Parce qu’il m’arrive de lire des romans d’amour, je vais au cinéma voir des films d’amour. Nicole Garcia en réalisatrice, et Marion Cotillard dans le rôle de la belle Sarde et dérangée, d'après un roman sarde de Milena Agus. Marion n’est plus tout à fait la sarde du roman, elle est provençale. Mais le ciel est toujours azuréen, la mer toujours aussi bleue turquoise, les cigales chantent aussi bien leur hymne à l’amour. Quelques adaptations libres lors de ce passage littéraire à la salle obscure. Le lieu, la guerre, le style de narration, mais l’amour reste, quel que soit le traitement qui lui soit donné.
« Et la nostalgie, c'est de la tristesse, mais c'est aussi un peu de bonheur. »
Au centre de cette histoire, il y a une jeune femme aux cheveux incroyablement noirs et magnifiques, une jeune sarde, que la rumeur dit perturbée. Est-ce parce qu’un jour, elle a décidé de couper sauvagement ses cheveux comme une folle hystérique l’aurait fait avec une paire de ciseaux rouillée ? Est-ce parce qu’elle a les avant-bras couverts de cicatrices qu’elle s’est infligée elle-même ? Est-ce parce qu’une fois elle s’est jetée au fond du puits familiale ? Toujours est-il que cette belle sarde apparaît comme dérangée mais surtout profondément triste et malheureuse. Triste d’attendre ses prétendants qui ne vinrent jamais au-delà du second rendez-vous. Malheureuse parce que personne ne comprend ses mots, sa poésie et tout le monde décrit ses poèmes passionnées comme l’œuvre du Démon, car en ce temps-là tout ce qui sort de la norme est habitée par le Diable, des maux du Malin.
Autour de cette histoire, il y a la Sardaigne, une terre magnifique et sauvage qui n’est en rien comparable avec le pays, l’Italie et ses grandes villes, Milan ou Gênes. Dans les années 40, juste après-guerre, l’Italie tente de se reconstruire après les bombardements alliés et les massacres nazis. Une Italie qui panse ses plaies d’après-guerre et qui raconte une étrange histoire d’amour, proche de la folie. Je te fais tout de suite l’aparté sur le film, qui se déroule entre la Provence et la ville de Lyon, une guerre d’Indochine et une station thermale en Suisse.
Incapable d’être aimée, désespérée par le manque d’amour que les prétendants d’un jour ne lui apportent, fuyants les poèmes enflammés d’une diablesse. Elle finit tout de même par prendre un époux, non pas par amour, mais par dépit ou arrangement. Mais le mal est plus profond et sème le désordre dans son organisme. Incapable d’enfanter, elle semble se faire à la raison d’autant plus que la cause est évidente : des calculs dans le corps, le coupable idéal de tous ses maux.
Sans envie, elle se retrouve en cure thermale, par contrainte, de force, l'avis d’une femme ne compte pas vraiment à cette époque, la vie d'une femme ne lui appartient pas vraiment à cette époque. Basculement. Elle y rencontre le « Rescapé ». Un amour fou s’ensuit, amour d’un jour, une passion comme on peut l’imaginer entre deux âmes tourmentées pendant une cure de bien-être pour soigner les maux... 9 mois après, elle devient mère, mais une mère triste et toujours autant perdue, toujours incapable d’aimer à part son « Rescapé » - Louis Garrel - qu’elle ne revit jamais… Les maux d’une vie, les mots perdus dans un long silence.
« Jamais elle ne se plaignait de cette vie de cendres après une unique étincelle »
Milena Agus a construit avec son « Mal de pierres » un magnifique roman d’amour, à la fois passionné et étrange, perdu dans les terres profondes de la Sardaigne. Il y a de l’amour, de la tristesse, de l’émotion et de la chaleur humaine ; par moments drôle, par d’autres tendu, une pointe sexuelle venue épicer cette histoire d’une presque folle aux abords d’un gouffre dans lequel elle a plongé sans pouvoir remonter à l’air libre… Le film de Nicole Garcia transpose bien cet amour et la tristesse même de cet amour, la tristesse de cette femme, la tristesse de cette nostalgie. Quelques notes de piano qui apportent encore plus ses notes de mélancolie, je range mon kleenex, les scènes de cul sont trop soft, les scènes d’amour ne m’arracheront pas les larmes. Je suis sans cœur, me diras-tu, parce que face à l’amour je reste coi, ne sachant quoi dire, avant ou après le coït. J’écoute juste le piano, et les battements des cœurs. Bon livre, bon film – je résume bien ? - même si il vaut mieux avoir un cœur féminin pour accrocher à ces histoires, mais moi j’ai aimé. Les histoires d’amour…
« Et si nous embrassions nos sourires ? »
Ca fait un moment que je n'ai pas lu d'histoire d'amour...
RépondreSupprimerde toutes façons, les histoires d'amour, c'est pour les gonzesses ! :D
SupprimerDis, Tu as d'autres conneries dans le même genre ?
SupprimerTsssss .... ;-)
oups.... je corrige alors...
Supprimerles histoires d'amour, ce sont pour les gonzesses ! :D
Voilà qui est plus français !
P'tit Con !
SupprimerOups je corrige .... I DIO TA ;-)
« Et la nostalgie, c'est de la tristesse, mais c'est aussi un peu de bonheur. »
RépondreSupprimerCette citation me plait beaucoup et puis elle est tellement vrai !
Oui ! Embrassons nos sourires :-)
et inversement, le bonheur, c'est tristesse et nostalgie...
SupprimerUn roman lu il y a longtemps et que j'ai un peu oublié je dois bien le reconnaitre...
RépondreSupprimerPar contre, je me souviens très bien de la rencontre avec Milena Agus et son bel accent lors des Littératures Européennes consacrées à l'Italie.
Je pourrai bien me laisser tenter par le film !
Je vois qu'on est sensible à l'accent italien... Est-il bien différent de l'accent charentais ?
SupprimerN'oublies pas d'amener ton cœur féminin dans la salle obscure... La première partie, je me suis demandé dans quelle galère je m'étais installé, malgré les fauteuils en cuir de Garat. Mais arriver en cure, au milieu des Edelweiss et des Alpes suisses, l'émotion commença à me gagner... et si l'émotion gagne... mouais, mais enfin, n'oublie pas non plus que les films d'amour, c'est pour les gonzesses ! :D
pffffffffffffff tabarnak l'accent charentais en tout cas j'peux te dire que c'est quelque chose!!!
SupprimerUn accent ? Quel Accent ? :p
SupprimerCelui qui construit ta légende :D
SupprimerTon GROS accent de colons de marais c't'affaire!!! ^^
SupprimerEt c'est la "délinquiiiinnnte" qui me parle de mon accent... ^^
SupprimerIl passe au ciné en ce moment chez mes buveurs de Chambly, certains disent que Louis Garrel est excellent, je n'ai pas de mal à le croire il était sublime dans Les amours imaginaires de Xavier Dolan.
RépondreSupprimerLes films et les romans d'amour, tabarnak, c'est tout toi ça.... ^^
Câlisse, je ne me souvenais pas que Louis Garrel jouait dans les amours imaginaires. Il devait être bien jeune à c't' époque...
SupprimerMais je confirme qu'il apporte quelque chose au film, que j'ai commencé véritablement à m'y passionner avec sa présence dans l'histoire...