vendredi 7 octobre 2022

Les Cochons de Dona Mercedes

La Cadillac soulève un vent de poussière dans ce désert de rocaille et de soleil brûlant. Quelques orangers, laissés à l'abandon, parfument cette Andalousie sauvage. De son mauve rutilant, la voiture chevauche les chemins de cailloux. Quand tout s'arrête, moteur cassé ou je ne sais quoi - après tout je suis pas mécano, je suis juste un lecteur qui boit dans la poussière de sa vie une Rince Cochon, César et Couicou continuent leur route dans la poussière de leurs santiags. Le prochain village doit bien être à plus de 40 bornes... Tel un mirage survenu de nulle part, une hacienda s'offre à leurs regards. Dring dring, ils entrent, en bons représentants de commerce, un pied dedans et la maison leur appartient. Dona Mercedes, belle matrone, vit là depuis des lustres de poussière, avec sa fille, jeune pucelle au doux nom de Carnelle, et ses deux fils, une montagne nommée Attila et un simplet Goupil, sans oublier le vieux baveux dans sa chaise roulante. Heureux de se retrouver ici, au milieu de ces si ravissants sourires andalous, Dona Mercedes est à l'image de l'hospitalité de ce coin, à l'abri des regards et des conventions, reculé du monde civilisé. 
 
Et pour se mettre en appétit, le Buffet Campagnard. Magistral, gargantuesque, que j'accompagnerai bien d'un verre de vin rouge, aussi charnu que le cul de la maîtresse de maison.
 
"La table paraissait littéralement surgie d'un conte de fées.
Un cochon de lait confit, la gueule envahie de verdure, le corps rosâtre découpé en grosses tranches jusqu'à l'arrière-train, trônait au centre. Autour étaient disposées une dizaine de terrines grandes comme des soupières contenant divers pâtés, des saucissons, des andouilles, des crépinettes, un jambon fumé entier, des têtes et des pieds de porc en vinaigrette...
Une montagne de tranches de gros pain gris et deux jarres de terre cuite emplies de saindoux complétaient le festin."
 
Sacré César... Les repas n'en finissent plus. Toujours plus pantagruéliques, dans la démesure. Du petit déjeuner au souper. Alors, tandis que Couicou se laisse engraisser de ces tartines de saindoux au thym, César a des vues sur la gamine. Des seins qui recommandent le respect, il lui glisserait bien la fierté de son glaive dans sa jeune raie toute propre. Surtout quand elle s'occupe de ses cochons, bien roses comme ses rondelettes fesses. Il s’épancherait sur son cas et son cul, la pencherait en avant, la jupe retroussée, et les truies qui grouineraient dans la boue et son magnifique sexe qui la pénétrerait sauvagement... Quelle chaleur, il fait subitement. J'ai dû trop abusé du rôti de porc au chou rouge et aux marrons... Et du rôti de porc aux foies gras avec son lot de pruneaux, d'airelles et de groseilles... Et des côtes de porcs... Et du ragoût de porc à la moutarde... Et des côtes de porc à l'ardennaise avec du bacon et du gruyère... Et de ce délicieux rôti de porc aux pommes, sublimement confit dans le four... J'ai le ventre plein... Passe moi cette jarre de vinasse que je fasse descendre tout ça...
 
"Le vin avait la couleur du rubis. Il était vieux, très mûr, avec un râpeux qui titillait agréablement le palais."          

Et c'est dans cette orgie de victuailles que les jours et les nuits se distillent sur le même schéma. La gosse nourrit les cochons, Couicou se nourrit de cochons et César n'arrive pas à baiser la mère bourgeoisement chaleureuse ou la fille plantureusement en chaleur. Les pierres du domaine surchauffées par le soleil apportent cette chaleur si étouffantes qui ne donnent envie que de s'allonger à l'ombre d'un olivier en attendant le prochain repas, que Carnelle finisse de nourrir les cochons, pour m'apporter un verre de vin, un Beaujolais et plus si affinité... Et qui passera à la casserole ?

"Il avait le feu au visage, et ruisselait abondamment. Le contact de son sexe dressé avec l'entrecuisse de la belle le mettait au bord de l'extase.
Il la frotta bien contre lui, en lui balançant les hanches.
- Tu sens ?; râla-t-il... Tu sens comme j'ai envie de toi ? Hein. Dis ?... Il faut que je te voie, je te dis !
César était, à juste titre, assez fier des dimensions de sa verge, et, en expert, il savit les effets qu'elle avait, bien brandie, sur les instincts femelles."
 
"Buffet Campagnard", Cizia Zykë.



"Vous savez ce que dit maman, monsieur César... Elle dit que la seule différence entre les hommes et les cochons, c'est la queue ! Celle des porcs, elle est toute tordue !
Et elle partit d'un éclat de rire qui se fondit dans le lointain."
 
Question subsidiaire : est-ce qu'un homme avec une queue tordue fait de lui un cochon ?

4 commentaires:

  1. Tu l'as trouvé où ce bouquin ???!!

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  2. Si tu veux mon avis, ce sont plus les hommes tordus, indépendamment de leur bizoune, qui sont à craindre. C'est un avis, pour ce que ça vaut :D))

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    1. ton avis est toujours des plus avisés, sur les hommes ou les bizounes :-))

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