samedi 24 juillet 2021

Santa C.

Christine, une pin-up carrossée.


Pas besoin d'en rajouter plus, vous imaginez déjà sa beauté, sa rutilance, le pétillement de ses cuivres et la brillance de ses chromes. Des courbes de pin-up. Christine a ce pouvoir obsessionnel sur les hommes, les jeunes comme les vieux. Combien d'années que je ne l'avais pas regardé à nouveau dans la profondeur de son âme, à mon âge on ne compte plus et on préfère oublier son triste passé. Pourtant l'envie m'a repris, pour mes plus beaux souvenirs.

Christine, c'est une Plymouth Fury, d'un rouge lubrique comme l'orange est à la mécanique - autre grand film, chef d'œuvre absolu. Christine c'est le désir, la femme, unique, obsessionnellement passionnée et chromée. Et quelle musique elle envoie, parce que sans musique, pas de vie - sans bière aussi mais c'est un autre débat. Christine est un film Culte, un verre dans la main gauche.

Christine, c'est la pornographie suggérée, une icône du sexe bandant. On a envie de la caresser, de respirer son cuir, de jouer de son cigare avant d'allumer la flamme et de s'allonger sur elle, branché onde 69 sur la banquette arrière, parce qu' il n'y a pas que les Dauphines. On s'y abandonne même comme dans les bras d'une femme. Parce que Christine est LA femme, ultime ou obscur objet du désir, qui aux premiers rayons de lune s'illumine de sa parure rouge métallisée.

A neuf heures et demie, lorsque les phares de Christine s’allumèrent brusquement dans le garage désert de Will Darnell, Libertyville s’était entièrement replié sur lui-même, à l’exception de quelques chasse-neige.
Dans le garage silencieux, le moteur chauffa.
Le levier de vitesse se mit en première.
Christine avança doucement.
La porte d’entrée se souleva, obéissante. Des paquets de neige s’engouffrèrent dans le garage.
Christine sortit, telle une apparition irréelle.
Christine - Stéphen King.

Les phares de Christine, vision fantasmagorique, apparition divine. Par moment, ça fait du bien de se replonger dans les vieux films de Carpenter qui ont tant bercé ma vie - au moins mon adolescence. Fog, New-York 1997, The Thing... que du bon à cette époque, du cinéma de haut vol, à visionner avec un bandeau sur l'œil ou pas. Chacun ses phobies ou ses furies. J'aime me replonger dans ces histoires, et cette Plymouth Fury... Elle m'émeut toujours, comme au premier jour, comme au premier regard, sa robe rouge, sa musique intérieure, son odeur charnelle. Putain quel film... 

Christine, Vierge ou Sainte. Ah au fait, j'oubliais, aujourd'hui c'est la Sainte Christine, ça vaut bien una Virgen, por favor. Bon fête à toutes les C. du cru et de Navarre.

"Christine", John Carpenter.



8 commentaires:

  1. Superbe chronique! Une voiture qui nous a fait tous rêver (ou trembler comme moi qui était encore enfant quand j'ai regardé le film qui était déjà un classique depuis pas mal d'années, ce qui ne m'a pas empêcher de lire le livre quelques années plus tard!), que ce soit en lisant cet excellent livre de Stephen King ou en regardant l'adaptation de John Carpenter!

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    1. Christine, du rêve à l'état pur, brute et chromée, une carrosserie impeccable, un souvenir inoubliable. Un film, une évidence.

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  2. Ben il va falloir que je regarde le film.
    J'ai honte ... j'avais vu !

    <3

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    1. Pas sûr que tu y prennes autant de plaisir devant ce film que moi quand je vois les phares de Christine s'illuminer devant moi... Pas vraiment ton genre, mais je me trompe peut-être...

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  3. Je n'ai pas revu la Christine mais le New-York 1997... Kurt Russel <3

    J'ai fini mon 3ème Wally Lamb (Le chagrin et la grâce, après Dolorès et les frangins Birdsey)... je vais attaquer Nous sommes l'eau).
    Et j'ai vu la série avec le Ruffalo. TRES fidèle au livre. J'ai aimé. Bizarrement, le frère Dominik m'a plus émue que le Thomas qui souffre un peu moins subtilement que dans le livre.

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    1. Je m'étais refait The Thing, il n'y a pas si longtemps... Par contre, va falloir que je fasse un tour avec Snake... lui ça fait un bail qu'on a pas causer ensemble...

      Une addict à Wally, je vois... Malgré l'épaisseur de ses romans...

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  4. Je l'ai regardé avec les garçons en mai, un classique, j'ai toujours aimé!
    J'dois avoir une attirance pour les bouts de ferraille :P
    C'est même le dernier film qu'on a regardé dans notre ancien "chez nous"...
    Un hosties de moment précieux :-*

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    1. les hosties de moments précieux, ça soude les âmes.

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