mercredi 30 novembre 2016

En Mission pour le Seigneur

Avez-vous vu la lumière ?
Avez-vous vu la lumière ?
Hallelujah !
Il a vu la lumière ?
Hallelujah !
J’ai vu la lumière !
Amen !
J’ai vu la lumière !
Amen !

C’est dans le cadre de feu le cine-club de Potzina, renaissant de ses cendres grâce à la complicité de blogueurs que le Seigneur a trouvé grâce en moi. Oui, je peux le dire, je suis en mission pour le Seigneur. Il m’a illuminé de son gyrophare bleu pour le thème concocté par manU, que les intimes n’hésitent pas à l’affubler de son pseudo luminescent la grenouille en charentaise. 

Le thème du mois : « Lumières d’Artistes ».



Jack Blues, Ray-Ban noir, pantalon noir, veste noire, cravate noire, un préservatif dans la poche gauche, un préservatif usagé dans la poche droite, sort de taule, de la prison « Joliet » d’Illinois. Elwood Blues, Ray-ban noir, pantalon noire, veste noire, cravate noire, l’attend à la sortie de « Joliet » dans sa rutilante Dodge aux couleurs de la Police. Les frères du Blues. Etape obligée, aller voir la « pingouine », mère sup de l’orphelinat catholique où ils ont été « éduqué ». Un orphelinat qui fermera ses portes s’il ne trouve pas rapidement un généreux mécène…


samedi 26 novembre 2016

Chicago


Stud Terkels est un journaliste radiophonique, célèbre pour ses histoires orales retraçant la vie et la mémoire de l’Amérique. Je le découvre donc, ici ce soir, dans Division Streets, l’histoire orale de Chicago et de ses habitants. Là un mot t’interpelle d’entrée : « oral » pour un livre. Muni de son enregistreur audio, Stud parcourt les rues de Chicago, à la rencontre des gens, petit peuple ou bourgeois. Il les interroge sur eux, sur ce qu’ils pensent de la ville, de leur pays, du monde et de leurs voisins. Il retranscrit par la suite ces paroles, avec ses mots, pour nous donner ainsi un instantané d’une époque, d’un peuple, d’une ville. C’était Chicago en 1965. Blancs et noirs, retraités et femmes de ménages, chefs d’entreprise et putains.

 Et en 1965, à le lire ou les écouter, je perçois cette peur, que je devrais accordée au pluriel, tant elles sont nombreuses. La bombe, le Vietnam, le chômage mais surtout les Noirs. Il y a tant de sujets qui prêtent à débat et qui interrogent, interpellent, effraient. Chacun a ses propres peurs, ses raisons et ses prédispositions. Chacun tente de vivre ou survivre dans cette ville trop cosmopolite, trop changeante. Et chaque quartier a ses humeurs, ses inquiétudes, ses joies et ses peines. Certains retiennent de petits bonheurs, d’autres gardent en mémoire leur injustice, et puis il y a ceux que tout effraie, l’autre, le monde, la folie humaine, l’inconnu.



« Je regarde les Blancs et ils m'irritent. Chaque Blanc veut gagner un million de dollars. Son but dans la vie, c'est un yacht sur le lac Michigan, un yacht et des bains de soleil. Il n'a pas de vrai but. Le Noir, lui, il en a un bien défini. Les Blancs doivent chercher eux-mêmes, ils faut qu'ils trouvent exactement ce qu'ils veulent, et s'ils ne le font pas, les communistes s'empareront de ce pays sans même tirer un coup de fusil. »

mercredi 23 novembre 2016

Float like a Butterfly, Sting like a Bee


Ça grouille, de monde, de bruit, de poulets en liberté. Kinshasa. Une fureur dans la rue, une folie dans le stade, ça hurle, ça chante, ça danse. Sur le ring, dans la ville. La liesse, les bars sont pleins, les Flags décapsulées, les radios époumonées, les djembés cognent. Le grand combat. Foreman contre Ali. La sueur coule sur les visages, les coups pleuvent sur les gueules et dans les côtes. Le sang en ébullition, l’atmosphère s’est suspendue. Jusqu’au KO final. Une pluie diluvienne, colère des Dieux, le grand serpent jaune sillonne le bidonville…

