samedi 23 octobre 2021

Ephemeride II

 22 Octobre 1969.
 
Une date fracassante, comme un zeppelin qui se crashe sur un haut building, comme une guitare de Jimmy qui sonde mon âme.
 
Le début d'un truc énorme. Du moins dans mon cœur.  Quelques poils sur le torse suffisent à me mettre en émoi. Ou alors ses cris, sa langueur, son blues. Des bleus à l'âme comme la lune, sans son côté sombre.

Et la Révolution. La Révélation.
Après un premier album, mélange de blues des grands noms, ils sortent le second, toujours craint, toujours attendu. Ils enchaînent les concerts aux States, des trucs énormes. Un vent de fraîcheur. Il y a les groupies féminines qui se jettent au pied du blondinet, les mecs qui admirent le guitariste, respect mec avec ta six ou douze cordes, ceux qui se font des vodkas orange en tapant sur une grosse caisse, et les plus discrets mais empreints de mélodie et de leur mélancolie.  

C'est du boogie-woogie teinté de blues, la promesse d'un rock qui gratte plus, une pointe de folk pour ne pas oublier ses racines. On ferme les yeux, le psychédélisme poursuit son vol,  d'autres cieux, proche du paradis mais le menuisier n'en est qu'à la seconde marche de son escalier. Les Beatles n'ont plus qu'à retourner dans leur cirque - ah non, ça c'était les Stones. J'en oublie mes classiques. Sauf que pour moi, ces 4-là dans le blizzard - bien plus violent qu'un simple coup de vent, sont mes classiques à moi. Au zénith de mes écoutes. Au zeppelin de mon âme.
 
Le 22 Octobre 1969 sort dans les bacs : II. En toute modestie. Led Zeppelin.  
Des années après, un pauvre gars, silencieux dans sa chambre passe des jours et des nuits, avec cette chanson en boucle, avec cet album en boucle, avec ce groupe en boucle.
Des décennies après, le même pauvre type continue sa boucle, presque coincé dans le temps, il ferme les yeux, plongé dans son silence intérieur, et ce riff... 
 


Et cinquante ans après...
la même voix, la même crinière
l'émotion intacte
et beaucoup beaucoup d'amour



4 commentaires: