« Il posa son archet sur les cordes. Une minute recueillie, calme, sereine, profonde, d’une clarté transparente, s’éleva lentement dans le silence presque religieux que rien ne troublait, que personne n’osait rompre. »
Tokyo, 1938, j’écoute un quatuor à cordes sino-japonais où il est question de tempo. Schubert a noté « Allegro ma non troppo ». Il faut savoir donc prendre son temps. Pour lire, pour écouter, pour comprendre, en musique comme en amour. Alors, je ferme les yeux et je me laisse envahir par la musique, des soldats japonais envahissent le salon de répétition, un petit garçon se cache dans l’armoire, les violons sont brisés, les musiciens embarqués.
« Le morceau avait duré à peine trois minutes. Trois minutes pendant lesquelles les notes de musique s’égrenaient comme une enfilade de gouttes d’eau argentées sur une feuille de bambou après une forte averse. Lorsque l’archet se détacha des cordes, la dernière note fut suivie d’un long silence. »
Il y est aussi question de silence, car le silence est musique, l’âme est silence, je lis en silence, je vis en silence. Et les larmes sont faites de ce silence, de cette blessure, de cette musique.
« Une mélodie simple, touchante, lancinante, transparente comme un ruisseau de larmes, commença à couler sur les cordes du premier violon. »
Alors voilà. Après cette lecture, le silence s’est coulé en moi, il a duré longtemps, longtemps, il dure encore au plus profond de mon âme. Et je n’ose plus le perturber.
« Le morceau avait duré à peine trois minutes. Trois minutes pendant lesquelles les notes de musique s’égrenaient comme une enfilade de gouttes d’eau argentées sur une feuille de bambou après une forte averse. Lorsque l’archet se détacha des cordes, la dernière note fut suivie d’un long silence. »
Des années après, le petit garçon devenu homme vit avec cette blessure intérieure, cet air de musique qui flotte dans ses pensées, je me recueille devant le chevauchement des notes de musique. L’âme brisée c’est l’histoire de ce garçon, de cet homme, de cette musique qui parle de vie et de mort. Je garde le souvenir de ce roman au fond de moi, ma première lecture d’Akira Mizubayashi, peut-être ma plus belle découverte cette année.
Il y est aussi question de silence, car le silence est musique, l’âme est silence, je lis en silence, je vis en silence. Et les larmes sont faites de ce silence, de cette blessure, de cette musique.
« Une mélodie simple, touchante, lancinante, transparente comme un ruisseau de larmes, commença à couler sur les cordes du premier violon. »
Alors voilà. Après cette lecture, le silence s’est coulé en moi, il a duré longtemps, longtemps, il dure encore au plus profond de mon âme. Et je n’ose plus le perturber.
« Ame Brisée », Akira Mizubayashi.
BON RÉVEILLON...
en musique ou en silence
option possible : musique et silence.
C'est beau !
RépondreSupprimerBon réveillon à toi aussi...
la Rosamunde de Schubert, thème très présent au cœur du roman...
SupprimerUn beau billet pour terminer l'année. Une lecture qui m'a plu mais davantage pour sa première partie.
RépondreSupprimerMerci Guillaume et bonne année sur l'avenue...
Supprimerbelle année à toi ! et au plaisir de lire tes billets notamment ceux sur la littérature japonaise.
SupprimerQue c'est beau ! Ton texte, ta mélancolie et l'incroyable Shubert.
RépondreSupprimerJe note ce titre dans un coin, sur la pile...
Un ancien, ce Franz, mais de temps en temps, il revient sur le devant de la scène...
SupprimerUn très beau livre, sur le déchirement, le deuil, le souvenir avec en toile de fond la musique classique : la Rosamunde de Schubert, Le concerto pour un ange de Berg et La gavotte en rondeau de Bach...
Fermer les yeux, poser son âme vers Schubert. Silence, pour panser l'âme brisée d'un petit garçon, pour penser à cette musique, aux tournants de la vie qui font grandir, sans doute trop vite.
RépondreSupprimerBon réveillon...
Bon réveillon ! parce qu'il faut savoir prolonger ces instants festifs, et la musique se joue au quotidien, comme les Silences et Schubert.
SupprimerTu as posté ce billet le jour de mon anniversaire, pour un livre que je t'ai offert pour le tien ;-)
RépondreSupprimerJe prends ton "silence" pour un merci murmuré aux vents...
(PS : il me semblait t'avoir offert l'édition originale chez Gallimard, mais je ne m'en souviens plus vraiment)
Joyeux anniversaire ma chère Anne <3
SupprimerMerci @Nadine ! (je prends un an de plus le dernier jour de l'année :D)
RépondreSupprimerSuperbe roman et belle chronique. Je partage ton enthousiasme.🎻
RépondreSupprimerMerci... tu continue à explorer de temps en temps de la litt "japonaise" ?! ;-)
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