« Rewind. Le Rumble in the Jungle. Foreman pousse Ali dans les cordes et frappe comme un sourd sur Ali. Pourtant les forces de Foreman s’amenuisent. Sixième round. Foreman s’affaiblit. Septième round. Foreman fait une faute. Huitième round. « Ali, boma ye ! Ali, boma ye ! » Eh oui ! le K.O. dans le huitième round. Ali a récupéré son titre. »

Jengo Longomba, « enfant-sorcier » qui des années plus tard rêve de devenir boxeur, comme d’autres rêvent d’être footballeur, lorsque son grand-père l’emmène dans ce vieux stade aussi délabré que son passé est glorieux. Jengo, jeune enfant solitaire, mis à l’écart par ses camarades parce que ses origines ne sont pas de la même ethnie, rejeté par sa grand-mère parce que les Dieux en ont voulu ainsi dès sa naissance. Jengo s’entraîne, se motive, garde sa rage pendant que le pays se déchire, la guerre civile s’abat sur la population, sur les ethnies, et que les cataclysmes mortifères surenchérissent la misère du peuple kinois.

samedi 19 novembre 2016

le des-dichado

La cerveza coule à flot. Le rhum déverse mon verre. Le mezcal noie son ver. Boire un verre, lire un roman, partir au Mexique ce soir. Seul avec mes silences. Des silences qui peuvent se vouloir lourds, pourtant ils sont pleins de sens et d’amour.   

« Les paroles d’un poème ne recommencent à être, parfaites ou imparfaites, que lorsqu’elles coulent de nouveau, c’est-à-dire lorsqu’elles sont dites – dichas. Dicha et des-dicha (heur et malheur : bénédiction et malédiction) : le poème que je suis en train de traduire s’intitule El Desdichado, mais l’original français ne contient pas ce fantôme verbal de la langue espagnole, dans laquelle dire consiste non seulement à rompre le silence mais à exorciser le mal. Le silence c’est dé-dire (des-dire) : une des-dicha. La voix est dire (decir) : une dicha. Le silencieux est le des-dichado, celui qui ne dit pas ou qui n’est pas dit – le maudit. Et elle, La Desdichada, ne parle pas, ne parle pas…
Je pense à tout cela et je me surprends moi-même. Mon émotion me déborde, je la transfère sur elle qui ne parle pas : Amour, qui que tu sois, tu t’appelles appel (appeler c’est convoquer, nommer c’est invoquer) : parle à travers moi, Desdichada, fais confiance au poète, laisse-moi te dire, laisse-moi te donner l’heur de dire : dis en moi, dis par moi et en échange de ta voix, je te jure fidélité éternelle, à toi seulement. Tel est mon désir, Desdichada, et le monde tarde tant à me donner ce que je désire, une femme pour moi tout seul, moi seul pour une femme. »

jeudi 17 novembre 2016

Le Roi Solitaire


L’homme est vieux, le cheveu grisonnant, les articulations grinçantes.
Le chamois est vieux aussi, une barbe grisonnante mais des bonds encore assurés.
La montagne est là depuis des siècles, le soleil encore plus. Et depuis longtemps ce lieu retiré du monde voit le combat entre l’homme et l’animal. Souvent l’homme gagne, il emporte ses trophées, les cornes et la peau, laisse les viscères aux aigles. Souvent. Mais le roi des chamois résiste. A l’homme. A ses fils. Il est majestueux sur son rocher, dans le genre le roi lion, la crinière en moins. Vingt ans qu’il domine cette montagne.
« Les sabots des chamois sont les quatre doigts d'un violoniste. Ils vont à l'aveuglette sans se tromper d'un millimètre. Ils giclent sur des à-pics, jongleurs en montée, acrobates en descente, ce sont des artistes de cirque pour le public des montagnes. Les sabots des chamois s'agrippent à l'air. Le cal en forme de coussinet sert de silencieux quand il veut, sinon l'ongle divisé en deux est une castagnette de flamenco. Les sabots des chamois sont quatre as dans la poche d'un tricheur. Avec eux, la pesanteur est une variante du thème, pas une loi. »
L’homme est vieux, habite seul dans sa cahute en bois au sommet de la montagne, loin de la civilisation, loin des autres hommes, et des femmes. Le vrai solitaire qui préfère jouer de l’harmonica plutôt que de parler. Il apprécie cette solitude, le silence de la montagne. Guide, chasseur, voleur de bétail, il se définit ainsi, mais avant de prendre sa retraite, il veut dans sa ligne de mire le roi des chamois qu’il côtoie depuis 20 ans sans le voir. Sa dernière chasse, son dernier trophée.


