Retour sur le dernier scandale
politique de l'Espagne contemporaine. Le chef de la toute puissante
Garde Civile, Luis Roldán, serait suspecté d'avoir détourné quelques millions d'euros. (et le plus étonnant, c'est qu'il
risque d'être inquiété par la justice, c'est pas dans notre pays que ça
arriverait, mais bref, passons, ce n'est pas le sujet du film). Ce
film retrace comment ce dernier s'enfuit d'Espagne, avant d'être
rattrapé mystérieusement dans un aéroport de Bangkok... Mais par
le biais du personnage énigmatique Francisco Paesa dit « Paco ».
Étrange individu, ce Paco. Dans le
genre ex-espion, magouilleur, fraudeur, vendeur d'armes. Il traficote
avec l'ETA, avec le GAL, avec tout ce qui peut lui rapporter quelques
pesetas non déclarées. Second film d'Alberto Rodriguez, après
l'excellent thriller andalou « La Isla Minima » que je
regarde, cet « homme aux mille visages » mélange les
genres, le biopic sur fond de thriller et de malversations
financières. Les scènes s’enchaînent, rythmes effrénés qui
défilent sur l'écran. Trop rapide même, si bien que le début me
parut compliqué. Une masse d'informations dans laquelle il fut
difficile de savoir laquelle serait vraiment pertinente, laquelle
devrait retenir mon attention... La musique pêchue accentue cette
course en avant, la tête me tourne, le GAL, l'ETA, des armes, et ce
type PACO. Qui est-il vraiment ?
Après le premier quart d'heure assez
déroutant, je l'avoue probablement aussi que mes méconnaissances
envers la politique de l'Espagne ont joué dans cette déroute (c'est nettement
plus compliqué que de suivre le match Barça - Paris), l'affaire se
recentre sur cette fuite et sur l'Arnaque. Avec un grand A écrit en lettre majeure car el hommbre llamado Paco manie aussi bien la langue de Don Quijote de la Mancha que moi le majeur.. Il débite ses conseils, la cravate bien nouée, la chevalière apparente, peut-être même les poils sur le torse, d'une crédibilité absolue. Sans l'ombre d'un doute. Et là, je suis pris dans
l'engrenage de l'histoire, je ne boude plus mon plaisir, je suis en
plein dans un thriller économique. Je sens que Paco n'est pas clair
et qu'il arrivera à ses fins, c'est à dire à des pesetas, des euros ou des dollars sur son
compte en banque off-shore. Et à arnaquer tout un pays !
Je résume, putain que les espagnols
parlent vite, le chef de la police s'appelle Gonzale[z] et sache
qu'en espagnol, le z ne se prononce pas, que le cinéma d'Alberto
Rodriguez me convient bien, que j'ai envie – aux débits
d'informations et de paroles, de una cerveza muy fresca à la fin du
film. Bon, pour cette dernière option, je me suis contenté d'un
Ricard du samedi soir.
« L'homme aux mille visages »
[2017], Alberto Rodriguez.
Jooooooooder que ça fait du bien d'entendre sa langue maternelle !!!! Rahhhhh voilà un film qui me tente bien, moi qui ai apprécié "La isla minima", et ton avis ne fait que renforcer cette envie.
RépondreSupprimerUn Ricard après un tel film ... petit joueur va ... il méritait au moins une San Miguel et c'est une Gonzale[z] qui te le dit !!!!
;-)
Buena Noche hombre :)
Jodeeeeer que pelicula !
Si, yo lo sé. Petit joueur, je suis, je resterai...
SupprimerLa isla minima proposait une ambiance, une photographie.
El hombre de las mil caras propose un rythme sans temps mort.
Si Senor gracias per la cerveza muy fresca. Le film me tente beaucoup, j'avais aimé La Isla Minima. Pas sûr que nous l'ayons. Hasta luego.
RépondreSupprimerEffectivement, pas le genre -dommage- à passer dans toutes les salles, même celles d'art et d'essai...
SupprimerBonjour le Bison, je vais mettre ton billet en lien sur le mien. J'avoue avoir un petit faible pour Paco si affable avec son air patelin. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerC'est vrai que malgré l'escroc que l'on voit venir, il garde une telle sympathie qu'on ne peut que l'aimer et avoir envie de boire une San Miguel avec lui...
SupprimerEn effet quel embrouillamini. J'ai commis l'erreur de battre des paupières un peu lourdes au départ... malgré cela je n'ai pas eu envie de sortir parce qu'un tel rythme c'est rare. Et puis la musique et l'interprétation...
RépondreSupprimerJe n'avais pas aimé La isla minima mais je ne dirais pas que ce film est le second qui signifierait qu'il n'y en aurait pas de 3eme. Oui je sais je chipote.
Eurcke le Ricard. Rien que l'odeur...
C'est peut-etre ça le plus formidable dans ce film, on (je) ne comprend(s) pas tout pourtant, il y a un tel rythme dans le scénario que l'on (je) reste happé jusqu'au bout...
SupprimerLe Ricard ? Ben ça sent juste les plantes et la nature... et moi j'aime la nature... et les plantes... surtout dans un verre...
Oui, j'ai accepté de ne rien comprendre grâce à ce rythme qui ne faiblit pas !
RépondreSupprimerBen y a des plantes qui puent et le ricard pue !
C'est la chaleur du soleil et le chant des cigales qui se rejoignent dans un verre. C'est la beauté même de la nature avec son enivrant parfum de fraîcheur du sud...
Supprimer"manie aussi bien la langue de Don Quijote de la Mancha que moi le majeur", voilà, tout est dit...
RépondreSupprimerEt je n'ai pas parlé de ma langue qui ne manie pas celle de Don Quijote (à part pour commander une bière) mais qui... :D
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