Il y a quelque temps, quelque part.
Douze ans qu'il avait quitté sa famille, qu'il n'avait plus remis les pieds dans son village, vu sa mère, son frère, sa soeur. Fuir cette ambiance, mal-être d'un jeune metteur en scène. Il revient, l'avion, le taxi, déjeuner familial avec pour but de repartir aussitôt, et d'annoncer sa mort prochaine à ses « proches », éloignés depuis longtemps, peut-être entre le café et le dessert, l'annonce pas sa mort.
Tiré d'une pièce de théâtre, ce dernier film de Xavier Dolan m'a encore surpris, ébahi, arraché des larmes. Bien sûr, comme toutes les pièces de théâtre transposées au cinéma, je regrette le manque de mouvement, la cinétique de l'histoire se résume à un détour en voiture et à des échanges verbaux dans les différentes pièces de la maison (au détour d'un souvenir, je me souviens par exemple de cette même réflexion pour le « Carnage » de Roman Polanski). Par contre, que d'émotions ressenties. Mélange de colère, de frustrations, d'incompréhensions même, face à ce frère ou ce fils, parti qui ne laisse que quelques cartes postales, même pas de lettres, aux dates clées, les anniversaires. Pas de tabarnak, ni de crisse ou d'hostie de câlisse, ai-je droit, mais quelques putain ou bordel de merde moins poétique et imagé, de la part de Vincent Cassel, Nathalie Baye ou Léa Seydoux, la gentillesse d'une belle-soeur qu'il n'a jamais rencontré, Marion Cotillard, film français donc pour mon chouchou québécois.
A ce casting, je découvre aussi et surtout Gaspard Ulliel, magnifique regard plongé de tristesse, magnifique silence plongé de tristesse. La puissance de ce film repose sur ces silences, sur cette incapacité à communiquer au sein de cette famille. Et comment ne pas me retrouver dans un tel film. Une douleur intérieure me perturbe, je suis un peu comme ça, je me sens comme ça, plongé dans mes silences, dans l'incapacité d'exprimer mes émotions, autrement que par des silences ou des regards. Peut-être est-ce pour ça aussi que j'ai ressenti tant d'émotions me submerger jusqu'à l'humidité de mon propre regard, heureusement plongé dans le noir, salle obscure bienfaitrice dans ces moments-là.
Xavier Dolan me surprend toujours, comme une habitude chez lui, depuis le temps que je le suis, depuis son premier film, il ne me laisse jamais indifférent, il ne me laisse aucun répit dans sa filmographie et ce voyage, pas si lointain – après tout, ce n'est pas « juste la fin du monde » - mais en moi.
Xavier Dolan est un prodige. Si jeune et si déterminé. Ça frise l'admiration. Et dire que j'ai vu "Mommy" à Paris!
RépondreSupprimerIl va ben falloir que je sorte au théâtre voir ce nouveau film!
Un tabarnak de prodige, c'te gars, moe j'te le dis comme ça ! Et je l'adore, je l'admire.
SupprimerIl n'y a avait pas une salle plus près pour voir Mommy ? Un coup de moto-neige sur la banquise de Churchill, y'a pas là-bas un ciné-parc où ours et vieux trappeurs puissent regarder sur grand écran.
Un putain de tabarnak de film! Xavier Dolan ne cessera jamais de m’impressionner, de me nouer les tripes, de me faire vivre une tonne d’émotions fortes. Les acteurs, tous au sommet de leur talent et Marion Cotillard, puissante plus que jamais avec ses jeux de regard et ses non-dits. Il y a des scènes qui resteront longtemps en moi, qui m’ont fait douloureusement mal. Je trouve que la solitude est au cœur de ce film, il y a le manque de communication dans une famille dysfonctionnelle, mais la solitude est à mes yeux le mal de vivre principal de chacun des acteurs.
RépondreSupprimerJ’avais manqué cette émission de Tout le monde en parle mais j’suis convaincu que t’as aimé entendre « j’en ai plein mon tabarnak de cul » :D
Un film que je reverrai un jour pour découvrir des choses qui m’ont forcément échappée..
avec de drôles d'accents en plus :D
Supprimersolitude et incapacité à communiquer, le mal de vivre de chacun des acteurs, mais aussi des tabarnak de pauvres types assis sur leurs canapés à boire des bières...
Quel film ! Quelle tension incroyable !
RépondreSupprimer"Un tabarnak de prodige", c'est tout à fait ça !
un putain de prodige et un tabarnak de film !
Supprimervoir plus
un hostie de crisse de câlisse de prodige pour un putain de tabarnak de film !
Hello mon Bison !
RépondreSupprimerConnais pas ce film, mais j'en prends bonne note.
Je m'inquiétais de ne plus recevoir dans mon lecteur WP les notifications de ton blog, pourtant, j'avais vérifié, tu étais toujours dans ma liste noire des gens que je suis.
Et que vois-je en suivant le lien de ton pseudo dans le blog de manU ?? Un autre blog ?? Tu as changé de blog et je ne suis même pas au courant ??
Comment cela se fesse-t-il ?? Que fait la peau lisse ??
Amitiés ma grosse bêbête poilue !
Laisse tomber mes fesses qui n'ont rien de lisse...
SupprimerPourquoi lire le blog de manU alors que le mien est nettement plus "couillu" :D N’empêche que mon lien est aussi sur les dernières commentaires que j'ai laissé sur ton blog :D Encore un coup de la Westvleteren !
a chaque nouveau film, Xavier Dolan semble mettre la barre un peu plus haute. Nous avons été scotché !! quel talent !
RépondreSupprimerQuel câlisse de talent, même !
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