La tête dans la cuvette des chiottes, Johnny dégueule sa bile et sa tristesse d'une nouvelle soirée au pub, solitaire et abondamment arrosée de pintes mousseuses et maltées. Première scène du film, je suis dans mon élément. Pour la seconde soirée, j'aurais le droit aux mêmes conséquences des bières anglaises dans un pub anglais, la tête toujours plongée en avant dans les chiottes d'une putain de vie.
Au milieu de ce monde de brutes et de super-héros, je ressens le besoin de me ressourcer à la campagne. Sentir l'odeur du fumier et découvrir de nouvelles amours, le Yorkshire. Johnny travaille du matin au soir, sans repos, à la ferme familiale, son père fatigué et malade, sa grand-mère lassée. Difficile de s'en sortir quand il a l'impression que personne ne répond à ses attentes et que son univers est si restreint qu'en dehors des bêtes à nourrir et d'un plancher de merde à nettoyer, il n'a personne à qui parler, sa génération préférant fuir cette campagne attristée et n'y revenir que pour parader pendant les vacances. Restent les sorties au pub, enculer rapidement d'autres hommes dans le box des vaches et gerber.
Jusqu’au jour où Gheorghe, saisonnier roumain venu donner un coup de main pour les agneaux, l'enclos, les pâturages, lui fasse découvrir toute la beauté du panorama, lorsque le soleil se lève sur la lande venteuse du Yorkshire. Au début sauvage et bestial, à l'image de cette campagne, cet amour deviendra passionné...
Alors, là, tu te dis, je me suis dis, c'est Brokeback Mountain dans le Yorkshire. Oui, c'est aussi beau, c'est aussi magique, mais c'est aussi différent, c'est également un autre univers. Il y a bien sûr la solitude de ces deux cow-boys, toutes les plaines se ressemblent et les peines aussi, mais le film aborde des sujets comme la filiation, se sentir à la hauteur de ses parents, de ses enfants et ce dur labeur qu'est devenu une vie à la ferme dans notre monde quotidien. Un univers où les hommes se sentent de plus en plus seuls et où il est difficile de vivre simplement. L'échappatoire de la grosse biture chaque soir devient presque obligatoire, pour survivre, à la fois bouffée d'oxygène, de malt et de houblon.
Cette chronique paysanne est lumineuse, sous la lune illuminée dans la fraicheur de la nuit. A la fois crue et cruelle, les agneaux du Yorkshire tentent de survivre, comme les hommes. Certains images sont dures, pour le bison citadin que je suis, mais ce premier film de Francis Lee - à ne pas confondre avec Ang Lee, le patronyme Lee semblant être une marque des films de cow-boys homosexuels - met en lumière la dure réalité de ce milieu illuminée par deux acteurs tout aussi magnifiques, Josh O'Connor et Alec Secarenu. Un film qui ne fait pas de bruit et qui serait presque passé inaperçu si je n'avais pas lu le billet de Sur la route du cinéma.
Les lumières se font dans la salle, un public composé essentiellement d'hommes, seuls ou en couple, les cheveux plutôt grisonnants, un public venu prendre une vraie dose d'air pur et d'émotion charnelle pendant que les mangeurs de pop-corn jouent avec leur portable face à une guerre des étoiles. Un moment que je ne regrette pas, tant la découverte de cet amour et les bitures en terre du Yorkshire m'ont émues, ces deux acteurs-là furent mes étoiles d'un après-midi.
Au milieu de ce monde de brutes et de super-héros, je ressens le besoin de me ressourcer à la campagne. Sentir l'odeur du fumier et découvrir de nouvelles amours, le Yorkshire. Johnny travaille du matin au soir, sans repos, à la ferme familiale, son père fatigué et malade, sa grand-mère lassée. Difficile de s'en sortir quand il a l'impression que personne ne répond à ses attentes et que son univers est si restreint qu'en dehors des bêtes à nourrir et d'un plancher de merde à nettoyer, il n'a personne à qui parler, sa génération préférant fuir cette campagne attristée et n'y revenir que pour parader pendant les vacances. Restent les sorties au pub, enculer rapidement d'autres hommes dans le box des vaches et gerber.