lundi 14 novembre 2016

Déjeuner de Famille

Il y a quelque temps, quelque part.
Douze ans qu'il avait quitté sa famille, qu'il n'avait plus remis les pieds dans son village, vu sa mère, son frère, sa soeur. Fuir cette ambiance, mal-être d'un jeune metteur en scène. Il revient, l'avion, le taxi, déjeuner familial avec pour but de repartir aussitôt, et d'annoncer sa mort prochaine à ses « proches », éloignés depuis longtemps, peut-être entre le café et le dessert, l'annonce pas sa mort. 



Tiré d'une pièce de théâtre, ce dernier film de Xavier Dolan m'a encore surpris, ébahi, arraché des larmes. Bien sûr, comme toutes les pièces de théâtre transposées au cinéma, je regrette le manque de mouvement, la cinétique de l'histoire se résume à un détour en voiture et à des échanges verbaux dans les différentes pièces de la maison (au détour d'un souvenir, je me souviens par exemple de cette même réflexion pour le « Carnage » de Roman Polanski). Par contre, que d'émotions ressenties. Mélange de colère, de frustrations, d'incompréhensions même, face à ce frère ou ce fils, parti qui ne laisse que quelques cartes postales, même pas de lettres, aux dates clées, les anniversaires. Pas de tabarnak, ni de crisse ou d'hostie de câlisse, ai-je droit, mais quelques putain ou bordel de merde moins poétique et imagé, de la part de Vincent Cassel, Nathalie Baye ou Léa Seydoux, la gentillesse d'une belle-soeur qu'il n'a jamais rencontré, Marion Cotillard, film français donc pour mon chouchou québécois.

jeudi 10 novembre 2016

De la Movida aux Indignados


Éteins la musique, éteins la lumière. Montre-moi ton côté sombre. Tout le quartier est dans le noir. Que faire… Une main qui se pose sur ma cuisse, une main qui descend ma fermeture éclair, une main qui prend mon sexe, va-et-vient qui le fait se durcir, une bouche qui englobe mon sexe, totalement dur et dressé dans l’obscurité la plus totale. A qui appartient cette bouche, c’est tout le plaisir d’imaginer la partenaire, de prendre cette inconnue, de la retourner et de la sentir jouir… en silence. Le noir et le silence dans « la pièce obscure ».

« Cette douleur initiale laissa court à la furie, obéissant à un signal que personne ne donna, que nous entendîmes tous cependant, nous nous jetâmes les uns sur les autres, avec une rapidité qui était un enseignement de la fois précédente, au cas où, à un moment ou à un autre, la lumière reviendrait. Nous nous traînâmes par terre en enfonçant nos os les uns dans les autres, en perdant tout repère du corps le plus proche, nous embrassâmes et fûmes embrassés, nous nous griffâmes en poussant les mains sous les vêtements, nous offrîmes boutons, fermetures Eclair, mordîmes tout ce qui était à notre portée, introduisîmes des doigts, secouâmes, écartâmes les jambes ou poussâmes avec le genou entre d’autres jambes, nous nous retirâmes à temps et cherchâmes un autre corps à renverser, nous nous fîmes mal,, nous tachâmes mains et ventres, jusqu’à ce que peu à peu nous abandonnions, nous nous écartions du tumulte, pour rester dos appuyé au mur, en silence, écoutant les respirations comme s’il n’y en avait qu’une, nous reboutonnant, remettant nos chemises et T-shirts. »

