vendredi 21 mai 2021

les Portes d'Harvard

 


Ils étaient jeunes et promis à un bel avenir, Georgia, Charlie et Alice quand les portes de l'université s'ouvrent à eux. Ils sont dans l’une des plus prestigieuse universités, collège d’Harvard. Le professeur Storrow est enseignant en histoire du droit, des paroles controversées sur la colonisation. Charismatique et énigmatique, il possède une aura auprès de ses élèves, en particulier Georgia et Charlie. Mais lorsqu’une étudiante du cours de Storrow, Julie Patel est retrouvée assassinée sur le campus universitaire, les premiers soupçons se tournent presque naturellement vers le professeur…
 
« Ce soir-là, la sympathie de Charlie alla spontanément à cet enseignant qu'il rencontrait pour la première fois. Là où les autres ne percevaient qu'une joyeuse arrogance, il savait déceler la tristesse. Il y avait chez cet homme une dimension tragique, inséparable de sa conception désuète de la dignité. Avec le recul, Charlie s'étonnerait d'avoir détecté cela aussi tôt, alors que Storrow était au faîte de la réussite et qu'aucun évènement tragique ne l'avait encore frappé. »
 

lundi 17 mai 2021

Une Fleur Androgyne


Un jour son mari lui ramène un chien. Et c'est à la femme de le promener.
Un jour sa femme ramène un jeune homme. Et c'est au mari de s'inquiéter. Il se prénomme Dahlia et elle prétend qu'il est le fils d'une ancienne camarade.
 
Il se dégage une atmosphère de ce garçon où tout le monde semble tomber sous le charme, la femme surtout, la fille également, l'enfant aussi et même le mari ; une famille japonaise au complet. Le visage basané, comme ces nouveaux arrivants que l'on appellerait maintenant migrants, Dahlia se fond dans l'intimité de cette famille. Seul le grand-père déjà sénile semble retrouver une certaine lucidité à son égard, mais qu'en est-il de la parole d'un vieux tremblotant que la mémoire a oublié.
 
Et être sous le charme, c'est peu dire. C'est comme un état d'hypnose, même moi, je suis subjugué par le mystère qui semble l'envelopper. Étrange, presque comme si je vivais un rêve éveillé. Du coup, je les observe, tel un voyeur malsain. La femme qui se donne sauvagement à Dahlia, corps et âme. La fille entièrement nue, qui se masturbe, la porte légèrement ouverte pour qu'on l'observe, enfin elle espère surtout que Dahlia viendra l'ouvrir. Le cœur qui bat, s'emballe, étranges pulsions qui m'habitent, mon regard se porte sur cette femme, sur cette fille, que je détaille lentement, poil après poil, frisson après frisson. Tel un mystère, je me demande là où cette histoire va m'emporter. 
 
Avec l'extrémité de l'index droit, elle écarta doucement la touffe de son bas-ventre comme si elle se promenait dans une prairie. Sous la pilosité se trouvait un renflement élastique et, en s'enfonçant pour atteindre la moiteur, elle parvint à un ruisseau éclairé par une lumière oblique, un marécage dans un ravin et elle toucha une pointe douce à découvert. Lorsqu'elle mit une légère pression sur cette proéminence avec la partie charnue de l'extrémité de son index, sa peau frémit et soudain son entrejambe eut un soubresaut et une crispation. Ses tympans ne pouvaient plus capter de son, puis le bout de sa langue se paralysa et ses jambes se mirent à trembler. Un trop-plein d'énergie jaillit en elle et fit soulever ses fesses, par secousses successives. Chaque fois que son doigt frôlait la proéminence, elle sentait ses idées devenir vagues et confuses.
 

jeudi 13 mai 2021

Tu es con

 

Deux frères, une femme. 

Gilles, l’aîné est journaliste dans l’“art-de-vivre”. Fabien, le cadet est star de ciné. Au milieu, Annabel, une troublante femme, chevelure brune et yeux qui pétillent. De quoi en tomber amoureux. De quoi en faire son obsession. Il suffit de plonger dans son regard devant un verre ou sur un quai de gare. 

Il y a des rencontres qui ne se commandent pas, elles sont simplement là, et de cette évidence naît une passion, plus qu'une envie passagère, plus qu'un un désir à l'intensité du sourire, elle est obsession. Gilles l’observe, timidement, secrètement, il la désire fiévreusement, la belle Annabel ne quitte plus son esprit. Jour. Nuit. Soleil, brume, lune. Elle est partout. Elle déambule boulevard des Batignolles. Je la suis, Gilles aussi. Place Wepler, bistrot d’en face, je m’installe en terrasse, elle prend une burrata, je prends une bière. 


« Elle s'en alla légère dans l'après-midi de printemps, heureuse d'avoir été baisée. C'est l'un des moments dans ma vie où j'ai le plus regretté de ne pas être une femme. »

dimanche 9 mai 2021

Pour le Meilleur


Vincent est vieux. Très vieux, même. Rongé par l’arthrose, il n’attend plus que la mort. Mais la grande faucheuse ne l’a pas encore ramassé, perclus dans un hameau isolé. Vingt ans que Vincent ne vit plus. Vingt ans, c’est le temps qui s’est écoulé depuis la mort de sa Bénédicte. Assassinée, violée, brûlée. Un acte d’une sauvagerie insoupçonnable, irrespirable, inimaginable. Brûlée, violée, assassinée, violée… Je ferme les yeux… avant que l’envie de gerber ou de pleurer me prenne.
 
Vingt ans, et dans quelques jours les assassins de sa femme seront libérés.
Vingt ans, Vincent y pense encore à ce jour. Vingt ans que Vincent rumine sa rage, sa tristesse, sa vengeance. Une vengeance qui le libérera peut-être.
 
En attendant, Vincent boit. Des bières, beaucoup de bières. Et du whisky aussi. Et de la gnole aussi. Vincent boit, puisqu’il n’a plus grand-chose à faire si ce n’est sortir son chien encore plus vieux que lui, encore plus perclus de rhumatismes que ses vieux os qui arrivent tout juste à le lever de sa chaise jusqu’à la porte du frigo pour attraper une bière.
 
« Je suis vieux, je suis seul, je suis alcoolo, je suis une caricature. »

dimanche 2 mai 2021

un peu, beaucoup, à la folie

Enfin... Il était temps, j'avais très soif, de boire une bière, et accessoirement de découvrir LE livre-culte qui a marqué des générations de lectrices. Un bouquin qui rentre dans mes cordes sensibles, tout à fait mon genre de romans, me mettre dans la peau d’une lectrice lisant une histoire d’amour et de passion, ah non, pardon, une histoire de folie, mais peut-être que l’amour ou la passion rend fou, oups, folle. Et laisser ma part de féminité prendre le dessus. D’ailleurs, je me suis préparé une petite infusion détox et ventre-plat pour me mettre en condition.

« Ne condamne pas les filles malades d'amour... lut-il, car c'est à force d'aimer qu'elles sont malades... »

Ne condamne pas les filles malades d’amour… Je grimpe ainsi sur mon vieux cheval, au-delà de la colline, des vergers s’étendent sur l’horizon, le soleil se couche sur le Vermont, je me couche à même la neige. Une neige d’un autre temps, qui colle aux sabots, un temps où les femmes portaient d’ailleurs au moins trois jupons en dentelle avant de dévoiler un cœur de chair. Mais le cœur a ses raisons et la raison d’Agnès se trouve être Frank Holt, tailleur de pierres et de poussières. Une poussière ocre qui en plus de donner soif, soif d'amour et de bibines, se dépose sur la blancheur d’âme et de jupons de la jeune Agnès...