« Mais les activités ici-bas ressemblent à l’observation dans les ténèbres. Ce que nous réserve l’avenir est insondable. Il n’y a pas de plus impermanent et plus changeant que ce monde. Les nuages succèdent au soleil et la douleur à la joie, et qui peut le prévoir ? »
Selon la conception traditionnelle tibétaine, le père transmet les os, et la mère la chair. C’est donc une histoire de filiation que je suis avec cet artiste tibétain. Quand l’amour de l’art se conçoit avec l’amour de ses parents. Quand la tradition se conjugue avec la transmission. Quand le bouddhisme apporte son lot d’impermanence.
Mais avant de dire deux mots sur le roman, voilà deux mots sur l’auteur, Thöndrupgyäl, en avant-propos, une histoire qui m’a fortement touché et ému avec son suicide à l’âge de 32 ans sur la terre de ses origines, après un passage « obligé » par Pékin, parce qu’il n’était plus compris de ses congénères.
« Les richesses sont aussi impermanentes que la rosée sur un brin d’herbe. La vie est aussi éphémère que la lampe à beurre dans le vent. »
Si l’histoire est courte, petite nouvelle pour grands espaces, elle se résume aussi facilement qu’aimer son père. L’aimer et le respecter. Sans ça, ça sent le mauvais karma pour toi. Et ne jamais oublier l’impermanence de la vie comme de la chaleur d’un thé, si éphémère surtout quand le vent des steppes soufflent.
« Mes ténèbres intérieures étaient plus épaisses et plus profondes que celle du firmament. Une pluie fine se mit à tomber et la bise se leva doucement. Alors, mes larmes coulèrent, des larmes que je n’avais jamais connues en vingt ans d’existence. Entraînées par la pluie, elles furent absorbées par la végétation de la steppe de Gängya, ma région d’origine. »
L’artiste tibétain, Thöndrupgyäl.
Sachant l’histoire de l’auteur et son suicide, et l’incompréhension de ses semblables envers lui, l’un entraînant l’autre peut-être (ou non), je peux imaginer à quel point on se sent ému en lisant ses mots. Comme un présage de l’avenir ou du destin sombre qui l’attendait. Une histoire de filiation et d’amour qui ne laisse pas insensible, j’en suis certaine..
RépondreSupprimer« souffler dans une paille plantée dans le cul d’une grenouille »... non, je ne dirai rien!!! Crôaaaaaaaaaaaaaaaa ^^
Nous étions plus complices que trois frères nés de la chaire d’une même mère et des os d’un même père. Quand nous nous retrouvions, nous étions capables de mille bêtises. On soufflait dans une paille enfoncée dans le derrière d’une grenouille, puis on posait l’animal sur un rocher et on l’écrasait avec une hache. Evidemment, quand elle éclatait, ça faisait un grand « Boum ! ».
SupprimerCe livre devrait me plaire assurément...picquier forever
RépondreSupprimerC'est pas du Picquier, c'est du Bleu de Chine, mais le combat est le même :D, la découverte d'une autre culture...
Supprimerje me suis trompé avec l'autre roman que tu as lu ;-)
SupprimerPersonne ne t'en voudras parce que Picquier forever :D
SupprimerBon peut-être pas tous, mais beaucoup pour qui s'intéresse à la littérature asiatique...
"Et ne jamais oublier l’impermanence de la vie comme de la chaleur d’un thé, si éphémère surtout quand le vent des steppes soufflent."
RépondreSupprimerVoilà pourquoi j'aime te lire ! C'est trop beau ! C'est tout ce que j'aime !
Je peux te piquer un raviole ? :-)
<3
Pique toujours... Échange raviole tibétaine contre raviole de Romans :D
SupprimerJe note ;-)
RépondreSupprimerSi on pouvait éviter de mettre quoique ce soit dans le cul des grenouilles !!!
RépondreSupprimerMerci...
Ne fais pas ta chochotte !!!!
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