dimanche 11 juin 2017

Ostie d’criss de câlice de tabarnak

« Donc, non, Hakim n’abusait pas de moi. On se faisait des câlins, des bisous et tout, et c’était bien.
Je m’en fous si tu trouves ça dégueulasse.On regardait plein de films quand j’allais pas à l’école. Il me disait : « Tu vas me chercher une bière, P’tit-cul ? » J’y allais, et j’en sortais une autre du frigo en même temps, parce qu’il préférait la bière pas trop froide, mais pas chaude non plus. Un peu plus froide que tiède. C’était comme une science, avoir la bonne température de bière pour Hakim, et j’étais putainement bonne là-dedans. Ma mère, non. Elle s’en foutait, elle lui disait qu’il avait juste à aller se la chercher lui-même. Moi, c’était comme ma vocation. J’aurais pu passer ma vie à faire ça. « Heureusement que t’es là », qu’il me disait, et il me faisait un bisou. « T’es la femme parfaite ! »Tu sais ce que c’est, d’être la femme parfaite ? Quelqu’un t’a déjà dit que t’étais la femme parfaite ? »
Ostie d’criss de câlice de tabarnak. C’est la première impression que me vient quand j’ai commencé ce bouquin. Et quand j’ai tourné la dernière page également. C’est jouissif comme une vraie lecture québécoise, avec du parler québécois que si je n’avais pas vu tous les épisodes de la série « 19-2 » j’aurais eu besoin des sous-titres. Avec son franc-parler, et son parler franc, j’imagine même le débit de ses paroles qui glisse aussi bien sur papier. J’avais envie de lui dire, moins vite, poupée, ralentis l'débit, j’comprends pas tout. Bon faut dire que c’est une nana en crisse. Totalement en Crisse. Toujours. Tout le Temps. Et pis, c’est pas vraiment une poupée. A 13 ans, elle a encore l’âge d’y jouer, mais pas encore d’en devenir une.

Anyway… 13 ans… C’est ce qui rend cruel ce roman. Surtout rageant même. Dérangeant, aussi ? Probablement. Une mère… bon ok, ça reste une mère, mais à 13 ans, en pleine crise d’adolescence, la mère on s’en passe… Et puis il y a Hakim à la maison. Pas son père, mais c’est tout comme. Son père, sauf qu’il a la peau mate et pas les yeux bleus. Elle l’aime bien Hakim. Une certaine complicité. Presque malsaine diront les puritains. Combien de fois n’ont-ils pas regardé ensemble et en petite culotte, « Scarface ». A en connaître les dialogues par cœur. Hey p’tit cul, tu vas me chercher une bière au frigo. Joli nom, p’tit cul. Bon OK, elle a 13 ans et alors, me diras-tu ! Et, la main qui s’égare dans sa culotte en coton. Bon, je te fais l’impasse sur les détails scabreux, qui d’ailleurs ne sont pas présents, puisqu’elle n’y voit que connivence et beauté du geste. De toute façon, sa mère, elle a viré Hakim… la salope… Non, j’en dis pas plus, tu vas trouver ça dégueulasse…

« Parce que, pendant tout ce temps-là, il continuait de la voir, l’autre, et de faire des trucs avec elle, et de dormir avec elle, et d’aller chez elle et tout. C’était genre… sa blonde ou je ne sais quoi.
Ils se voyaient. Et y frenchaient. Et y fourraient. Et il la touchait.
La grosse salope. »

Anyway…
Alors, il a bien fallu palier son absence. Ses camarades de classe étant de toute façon toutes nulles, elles ne la comprenaient pas comme Hakim pouvait la comprendre, et puis elles sont toutes plus immatures les unes que les autres. Heureusement qu’il y a les deux putes du coin de la rue, fidèles au rendez-vous chaque soir, avec qui elles discutent, de la vie, de l’amour, des hommes… Mais sa mère, toujours elle, on en revient toujours à cette chienne, elle ne serait même pas d’accord pour qu’elle discute avec ces dames. En plus tailler des pipes à des puceaux boutonneux, ça sent déjà la gerbe d’ici. C’est pas fun.

« J’avais envie de vomir. Et ça avait rien à voir avec la pipe, parce que sa queue était quand même pas assez longue pour se rendre jusqu’où ça donne des haut-le-cœur. Mais plus je pensais que j’avais envie de vomir, plus j’avais envie de vomir. En plus, ça goûte la mort, le jus qui sort de là, alors imagine. »

