Nuit étoilée, la valise fermement arrimée à la main droite, le passeport et le billet d’avion dans la gauche, elle avance lentement, mélange de peur et d’envie, sur le tarmac. Un dernier regard derrière elle pour voir…
« Fais attention, fais attention à toi, tu es tout ce que j’ai au monde ! » Maman ne savait pas que cette phrase qu’elle répétait à tout moment, en ardente litanie, accentuait ma culpabilité aussi de l’abandonner, de la laisser seule avec sa bouteille de rhum et sa nostalgie du seul homme qu’elle eût aimé : mon père. « Une tête brûlée qui nous avait abandonnées pour partir avec une autre », soulignait ma grand-mère avant de mourir. »
… son île, Cuba. Une île, sans espoir. Cela faisait des années que ce départ était programmé. Les aléas de la vie ont fait durer la souffrance de rester. Parce qu’en bonne cubaine, un peu rebelle, elle n’aspirait qu’à une chose la liberté. S’enfuir ou mourir de désespoir, mais une naissance, sa fille, vient bousculer son avenir…
« Je suppose que vous aussi vous aspirez à partir.- Comme chaque Cubain, dis-je en plaisantant. Bon, c’est ce que je voudrais le plus, pouvoir m’en aller de ce pays, mais c’est impossible désormais. Parce qu’avec un bébé il n’est pas facile de partir d’ici, les enfants sont les otages du régime.- Comme dans toute dictature, affirma Lydia. »
… d’ailleurs quel avenir, pour ce bébé, cette magnifique petite fille sortie de son ventre, qu’elle rêve chaque nuit de la faire de nouveau rentrer dans son utérus pour la protéger de cette île, de ces communistes, de cette dictature. Des rêves et des réveils en sueur, jusqu’où serait-elle prête pour fuir ce pays. Jusqu’à abandonner sa fille ?
Nuit cubaine, cette nuit à rebours, où le temps des années a défilé aussi rapidement que l’adolescence de son enfant, revient sur les choix difficiles qu’elle fut amenée à choisir. Pour le bien de sa fille. Sacrifice d’une vie, que reste-t-il lorsque la bouteille de rhum est vide…
Une nuit cubaine, arrangée gingembre citron,
une nuit de rhum,
La Nuit à Rebours, Zoé Valdés.
une nuit de rhum,
La Nuit à Rebours, Zoé Valdés.
Je ne connaissais pas Zoé Valdés, mais je note...
RépondreSupprimerTout n'est peut-être pas à niveau dans sa biblio. Je n'en ai lu que trois, du sympa au plutôt bon. Elle reflète sa vision d'écrivaine exilée sur son île, une île devenue signe de désespoir, de tristesse et de mélancolie.
SupprimerMon préféré, pour le moment, sans contexte : "Le néant quotidien".
Merci pour le titre...
SupprimerDe Zoé Valdéz j’ai lu « Danse avec la vie », j’avais été un peu déçue parce que je m’attendais à avoir le majeur émoustillé à fond, un roman un peu cochon quoi, et puis j’ai ressenti à peine un petit trémoussement des sens ^^
RépondreSupprimerMais parce que j’aime Cuba d’amour, je me suis promise de revenir vers elle avec un autre roman. Peut-être celui-là, avec sa nuit étoilée et l’aspiration de vivre en toute liberté. Une île si riche d’histoire qu’il fait bon découvrir, avec Mojiho et soleil pas loin d’un cocotier.
Je note aussi "Le néant quotidien"...
Effectivement... A quoi bon lire si le majeur ne s'émoustille pas...
SupprimerZut, mon prochain Valdes devait être cette Danse avec la vie que j'ai en stock. Je vais attendre donc pour celui-là et trouver un autre roman cubain ou d'ailleurs pour finir ma bouteille de rhum ou une autre...
Celui ne trémoussera pas tes sens, du moins pas sur le plan sensuel. Il titillera ton côté "mère", parce qu'il est avant tout question de ça, enfanter sur cette île... Mais j'ai peur que tu sois un peu déçu également avec celui-là...
Le néant quotidien... tiens je crois que je l'ai encore... A voir s'il est en capacité de traverser les mers et océan... Sûr que celui-là est un peu plus émoustillant du majeur... Sans être cochon, non plus... TU M'AS VU LIRE DES LIVRES COCHONS ???? Non mais....