Par
avance, je le sais. Des années que ce film me touche. Je sais qu’à chaque fois,
je vais lutter pour ne pas sentir monter en moi quelques larmes de tristesse,
et un peu de rage. Jusqu’à la dernière scène. A chaque fois, je me dis
intérieurement : « écoutes, mec, c’est la dernière fois que tu
regardes ce film. » Pourtant, à chaque occasion qui se présente, je
replonge. Il y a des films pour lesquels je ne peux me lasser, et même s’ils me
plongent dans la plus grande tristesse et un profond désarroi me sentant
spectateur inutile dans son canapé, étant déjà un acteur inutile de ma vie.
Au
fond, il y a cette question éternelle de l’amour entre un homme et une femme,
et au milieu de cet amour à géométrie variable, il y a celui de l’enfant qui
lui est constant. Seulement, l’enfant se retrouve au milieu de ces évènements
d’adulte, si difficiles à comprendre en regardant les petits nuages blancs
dessinés au-dessus de son lit.
Cela
commence par une scène de pain perdu improvisé entre un père et un fils. Réveil
plus que douloureux, quant au petit matin, il manque une maman et que le manche
de la poêle est brûlant. Le café est infect, la coquille des œufs s’éparpille,
le jus d’orange se déverse et le pain de mie est en miette. Bref, c’est pas le
bonheur.
Je
finis tout de suite par la scène finale, un père et un fils, du pain perdu,
verre de jus d’orange et lait frais sur la table du salon, chacun son journal.
J’adore cette scène qui montre toute la progression d’un père qui a découvert,
fait accompli, qu’il avait un fils et la lourde tâche que cela incombe. Mais
quel bonheur, cela apporte dans une vie que de trouver enfin son utilité, celle
d’avoir quelqu’un qui compte sur toi…
Bref,
j’ai failli craquer, au moins trois fois dans ce film. Dustin Hoffman est fabuleux comme tous ses films de cette époque-là,
même si le film est fait pour lui, le scénario prend fait et cause pour lui. Meryl Streep a cependant ce courage
final dans ses larmes. Mais je sais déjà – malheureusement – que je regarderai
à nouveau ce film, la gorge asséchée, les tripes nouées et les yeux tristes.
Parce que le film garde un caractère intimiste au milieu d’une ville froide et
anonyme, New-York, et est toujours d’une vibrante actualité. Kramer est un film
qui fait peur quand on est enfant… et quand on est adulte aussi.
Il y a des films comme ça qui dans votre âme restent éternels. Kramer contre Kramer en fait évidemment partie. Un jour prochain, je vous parlerai du Lauréat. Et aussi de Macadam Cowboy, ma période Dustin.
Il y a des films comme ça qui dans votre âme restent éternels. Kramer contre Kramer en fait évidemment partie. Un jour prochain, je vous parlerai du Lauréat. Et aussi de Macadam Cowboy, ma période Dustin.
« Kramer contre Kramer », Robert Benton.
Très bel article, cher Bison, très émouvant. Moi aussi Kramer... me ramène 40 ans en arrière, avec déjà de rudes crises comme chez les Kramer, et le début de mes lâchetés, que je paie encore aujourd'hui. Mais ceci déborde le cadre bloguesque. D'ailleurs des fois, rarement, on a envie de déborder unnpeu. Merci pour ces belles lignes ami Bison, ton blog me touche souvent au coeur. Sauf le pain perdu que je n'aime pas. Si tu écris sur Le lauréat je me verrai obligé de poster ma version de Mrs. Robinson. A bientôt my friend.
RépondreSupprimerPas besoin de me pousser pour regarder une énième fois Le Lauréat, mais rien que pour t'entendre gratter la guitare sur Mrs Robinson et t'imaginer avec l'esprit capillaire de Garfunkel (jeune, je précise), je vais me pencher sérieusement sur cette requête...
SupprimerJ’ai un vague souvenir du film mais je me souviens très bien j’avais 15 ans et j’avais présenté ce livre en cours de français devant toute la classe et ma prof. Toute la classe avait été ému par ma présentation et moi surprise par l’impact de mes mots.
RépondreSupprimerVoilà c’était un moment il y a très très très longtemps !
J’ai raté ce film la semaine dernière mais je connais une grenouille charentaise qui avait une boite de klenex sous le coude ;-)
Ah ces hommes ! :-D
J'ai un doute sur l'usage des kleenex chez une grenouille charentaise, mais oui, il y a des hommes qui pleurent...
SupprimerBonjour leBison, je ne suis pas sûre d'avoir revu le film depuis 40 ans. Déjà. Je me rappelle avoir été touchée. J'avais même dû verser ma larme. Sinon, concernant Dustin Hoffman, un film m'avait agréablement surprise c'est Lenny. Je recommande. Je crois qu'il est ressorti en DVD ou Blu-ray il n'y a pas longtemps. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerLenny... Oui, je crois que je l'ai vu il y a quelques années...
