jeudi 29 juillet 2021

De la poussière dans la Barbe

 Quand Dusty retourne à la poussière,

c'est une Barbe qui va me manquer.




Je me retrouve bien triste ce matin,

comme tous les autres, d'ailleurs, dirais-tu...

Une pensée pour celui qui 

avec ses deux compères

m'ont longtemps fait vibrer

dans la poussière de ma vie.

Dusty Hill. 28.07.2021

samedi 24 juillet 2021

Santa C.

Christine, une pin-up carrossée.


Pas besoin d'en rajouter plus, vous imaginez déjà sa beauté, sa rutilance, le pétillement de ses cuivres et la brillance de ses chromes. Des courbes de pin-up. Christine a ce pouvoir obsessionnel sur les hommes, les jeunes comme les vieux. Combien d'années que je ne l'avais pas regardé à nouveau dans la profondeur de son âme, à mon âge on ne compte plus et on préfère oublier son triste passé. Pourtant l'envie m'a repris, pour mes plus beaux souvenirs.

Christine, c'est une Plymouth Fury, d'un rouge lubrique comme l'orange est à la mécanique - autre grand film, chef d'œuvre absolu. Christine c'est le désir, la femme, unique, obsessionnellement passionnée et chromée. Et quelle musique elle envoie, parce que sans musique, pas de vie - sans bière aussi mais c'est un autre débat. Christine est un film Culte, un verre dans la main gauche.

Christine, c'est la pornographie suggérée, une icône du sexe bandant. On a envie de la caresser, de respirer son cuir, de jouer de son cigare avant d'allumer la flamme et de s'allonger sur elle, branché onde 69 sur la banquette arrière, parce qu' il n'y a pas que les Dauphines. On s'y abandonne même comme dans les bras d'une femme. Parce que Christine est LA femme, ultime ou obscur objet du désir, qui aux premiers rayons de lune s'illumine de sa parure rouge métallisée.

jeudi 22 juillet 2021

La Ristigouche

Je me prélasse dans la baie des Chaleurs, la panse pleine et la queue frétillante. Je remonte la rivière me faufilant entre les roches et les pattes d’ours affamés, les mouches volent dans la brillance des reflets du clair de lune. Entre ombres et lumières d’une forêt ancestrale, je voltige vers mes racines ancestrales. Je suis #Taqawan et fier de l’être. Chacun ses penchants, moi la queue frétillante du saumon, ça m’émeut.

« Dans l’Ouest des Etats-Unis, au milieu du dix-neuvième siècle, pendant qu’Herman Melville écrit Moby Dick, des hommes à cheval, armés de longs fusils, abattent les troupeaux de bisons. Pour certains, il s’agissait d’une stratégie d’élimination des Indiens. De nombreux peuples millénaires de ces contrées ayant basé leur existence sur la symbiose avec le bison, il suffisait de l’exterminer pour faire disparaître ceux qui en vivaient. Un siècle plus tard, l’histoire de ces milliers de carcasses pourrissant au milieu des plaines du Wyoming ou du Dakota souligne la cruauté des colonisateurs. On parle désormais d’un génocide par tuerie interposée.
Dans l’Ouest, l’homme blanc a réussi à éliminer les Indiens en éliminant les bisons. Dans l’Est, il y avait des saumons. On les a pêchés à coups de barrages, de nasses et de filets jusqu’à l’épuisement des stocks. Les Indiens aussi sont épuisés. »

Pow-wow d’un autre temps, les festivités indiennes ne sont plus de joie. Elles deviennent émeutes, répressions, assassinats. La Police distille ses lacrymos, ferme les ponts qui mènent à la réserve, viole des jeunes indiennes… La violence en somme, une autre génération de lutteurs, mais toujours cette incompréhension entre les peuples. Je suis #Mi’gmaq et fier de l’être, une eau-de-feu pour laver la poussière en bouche. Chacun ses penchants, moi le whisky poussiéreux, ça m’émeut.

jeudi 15 juillet 2021

Une Bière à la Bonne Température

 les chroniques transat 

Roman Policier

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« Je me dis que j'ai eu de la chance et je respire la pollution à pleins poumons tout en sirotant une bière qui aurait été à point si on l'avait laissée trois minutes de plus au frais. »


