"Un territoire vaste, localisé à l'extrême est de Porto Alegre : un territoire qui, tout en se traînant dans un processus d'urbanisation interminable, présentait encore de nombreux vestiges de son lointain passé rural ; un territoire où il était encore possible de voir, à l’œil nu, la forêt atlantique partir en fumée petit à petit, où il était encore possible de suivre, en temps réel, l'action corrosive des métastases civilisatrices apportées par les caravelles plus d'un demi-millénaire auparavant; un territoire couvert de collines, parmi lesquelles montait, descendait et zigzaguait, montait, descendait et zigzaguait, comme sur des montagnes russes géantes, la route Joao de Oliveira Remião. Voilà comment on pouvait décrire l'un des plus grands quartiers de la capitale gaúcha : Lomba do Pinheiro."
De la poussière, des poils et des litres de bières, de bourbon et de vodka à l'herbe de bisons...
lundi 28 novembre 2022
Marx vend de la Beuh dans les Favelas
"Un territoire vaste, localisé à l'extrême est de Porto Alegre : un territoire qui, tout en se traînant dans un processus d'urbanisation interminable, présentait encore de nombreux vestiges de son lointain passé rural ; un territoire où il était encore possible de voir, à l’œil nu, la forêt atlantique partir en fumée petit à petit, où il était encore possible de suivre, en temps réel, l'action corrosive des métastases civilisatrices apportées par les caravelles plus d'un demi-millénaire auparavant; un territoire couvert de collines, parmi lesquelles montait, descendait et zigzaguait, montait, descendait et zigzaguait, comme sur des montagnes russes géantes, la route Joao de Oliveira Remião. Voilà comment on pouvait décrire l'un des plus grands quartiers de la capitale gaúcha : Lomba do Pinheiro."
jeudi 24 novembre 2022
les Fugues de Nico
Il y a Nico et moi, sa grande sœur. Nico c’est mon petit frère. Et au-dessous ou à côté ou ailleurs, si l’on veut faire des liens généalogiques, maman et notre père. C’est donc plus l’histoire entre Nico et notre « père ». C’est plus d’ailleurs une histoire d’ambiance pseudo-familiale, de liens rompus, et d’atmosphère étouffante voir oppressante. Nico a d’ailleurs fugué. Une nouvelle fois, devrais-je dire. C’est pas que c’est une habitude, mais c’est pas la première fois non plus. Que dire de plus, d’ailleurs.
dimanche 20 novembre 2022
Les Empanadas de Violeta
jeudi 17 novembre 2022
A poil
« Il y a chez l'homme qui construit sa propre maison un peu de cet esprit d'à-propos que l'on trouve chez l'oiseau qui construit son propre nid. Si les hommes construisaient de leurs propres mains leurs demeures, et se procuraient la nourriture pour eux-mêmes comme pour leur famille, simplement et honnêtement, qui sait si la faculté poétique ne se développerait pas universellement, tout comme les oiseaux universellement chantent lorsqu'ils s'y trouvent invités ? »
dimanche 13 novembre 2022
Dans La Sloche
Elle se voit comme la Antigone de Sophocle, pourtant autour d’elle, ses connaissances la voient comme la Antigone de Robert Laflamme, ce piètre écrivain québécois qui fait chavirer le cœur et l’esprit de milliers de lecteurs québécois. Elle n’en peut plus, elle, Sapho-Didon Apostasias. On lui parle toujours de Laflamme, de son Antigone, son flagrant portrait, de tous ces avatars de Réjean Ducharme, de tous ces pseudos-écrivains du Québec. Elle n’en peut plus du Québec ? Mais ça va aller. Ou pas. Parce qu’elle veut en finir. A la place de « ça va aller », ça pourrait s’appeler j’ai la haine, j’ai la rage, je veux mourir… Je pourrais rajouter plein de sous-titres mais je retiens surtout cette notion de rage et de désespoir, cette incessante envie d’en finir quand on n’est plus à sa place, quand on ne trouve plus sa place dans cette société-là. Et de ça, je le comprends parfaitement. La haine. Je la comprends parfaitement. Le dégoût. Même dans les flaques de sloche.
« Montréal en mars est parfois comme une caresse. Je pose avec délectation mes pieds dans les grandes flaques de sloche, je me laisse soulever par la douceur de l'air plus doux et j’éclabousse mon grand manteau noir en gloussant de plaisir. C'est le dégel qui, cette année, nous vient en avance, comme un messie. Que m'annonce cette fonte du monde qui m'entoure ? Que s'écoule-t-il dans ce ruissellement des eaux ? Qu'advient-il de moi au printemps ? Qu'arrive-t-il aux filles qui n'ont plus rien à perdre ? Aux filles perdues dans les rues de Montréal où il est impossible de ne pas trouver son chemin ? Que deviennent les Didon québécoises ou les Antigone des cieux floconneux ? »