Cette pièce obscure deviendra un lieu de débauche d’un groupe d’amis. Unis le samedi soir. Des rencontres d’un soir, de plusieurs soirs, des partenaires changeants, des partenaires réguliers. Baiser dans le noir, dans cette pièce calfeutrée et insonorisée, imaginer l’autre, ses formes, son parfum, l’odeur de sa peau, écouter la respiration de l’autre, jouir dans le silence absolu, règle d’or de ce lieu, aucune parole. Chaque samedi soir, puis chaque soir, puis dans la journée aussi. Ce lieu est un cabaret sexuel, échange de liquide séminal, sueur sur la moquette, foutre sur le canapé. La movida, façon Almodovar.


mardi 8 novembre 2016

Calculs Rénaux

Parce qu’il m’arrive de lire des romans d’amour, je vais au cinéma voir des films d’amour. Nicole Garcia en réalisatrice, et Marion Cotillard dans le rôle de la belle Sarde et dérangée, d'après un roman sarde de Milena Agus. Marion n’est plus tout à fait la sarde du roman, elle est provençale. Mais le ciel est toujours azuréen, la mer toujours aussi bleue turquoise, les cigales chantent aussi bien leur hymne à l’amour. Quelques adaptations libres lors de ce passage littéraire à la salle obscure. Le lieu, la guerre, le style de narration, mais l’amour reste, quel que soit le traitement qui lui soit donné.

« Et la nostalgie, c'est de la tristesse, mais c'est aussi un peu de bonheur. »

Au centre de cette histoire, il y a une jeune femme aux cheveux incroyablement noirs et magnifiques, une jeune sarde, que la rumeur dit perturbée. Est-ce parce qu’un jour, elle a décidé de couper sauvagement ses cheveux comme une folle hystérique l’aurait fait avec une paire de ciseaux rouillée ? Est-ce parce qu’elle a les avant-bras couverts de cicatrices qu’elle s’est infligée elle-même ? Est-ce parce qu’une fois elle s’est jetée au fond du puits familiale ? Toujours est-il que cette belle sarde apparaît comme dérangée mais surtout profondément triste et malheureuse. Triste d’attendre ses prétendants qui ne vinrent jamais au-delà du second rendez-vous. Malheureuse parce que personne ne comprend ses mots, sa poésie et tout le monde décrit ses poèmes passionnées comme l’œuvre du Démon, car en ce temps-là tout ce qui sort de la norme est habitée par le Diable, des maux du Malin.

dimanche 6 novembre 2016

Souris La Belle Âme De L'Oussouri

Je débute donc La Dernière Séance par un grand film russo-japonais. Réalisateur japonais, fonds soviétiques. Peut-être l’un des plus humanistes que j’ai eu l’occasion de voir. Et de revoir. Je ne m’en lasse pas. Je reste subjugué. Par les paysages. Par les silences. Par l’âme de cet homme.

Je me retrouve perdu au cœur de la taïga, essayant de faire quelques repérages topographiques en Sibérie Orientale. Tel un explorateur soviétique dans la vallée de l’Oussouri, une bouteille de vodka dans ma besace pour combler les vides de ma vie. Je pars. Peut-être ne reviendrais-je jamais. Un bruit, des feuilles qui bruissent sous mes pas, je ne suis pas seul dans la forêt. Un autochtone sibérien, tribu hezhen, à la frontière chinoise. On ne parle pas le même langage, pourtant les regards suffisent à créer ce lien, entre deux hommes, entre deux êtres habitués au silence. Le silence et écouter le vent, les oiseaux, les cœurs qui battent et deux âmes qui se rejoignent dans ce regard. Plus que de la complicité, plus que de l’amitié, certains échanges peuvent être très forts dans le regard et le silence de la nature. Une histoire à la vie, à la mort, comme une évidence. Ces deux êtres, si bons, étaient là pour se rencontrer sur Terre et tisser des liens si forts que leurs âmes s’en trouvent bouleverser. Mais la nature reprend toujours ses droits. On ne peut changer, je ne peux changer et les larmes coulent devant la solitude de cet homme à la vie si formidable, si triste, si belle. Belle âme, putain de vie.