SupprimerMort d'un commis voyageur aussi, pour poursuivre avec Dustin...
Kramer Vs Kramer, l’Amérique désenchantée ;-)
RépondreSupprimerC'était le début de la fin, et le MLF...
SupprimerJ'aime beaucoup Dustin Hoffman, j'adore Meryl Streep mais ce film... Comment dire... Je crois qu'il remue beaucoup trop de choses en moi... C'est au-delà du bouleversement...
RépondreSupprimerJe l'ai revu l'autre soir et je pense que je ne le reverrai pas...
C'est vrai qu'il bouscule fort... avec une boite de kleenex... mais je crois que je continuerai de le regarder...
SupprimerC'est mon fils, ma bataille (...)
RépondreSupprimerLes pères, on en parlait enfin ! Le gosse est à croquer aussi.
Ne l'ai pas regardé quand il est passé là, parce que justement je n'avais plus de mouchoirs ! ^^
Serai pas très originale en disant que ce film m'avait beaucoup touchée, sa simplicité, sa véracité. Je l'avais enregistré en VHS (ça remonte, hein !), vu plusieurs fois, en VF mais préféré la VOST.
Je l'avais aussi en VHS...
SupprimerLes scènes de pain perdu sont inscrites à jamais dans la mémoire.
RépondreSupprimerJe suis arrivée ce dimanche au moment du procès... et n'ai pas pu zapper. Tout ce qui précède m'est revenu instantanément. L'évolution de Dustin. Sa perte puis sa recherche d'emploi. La chute du petit. La nouvelle amitié avec la voisine. Et le courage de Meryl d'interpréter cette femme qui abandonne son enfant pour se réaliser... Elle part 18 mois c'est fou ! C'est vrai que le réalisateur la condamne alors que les mères sont rarement en tort.
Et les larmes du petit assis sur la barrière qui découvre son sort...
Dustin a le beau rôle mais il est d'une grande subtilité. Et s'il a réussi à faire comprendre à certains hommes quils ont 2 bras 2 jambes une tête un coeur et du temps pour s'occuper d'un enfant.. c'est prodigueux.
La réplique entêtante:
"lui fais pas ça... lui fais pas ça 2 fois".
Quelle justesse !
Je le reverrai aussi.
Aaah Macadam Cow Boy...
J'ai honte je n'ai jamais vu Little big man ou Dustin est prodigieux paraît il.
Magnifique... Un film qui t'as marqué, je vois...
SupprimerLittle Big Man, je l'ai vu mais pas plus de trois fois... C'est qu'il dure plus de trois heures, difficile de placer dans une soirée...
Dans cette grande période il y a aussi Marathon man (c'est sans danger) et Les hommes du président non ?
RépondreSupprimerTootsie, Papillon, Les chiens de Paille et Rain Man quand même aussi un peu.
Ensuite il est parti en live dans ses choix mais c'est fou on l'aime toujours.
Papillon, j'adore avec Steve McQueen... Grand !
SupprimerRain Man aussi, même si je l'ai moins vu... Et puis il y a Tom Cruise...
Les chiens de paille, superbement violent...
Les hommes du président, faut que je le revois... Robert Redford !
Marathon Man, ma peur du dentiste vient de là !
Tootsie... moins mon truc, mais...
On a beau avoir beaucoup d'à priori justifiés sur Tom Cruise il a de sacrées films et de sacrées interprétation dans sa carrière.
RépondreSupprimerJe me souviens que dans Les hommes du Président Dustin courait tout le temps comme dans Marathon Man (non mais cette prestation de Laurence Olivier !!! Quel taré !)
Il FAUT que je vois Little big man.
Tu ne vas sans doute pas comprendre :-) mais moi c'est Faye Dunaway qui me fait freiner. Et pourtant à l'époque elle avait encore aspect humain.
Il y a deux sortes de cinéma, le cinéma pour apprendre pour comprendre pour découvrir et le cinéma de divertissement.
SupprimerTom Cruise a tout compris du cinéma de divertissement, et moi je l'adore pour ce sens du divertissement. Il y a beaucoup de films avec Tom Cruise, même si en parallèle j'adore le cinéma d'auteur plus intimiste, que j'adore regarder et re-regarder...
Tu me donnes aussi envie de revoir les hommes du président...
Quel acteur et quelle filmographie !
RépondreSupprimerPapillon (inoubliable) ; Les hommes du Président (à revoir) ; Tootsie (dispensable) ; Rain man (trop cliché pour moi, sur l'autisme)...
J'aimerais bien voir Little big man et Le lauréat.
La lauréat reste mon film culte...
Supprimer