mardi 19 mars 2019

Conte d’hiver

« Je m'appelle Carl Houseman, et je suis shérif adjoint dans le comté de Nation, en Iowa. J'en suis également l'enquêteur en chef, titre que je dois autant à mon âge, cinquante-cinq piges, qu'à mes talents d'investigateur. C'est ce qui m'a valu d'être mêlé à plusieurs affaires intéressantes, dans une communauté de seulement vingt mille âmes, et c'est pourquoi je l'apprécie à sa juste valeur. »

Dans 4 jours c’est Noël, la neige, les marshmallows au coin du feu et les histoires de Noël. La paperasse a été bouclée, pas d'affaires sur le feu, je vais pouvoir passer Noël bien au chaud.

Il était une fois… un conte d’hiver qui n’a rien d’un conte de fée, de lutin ou de je-ne-sais-pas-quoi-pour-retomber-en-enfance. Il n'est même pas question de la Mère-Noël qui attend
en string son tendre époux barbu pour une grande veillée, nuit de toutes les folies, de corps et d'esprit. Amen.

D’ailleurs, ce n’est pas une fois, mais la troisième fois que je me replonge dans les enquêtes du shériff Carl Houseman dans ce trou du cul de l’Amérique (peut-être même qu’elle en a plusieurs) dans l'Iowa.


J'attends la neige, white christmas, chantonne-t-on autour d'un verre de bourbon et d'un feu de cheminée. Il fait tout de même froid, un blizzard à grêler ton visage pendant que tu planques le cul dans la neige devant cette ferme isolée.


Après, il y a une sombre affaire de mexicains illégaux. Ou de drogue. Ou de terrorisme avec des mexicains qui parlent arabe. A moins que cela soit des arabes qui se font passer pour des mexicains. Et d’ailleurs, c’étaient peut-être des sud-américains.

Dans cette Amérique post-11 septembre, où le FBI a délaissé les coins perdus du terroir inhabité à part quelques péquenauds et ploucs en pick-up, le terrorisme se terre partout. Même dans le blizzard. Et dans l’ombre de ce brouillard givrant, je crois que je n'ai rien compris au scénario, même si j’étais déjà habitué aux nombreux codes utilisés dans le jargon policier de l’auteur.
C’est un bon livre si tu veux te geler le majeur en compagnie du shériff mais ça suffit pas pour en rendre un scénario compréhensible. Bref, j'ai pas vraiment apprécié, l'esprit dilettante sur une musique qui trottait dans ma tête, le regard perdu dans le blizzard et mon verre de bière. Un mauvais point pour le shériff Carl Houseman du comté de Nation. Sans être transcendant, il m'avait un peu plus emballé, dans mes souvenirs, que cet épisode-là... Donald Harstad, ancien flic avant d'être auteur, joue la carte du réalisme et de l'authenticité  pourtant là, pris dans le froid de cette fabrique de viande casher et de ses camions frigorifiques, je me suis gelé les neurones. Déjà que j'en avais pas beaucoup, à force de boire du bourbon dans mes plongées en littérature américaine.

« Je repassai mentalement les faits en revue. Déterminer comment quelqu'un a été tué ne pose, en général, que peu de difficultés. La plupart des tueurs agissent en état d'excitation et avec précipitation. La méthode employée saute souvent aux yeux. C'était le cas ici. Et d'un.
Déterminer où le meurtre a eu lieu est parfois plus difficile, mais pas dans notre affaire. Là encore, aucun problème. Avec un témoin oculaire à la clef et les pièces anatomiques éparses, que demander de plus ? Et de deux.
L'identité de la victime est très importante, car elle peut révéler le pourquoi du meurtre. Et de trois.
Savoir quand la victime a été tuée peut également mener à la découverte de l'auteur du meurtre. Du gâteau, dans notre affaire, pour les mêmes raisons que dans l'élément numéro deux. Et de quatre.
A ce point, j'aurais juré qu'on épinglerait le coupable dans les vingt-quatre heures, et je me sentais d'excellente humeur. »





« 4 jours avant Noël », Donald Harstad.


9 commentaires:

  1. Quelle embrouille ! Déjà que Noël, c'est quand même un peu passé...
    Tu veux me faire ressortir mes décos ou quoi ?...

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    1. Je croyais que tu les caressais toute l'année, tes boules... de Noël...

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  2. Il s'en passe des choses chez ces ploucs de l'Iowa. Parfois même un type du National Geographic débarque avec son Nikon dans son pick-up... mais ça, c'est une chose qui n'arrive qu'une fois dans la vie...

    Superbe Robert et sa violoneuse.

    l'esprit dilettante sur une muisque 

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    1. Avec un Nikon, je veux bien suivre n'importe quel type du Nat... même en Iowa... j’emmènerai avec moi la violoneuse, sublime, même si elle n'a que de regard pour la voix de Robert...

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  3. Jolie ballade, Bob avec Allison. Je ne connaissais pas. Read the letter but don't read absolutely the book si j'ai bien compris.

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    1. Tu as tout compris ! :-)
      Robert avec Alison, un grand album, tendance country-blues... même sans Jimmy...

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    2. Raising Sand à la 51e cérémonie des Grammy Awards :

      Raising Sand, Album de l'année
      Please Read the Letter, Enregistrement de l'année
      Rich Woman, Meilleure collaboration pop avec chant
      Killing the Blues, Meilleure collaboration country avec chant
      Raising Sand, Meilleur album de folk contemporain

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  4. Eh bin... quand la Mère-Noël attend en string, tout est possible, surtout si dans le frette elle a le majeur qui s’émoustille et le cul à l’air dans neige...
    Quant au scénario, si je comprends bien, il est aussi compréhensible qu’Anne Dorval avec son débit ^^
    Tabarnak...

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    1. Sauf que là, la mere noel n'est même pas en string... d'où l'intérêt qui a sombré petit à petit dans ce roman... ou est-ce ma vie qui n'est devenu qu'ombre...

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