vendredi 4 novembre 2016

Le Gros qui Sommeille en Moi

« Tokyo, quatre heures du matin… Peut-être le seul moment où la vie humaine s’offrait un répit, où la ville de goudron, de pierre, de béton dont les échangeurs routiers s’étageaient et s’enroulaient telles des lianes, redevenaient une forêt où les animaux allaient boire, se nourrir. Rats et corbeaux fonçaient sur les détritus, les rats lâchant les entrailles de la terre, caves, tuyaux, parkings, gaines, pour s’aventurer dans les rues désertes, les corbeaux abandonnant leurs perchoirs, tours, antennes, piliers électriques, pour déchiqueter de leur bec puissant les corps organiques en décomposition. »

Quatre du matin, c’est l’heure où je découvre ce livre, sortant nu de sous la couette (précision pour mon fan-club féminin qui aime les grosses bêtes à poil). Je me regarde, beurk, et je vois le gros qui sommeille en moi. Pas sûr que « sommeille » soit le verbe exact puisque je suis réveillé, allongé sur mon canapé aux couleurs automnales, ton « taupe ». Je me taperai bien une bière, à défaut d’autres plaisirs, peut-être que ça fait grossir la bière, mais si peu. Bref, je ne vais pas m’allonger plus longtemps sur le divan, puisque c’est un canapé, et que je tourne les pages de ce roman guère plus léger qu’un sumo qui ne pouvait pas grossir. Je découvre pour la première fois Eric-Emmanuel Schmitt, il faut bien une première fois, tu te souviens de ta première fois… N’hésites pas à venir t’allonger sur le divan pour me parler de ta première fois, je suis tout ouïe, j’écoute, je parle pas, mais j’écoute.

mardi 1 novembre 2016

Amitié Catalane en Illinois

« - Tu as lu Hemingway ?
J’avais à peine lu Hemingway ou je l’avais lu n’importe comment, et l’idée que j’avais de l’écrivain américain se résumait en un lamentable cliché dont le protagoniste était un vieux au bout du rouleau, dévergondé et alcoolique, ami de danseuses de flamenco et de toreros, qui véhiculait dans ses œuvres démodées une image d’Epinal de l’Espagne constituée de stéréotypes les plus rances et les plus insupportables.
- Oui, ai-je répondu, soulagé par cette lueur de conversation littéraire et comme je devais voir là une autre magnifique occasion d’annoncer clairement à mes collègues de faculté mon inébranlable vocation cosmopolite – que j’avais déjà affichée par mon commentaire homophobe sur le cinéma d’Almodovar – j’ai ajouté : Pour moi franchement, c’est de la merde. » 

La première partie du roman m’entraîne dans une université américaine de l’Illinois. Tu connais Urbana. Bien sûr, souviens-toi. Je ne te ferais pas l’affront de te raconter le film qui a donné ses lettres de noblesse à ce trou du cul de l’Illinois où même une Marylin Monroe dans sa splendeur ne réussirait pas à réchauffer les cœurs de ces péquenauds. Certains l’aiment chaud. Au début, Jacques Lemmon et Tony Curtis doivent donner un concert dans une ville glaciale du Middle West. Mais poursuivis par quelques gangsters, ile filent en Floride déguisés en choristes. Eh bien Urbana, c’était cette ville où ils n’iront jamais préférant s’encanailler sous le soleil de la Floride. De là à en déduire qu’il fait meilleur en Floride qu’à Urbana… Sauf qu’à Urbana, il y a une bonne université avec un  département de langues étrangères portant sur la littérature espagnole et des cours donnés en catalan.

Urbana, première partie, un écrivain débutant s’y installe,  version imaginaire et romancée de l’auteur en personne, Javier Cercas. Il y croise notamment un vétéran du Vietnam et se lie d’amitié au cours d’échanges sur la littérature,  dans un bar où si le premier prétexte fut de causer catalan, le second était de s’enfiler quelques bières dans une ambiance éclairée d’un comptoir de bar… en écoutant ZZ Top... et moi, je m'y vois très bien dans ce bar, à m'y sentir à l'aise, barbus et grosses guitares, serveuses et grosses poitrines, le genre d'endroit où je m'y reposerai bien éternellement (aussi bien accoudé au comptoir qu'entre les miches de la serveuse).