Jusqu’au jour où Gheorghe, saisonnier roumain venu donner un coup de main pour les agneaux, l'enclos, les pâturages, lui fasse découvrir toute la beauté du panorama, lorsque le soleil se lève sur la lande venteuse du Yorkshire. Au début sauvage et bestial, à l'image de cette campagne, cet amour deviendra passionné...
Alors, là, tu te dis, je me suis dis, c'est Brokeback Mountain dans le Yorkshire. Oui, c'est aussi beau, c'est aussi magique, mais c'est aussi différent, c'est également un autre univers. Il y a bien sûr la solitude de ces deux cow-boys, toutes les plaines se ressemblent et les peines aussi, mais le film aborde des sujets comme la filiation, se sentir à la hauteur de ses parents, de ses enfants et ce dur labeur qu'est devenu une vie à la ferme dans notre monde quotidien. Un univers où les hommes se sentent de plus en plus seuls et où il est difficile de vivre simplement. L'échappatoire de la grosse biture chaque soir devient presque obligatoire, pour survivre, à la fois bouffée d'oxygène, de malt et de houblon.
Cette chronique paysanne est lumineuse, sous la lune illuminée dans la fraicheur de la nuit. A la fois crue et cruelle, les agneaux du Yorkshire tentent de survivre, comme les hommes. Certains images sont dures, pour le bison citadin que je suis, mais ce premier film de Francis Lee - à ne pas confondre avec Ang Lee, le patronyme Lee semblant être une marque des films de cow-boys homosexuels - met en lumière la dure réalité de ce milieu illuminée par deux acteurs tout aussi magnifiques, Josh O'Connor et Alec Secarenu. Un film qui ne fait pas de bruit et qui serait presque passé inaperçu si je n'avais pas lu le billet de Sur la route du cinéma.
Les lumières se font dans la salle, un public composé essentiellement d'hommes, seuls ou en couple, les cheveux plutôt grisonnants, un public venu prendre une vraie dose d'air pur et d'émotion charnelle pendant que les mangeurs de pop-corn jouent avec leur portable face à une guerre des étoiles. Un moment que je ne regrette pas, tant la découverte de cet amour et les bitures en terre du Yorkshire m'ont émues, ces deux acteurs-là furent mes étoiles d'un après-midi.
« Seule la Terre » [2017], Francis Lee.
Merci, voilà un film qui me tente bien !
RépondreSupprimerUn très beau film, humain qui parle d'âme et d'amour.
SupprimerAh je suis contente de t'avoir traîné dans le Yorkshire qui devient moins aride, plus beau, plus lumineux grâce à un ange roumain qui accomplit des miracles... ressuscité des agneaux et un bad boy perdu.
RépondreSupprimerQuel film magnifique !
Quels acteurs sublimes!
Merci pour le lien.
Cela aurait été bien dommage d'oublier de boire un verre au pub et de gerber tant d'amour et de passion dans un tel film...
SupprimerBonsoir le Bison, moi aussi je suis allée dans le Yorkshire avec Johnny et Gheorghe et j'ai été touchée par leur histoire. Bonne soirée.
RépondreSupprimerOui, un film très touchant, très humain...
SupprimerTu en parles bien, je le regarderai un jour ou l'autre.
RépondreSupprimerJ'espère que tu pourras le voir... Peut-être que dans les salles proches de la terre, le film sera diffusé... Peut-être faudra descendre jusqu'à Barbezieux...
SupprimerJ'ai mes limites et je ne suis pas suicidaire... ^^
Supprimer^:-)
SupprimerTabarnak ça dégueule encore icitte, tant que tu n'vomis pas sur mes gougounes, sinon je mords! ^^
RépondreSupprimerJ'aime cette nature, cette solitude et ces amours qui mettent des étoiles dans les après-midi...
Ça dégueule tout le temps. L'histoire de ma vie. De la bière, un single malt et vue sur les chiottes.
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