moi un bison !"
 
"Code 612 - Qui a tué le Petit Prince ?" Michel Bussi.
 
Sur une masse critique, dessine-moi un bison ;
Merci donc à Babelio et les Presses de la cité.




Aimer, c'est regarder ensemble
dans la même direction.

18 commentaires:

  1. Bonjour,

    Un auteur vers lequel je ne me suis jamais sentie attirée, et que j'aurais tendance, sans le connaître, à ranger avec la clique Musso/Lévy (à tort, visiblement... ?)...

    Et sinon, nous avions eu le plaisir de te compter parmi les participants de la première édition du mois latino, en février 2021. Aussi, je me permets de t'informer que l'activité est renouvelée cette année, toujours en février (donc très bientôt...).
    Je serais ravie que l'expérience de l'an dernier t'ait donné envie de recommencer !

    Belle journée.

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    1. Février ! Mais, c'est demain... des lectures latino, j'en ai des tas... C'est le temps qui m'en manque, mais je vais m'arranger pour faire au moins une intervention...

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  2. Bussi est meilleur que Lévy (je n'en ai lu qu'un) mais deux Bussi (sûre deux et peut-être trois mais après ça tourne en rond un peu comme Harlan Coben : une disparation et paf 15 ans plus tard...).
    J'ai eu ce code 612 en mains plusieurs fois en achetant mes endives à Cora et chaque fois je l'ai reposé. Je crois que je vais me laisser tenter.
    Le Petit Prince... comment dire. Il y a quelques mois (l'été dernier, un autre temps, un autre monde) je suis allée au Parc du Petit Prince avec mes petits. Je voulais qu'ils connaissent la bestiole. lls ont dessiné un bis...un mouton sur le mur (il y a un mur où l'on peut s'exprimer). Bref, c'était génial. Je leur avais re-lu le livre avant et là bas (dans la boutique piège à touristes) j'ai acheté Le Petit Prince raconté par Gérard Philippe (la meilleure version entre toutes, j'en ai écoutées d'autres, c'est à chier par les trous de nez)... du coup il tourne dans ma voiture.
    Donc, je me sens plus (modestement) de la team expert que double découverte mais j'ai quand même très envie de savoir qui a tué le Petit Prince. Je pensais que c'était un suicide car quand on lit : "Il a hésité un peu, puis il se releva. Il fit un pas. Moi je ne pouvais pas bouger.
    Il n'y eut rien qu'un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. ça ne fit même pas de bruit, à cause du sable."... on n'a pas de doute.

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    1. Je n'ai lu qu'un Levy et c'est mon premier Bussi qui n'est pas vraiment un Bussi.
      Niveau expert, donc... si la prochaine fois tu pouvais dessiner un bison sur le mur, ça fera changer la face du monde...

      Tu achètes des endives... Mais tu es une vraie ch'tie alors...!!! :-)

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    2. En fait j'achète des chicons.
      Oui, une vraie.

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    3. mince, et moi qui pensais que les endives devenaient chicons que quand on les faisait cuire... Ca se voit que je ne suis qu'un mi-ch'ti... (peut-être aussi pour ça que je ne mets pas de picon dans ma bière)

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  3. Waouh cette version de Purple rain !!! est démentielle ! A 8mn36 ça devient sublime et ensuite il fait chanter sa guitare.
    On est pas loin de la meilleure chanson du monde non ?

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    1. On n'y est pas loin effectivement. Une putain de version qui bouscule. J'adore depuis le début. Cette intro qui prend tout son temps, le temps du tempo et puis ces cris qui surgissent de la nuit, cette guitare qui "chante", qui crie, qui pleure... Putain, rien que d'en parler ça m'émeut, et je suis à deux doigts de chialer...

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    2. Oui c'est une version à pleurer. Et son visage rayonnait. Et sa belle cape lumineuse.
      Dans la foulée j'ai regardé le clip officiel. MAGNIFIQUE. A un moment il embrasse la guitariste. C'est beau.

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    3. un homme, une femme, qui s'embrasse, c'est toujours beau surtout sur Purple Rain

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    4. C'est un baiser étrange, tendre, amical, enfantin.

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  4. Je ne lis plus de Bussi, plus envie, des ficelles souvent beaucoup trop grosses à mon goût mais celui-ci pourrait me tenter.

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    1. Un Bussi qui ne ressemble peut-être pas à un Bussi...

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  5. Je veux bien le lire un jour si c'est pour découvrir qui a tué mon Petit Prince d'amour! Qui est donc le serpent assassin.
    Hum...

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    1. Ne compte pas sur moi pour divulgacher le grand mystère de la vie...

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    2. Il y a de grands mystères philosophiques comme ça. C'est comme le "mouillage"... d'ailleurs... pourquoi?

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    3. Il y a des mystères qui ne demandent pas de réponses... juste la jouissance de s'interroger dessus...

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