jeudi 12 janvier 2017

Une certaine Sympathie pour le Diable

Le démon entre en moi, la santiag trouée qui frétille sur un air que fredonne le vent. Soit bon Johnny. Un verre de whisky à la main, double dose, l’autre sur mon manche qui me démange. Gratte quelques accords, caresse quelques âmes, brûle la cagoule blanche, noir de peau, fièvre dans le corps. Madame chante le blues, et moi je serais prêt à vendre mon âme au diable pour le succès de Johnson. Robert, pas Don. Alors que le don de Johnson émeut, je croise le Malin, plaisir du divin diabolique, prêt à m’octroyer le statut de bluesman adulé par des nanas en furie et en chemisier si étroit que je vois battre leurs cœurs en chœur.

Y’a un Hic ! Le whisky est frelaté dans ce bouge, mais surtout le Diable même ne veut pas de ma putain d’âme, trop impure ou trop transparente. Il en veut une meilleure. Mais putain où vais-je trouver une âme pure, les gars, dans la misère du Mississippi ? Encore un coup à bourlinguer dans le coin, prendre des trains sans composter au milieu du bétail – O’Brother tu me suis – et manger de la poussière. Pas étonnant que j’ai le gosier asséché et ce n’est pas dans les clubs miteux du Mississippi que mon âme pure va se montrer à nu devant moi. En plus, histoire de corser le challenge, j’ai rendez-vous dans deux jours seulement avec le grand jury, pour un casting nouvelle star endiablé, autour d’un feu de camp qui crépite au croisement des chemins, celui du purgatoire et de la rédemption. Tiens, pourquoi qu’il y a une croix à côté du feu de joie ? Et cette corde qui pend sur cet arbre, le Diable aurait-il des vues SM avec mon âme ? Coquin divin aux mœurs bondage... Après tout, du moment que j’arrive à faire chialer les demoiselles du cru jusqu’à leur enlever leurs soutifs juste par les larmes de désespoir de ma guitare désaccordée…





I got the blues. Angux et Tamarit,  auteurs espagnols signent ici, à la pointe de la lance de Don Quichotte, un premier récit grand format tout en couleur ocre, couleur du whisky ou de la poussière qui chatoie la misère et le sud. Et pis, le blues, ça tombe bien pa’ce que j’ai une certaine sympathie pour le Diable. Alors, j’me suis dit – ouais m’dame j’me parle tout seul quand j’ai bu y’a qu’aux autres que j’cause pas – que ça me ferait du bien de boire un verre en écoutant Robert Johnson.




Le Blues, il faut l'avoir dans les veines. Beaucoup tentent leur chance...
Mais seul celui qui le porte en lui a le courage nécessaire pour poursuivre son rêve.
Moi je l'ai Johnny. J'ai le sang chargé de ce blues...

Avery's Blues, une masse critique Babelio avec les éditions Steinkis
Avery's Blues, une histoire d'âme. Pure... 

12 commentaires:

  1. J'essaie bien de jouer le blues mais à vrai dire peu de nanas en furie et au chemisier étroit. Tes deux Espagnols là, semblent avoir "el feelingo". Pour peu qu'il y ait une guitare pas trop farouche prête à subir mes outrages, avec la participation de Bob Crossroads Johnson qui a rencontré le diable, tu penses bien que je vais me laisser tenter.

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    1. J'ai cherché une vidéo de toi jouant le blues de Johnson mais j'en ai point trouvé sur youtub. Je me suis rebattu alors, par dépit, sur l'original.

      Comment ça, pas de nana en furie autour de toi et de ta gratte ? Tu devrais vendre ton âme au diable, alors :D

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  2. J’aurais été prête à vendre mon âme au diable pour avoir le privilège d’entendre Robert Johnson jouer de sa guitare et de son blues devant moi dans une salle du Mississipi. When you knocked upon my door, and I said "hello Satan I believe it's time to go"...
    Un pacte avec le diable, une âme aussi pure qu'un majeur émoustillé, Cross Road blues...
    I got the blues too when he sing that song!
    Tabarbak!

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    1. Je crois me confesser que je ne connais pas vraiment la musique de Robert Johnson, ni même le blues du Mississippi de ces années trente. Trop vieux pour moi, j'ai toujours préféré le blues qui s'électrise...

      Mon majeur, surtout émoustillé n'a rien de pur :D
      C'est pour ça que le Diable ne veut même pas de moi...

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    2. Ça me ramène à Jimi Hendrix..
      Plus le majeur s'est émoustillé, plus il est pur. Pur mais pas vierge, on s'entend ^^

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    3. Je dois être trop pur pour écouter Jimi. Jamais vraiment pu. Ou alors, c'est parce que je prends pas soin de la Marie-Jeanne... Que je préfère brouter un gazon bien entretenu que fumer de la mauvaise herbe défraîchie...

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  3. Alright! I got the blues. And I got the book. Coming soon.

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  4. Quelqu'un a demandé une âme pure ???.......

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    1. Pourquoi... Tu en connais une ? Ça court pas les champs, les âmes pures...

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  5. une âme de perdue, dix de retrouvées !

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    1. Je me dis la même chose avec les verres de whisky !

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