Anyway…

Et puis, elle a rencontré Baz, c’est pas son vrai nom, mais c’est joli Baz, c’est intime. Lui aussi il la comprend, il l’aime même j’en suis sûr. Il s’en fout de la différence d’âge. De toute façon, elle lui a dit qu’elle avait dix-huit ans, vingt-six il ne l’aurait pas cru… Alors l’honneur est sauf. Avec lui, elle s’entend bien. Ils se retrouvent le soir, seul dans son appartement, sauf quand il invite ses potes et qu’elle est obligée de dégager. D’ailleurs, ça la met un peu en rogne, surtout quand l’autre grognasse, la blonde avec sa belle paire de joes l’enlace (oui, quand elle est virée de chez lui, elle l’espionne un peu). Mais l’amour sera plus fort que tout – tiens on dirait une chanson de Céline Dion… Pour que tu m’aimes encore… Et quand j’entends Céline, moi, ça me donne envie de frencher… puis de fourrer…  Tabarnak, des romans d’amour comme ça, ça te change la vision de la vie. Ça te vrille les tripes, c’est fun et déprimant. Fun et émouvant. Fun et troublant.      

Anyway…
Dis, pourquoi c’est mouillé ?

« Il est venu me rejoindre dans son lit. Il m’a embrassée dans le cou, il a soulevé le t-shirt pour me lécher les seins. Même s’ils sont tout petits, ça m’a quand même fait plein d’effet. Il a glissé ses doigts dans ma culotte. Je respirais de plus en plus fort, mais je savais pas si c’était cool, si j’étais censée faire du bruit, alors j’essayais de me retenir. J’avais envie de le toucher, moi aussi, mais j’osais pas. Alors il a pris ma main et il l’a mise sur son… truc. Je savais pas quoi faire avec et j’étais gênée. Il m’a dit que c’était pas grave, qu’on allait aller doucement. Il a continué à me caresser. Quand il s’éternisait à un certain endroit, ça me rendait électrique et j’avais du mal à me retenir de crier. C’était comme rien que j’avais déjà expérimenté. Des chatouillements le fun, mais mille fois. Plus il jouait avec moi, plus ça devenait mouillé. Tellement que ça coulait entre mes fesses, un peu. Je sais pas si c’était supposé faire ça, j’avais peur que ça tache ses draps, mais ça avait pas l’air de le déranger. Il m’a chuchoté à l’oreille de me laisser aller, et il a enfoncé son doigt en entier. J’ai crié un peu, parce que c’était bon.
C’est malade comme c’était bon ! On t’a déjà fait ça, à toi ? Hm. T’es pas obligée de répondre.Il m’a dit plein de fois « laisse-toi aller, laisse-toi aller, laisse-toi aller ». Il a mis deux doigts. C’est beaucoup, deux, mais c’était encore meilleur. J’aurais voulu qu’il me les mette tous, mais j’ai pas osé demander. Mon ventre réclamait qu’il me les mette tous. »

« Et au pire, on se mariera », Sophie Bienvenu.

8 commentaires:

  1. Wow! Toute une déclaration. Il faut qu'elle te lise! Difficile de faire mieux, comme titre de billet. Tu t'es lâché lousse!
    Je n'ai jamais vu cette édition. J'avoue qu'elle est bandante!

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    1. C'est la couverture qui m'a tapé dans l'oeil en premier, une édition française, c'est pas de ma faute si tu as le droite à la V.O. ;-)

      Anyway...
      Je sais pas s'il faut qu'elle me lise, mais crisse, moi j'ai envie de la lire encore et encore !

      un Bison en crisse :-)

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  2. Ostie d’criss de câlice de tabarnak! Maintenant que t’as r’gardé 19-2 tu pourras écouter le débit d’Anne Dorval dans les films de Dolan sans sous-titres! Anyway, c’est l’fun en ciboère pis entre toé pis moé, les romans d’amour dans c’te genre-là qui ont le pouvoir de changer ta vision d'la vie moé j’dis qui doé pas en avoir des masses! Ah l'AMOOOOOOOOOOOOOOOOOUR!!! ^^
    Sinon ben la p’tite qui s’fait tripoter par le beau-père c’est forcément rageant... Anyway... toé t’as dû jubiler avec c’te paire de joes... mais au fait, pourquoi c’est mouillé? :P
    Shit j'ai hâte qu'on m'explique en crisse....! :P

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    1. Des romans d'amour dans c'te genre-là... j'aime

      et pis, de toé à moé, l'amour, c'est l'fun quand c'est mouillé !

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  3. Ce livre semble fait pour moi :-) (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)

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    1. Accompagné d'une bière canadienne, ce livre est fait pour tout le monde qui aime jurer en québécois, qui aime l'fun des histoires d'ammooouuurrr...

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  4. J'adore ce parler fleuri.
    Comme dit Woody : l'amour c'est sale... seulement si c'est bien fait.
    Mais une petite de 13 ans... mouais. Parfois j'ai du mal à prendre du recul et de la hauteur.. le drame (disons l'un des drames...) de ma vie.d'ailleurs.

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    1. Faut s'ouvrir au monde !
      mouais... bon, si j'ai adoré ce tabarnak de roman, c'est aussi pour ce langage fleuri.

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