Putain, ce n’est pourtant pas si compliqué de servir une bière fraîche. Glacée, en fait, chaleur du Mexique oblige, faut désaltérer le gosier et nettoyer la poussière. Mais attention pas trop glacée non plus, la bonne température, quoi. Et pourtant, le pauvre Carlos n’en peut plus. Oui, ô misère, comment peut-il vivre avec une femme incapable justement de lui servir sa bière à LA bonne température. D’ailleurs, elle est partie en lui laissant en plus les gosses. Pourtant, c’est un bon gars ce Carlos, il aime quand même sa femme, même lorsqu’elle lui sert sa bière trop glacée, il aime aussi sa maîtresse, même lorsqu’elle lui sert sa bière pas assez fraîche. Oui, un bon type, humain, qui aime les relations humaines avec quelques crapules du coin, quelques putes du trottoir à l’angle du commissariat. Un bon gars qui sait ce qu’il veut, et il veut une bière, poupée, ni trop glacée ni trop tempérée.

« La deuxième bière était glacée, un vrai régal. Il n'était pas difficile de faire en sorte qu'une bière soit glacée. Ni tiède ni congelée, juste glacée. Cela semblait si simple que j'ai presque osé penser que même ma femme devrait y arriver. »

samedi 3 juillet 2021

La Ballade de Jim

 Juste pour le plaisir...

et pour le souvenir.

3 Juillet 1971 - 3 Juillet 2011

Temps orageux,

cri douloureux.

jeudi 1 juillet 2021

Sous Acide Lysergique

"Écrire sur la musique c'est taper des monosyllabes : rock jazz hip-hop rap soul funk dance house grunge blues raï, et bien sûr il y a le reggae, la salsa, le gospel, le flamenco et le raggamuffin, mais si tu décomposes ça sera toujours une syllabe plus une syllabe, parce qu'écrire sur la musique c'est comme taper sur les touches d'un clavier, c'est une touche à la fois, même si tu tapes vite, tu peux aussi faire des combinaisons de touches, on appelle ça des raccourcis clavier, mais personne n'est dupe, surtout pas ton ordinateur qui plante deux fois sur trois, alors sois sage sois fou mais si tu écris sur la musique ne te prends pas trop pour Glenn Gould quand tu t'assois à ton bureau, parce que Glenn Gould n'écrivait pas sur la musique, lui, il laissait écrire la musique sur Glenn Gould et ça s'entend, tu peux l'entendre ahaner et pester, mais il aimait ça, chacun son clavier.
Si tu veux vraiment écrire sur la musique, tu sais ce qu'il te reste à faire, tu te lèves et tu montes sur l'estrade, tes mains sont dans ton dos et tu te tiens bien droit, puis tu articules en regardant un point situé quelque part entre Alpha du Centaure et Bételgeuse, tu prends ta respiration et surtout celle des autres et tu te lances, tu dis tout, tout et très vite, et dis Dallapiccola Dandrieu Danzi Daquin Davis Delibes Diabelli Dittersdorf Donizetti Dukas Dusapin Dvorak Dutilleux Dylan Dylan Dylan - c'est comme la gamme c'est comme le morse, et tu le sais oui tu le sait la révolution ne sera pas télévisée, the revolution will not be televised mais la dictée, elle, en revanche, sera musicale, si tu veux vraiment écrire sur la musique.

Les yeux fermés, je suis du genre à plonger les mains dans l'acide, et sans gants. C'est que l'univers de Claro ne m'indiffère pas. Il a croisé mon chemin par le biais de ses traductions de la grande littérature américaine, celle qui est déjantée et qui surprend son lecteur. Puis, j'ai découvert ses romans, du moins un avec cette dose de LSD nécessaire à la littérature de l'âme, avant de parcourir des nouvelles, des poèmes, des essais. Inculte que je suis, dans une édition qui porte bien son nom, Inculte, je m'en ressers un verre dès que l'occasion se présente. Bien que l'univers soit totalement décalé, pour ne pas dire étrange ou survolté, je survole ses jeux de mots et de mains, le clavier cannibale avale les phrases et couche sur papier ses pensées, ses mystères.