dimanche 4 mars 2018

l'Oiseau de Sacramento

Petite chronique, douce et amère, d'une adolescente en mal d'être. Elle se fait appeler Lady Bird, parce que c'est le prénom qu'elle a choisi, le prénom qui lui convient, son prénom d'artiste dans la vie. 

Lady Bird ne s'entend pas avec sa mère, qu'elle trouve trop protectrice, et ne veut surtout pas lui ressembler. Lady Bird ne s'entend pas avec ses camarades, qu'elle trouve trop superficiels, une seule amie. Lady Bird serait cette ado tendance solitaire, qui ne rêve plus, et qui ne sait pas quoi faire de sa vie, maintenant et plus tard. Sa seule envie, c'est de fuir sa ville, Sacramento, surtout qu'elle vit du mauvais côté de la voie ferrée, celui où les maisons ne font pas rêver, celui des 'pauvres'. Son seul désir est donc de rejoindre la côte Est, et d'être intégrer à une fac à New-York, malgré la peur qui s'y soit installée - nous sommes en 2002, le 11 septembre est encore présent dans toutes les pensées, et dans une Amérique en crise économique et morale.



Que cela fait du bien de voir un tel film, un film qui n'en met pas plein les yeux, avec une action débridée à tous les virages. Ce Lady Bird prend le temps d'installer son héroïne, sublime Saoirse Ronan de spontanéité et de fraîcheur. Elle est merveilleuse, un nouveau regard profond dans le cinéma américain. Un film sur les ados à un moment charnière de leur vie, l'envol du nid douillet familiale pour se construire sa vie d'oiseau, l'envol de l'oiseau de Sacramento. Pui-pui. Saoirse - plus facile à écrire qu'à prononcer - est pétillante, un sacré caractère mais garde les pieds sur terre, cette terre de Sacramento qu'elle connaît par cœur - trop, peut-être même - avec cette envie de découvrir une autre vie - loin de sa mère. Il y a des films qui peuvent émouvoir avec une histoire simple, banale, rabâchée. Pourtant quand c'est si beau, moi, j'en reste ému, pendant quelques jours, parce que c'est aussi ça la vie, le cinéma, transmettre des émotions de la vie, sourire et sentir l'humidité de ses yeux.

« Lady Bird », Greta Gerwig.

 

12 commentaires:

  1. "l'envol du nid douillet familiale pour se construire sa vie d'oiseau"
    Tu en parles avec émotion et tendresse, un Papa quoi !
    Tu y arriveras ? ;-)

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    1. Je crois pas que j'en parle bien... Il m'aurait fallu plus de temps pour écrire ce billet, rassembler mes sentiments, me replonger dans l'histoire mais comme ce film ne durera pas longtemps à l'affiche, je n'ai pas voulu trop me perdre pour de toute façon un billet pas à la hauteur de ce "petit" film si émouvant.

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  2. Étrangement ce prénom difficile à l'écrit se prononce Sir-cha...

    Quel beau film ! Quelle belle surprise !
    Le plus petit rôle est bien écrit.
    C'est très beau très intelligent drôle et mélancolique.

    Et là j'ai vu Call me by your name qui m'a mise KO.

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    1. Avec le "frenchy" Thimothée Chalamet !

      Effectivement, mélancolique convient bien pour ce très beau film où tout le monde joue juste, sans fioriture, même les seconds et troisièmes rôles.

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  3. J'avoue avoir été un peu déçu, j'ai eu l'impression d'un déjà-vu... (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)

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    1. C'est pas novateur, mais je l'ai trouvé si rafraîchissant, si vrai...

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  4. Bonjour le Bison, j'ai personnellement été agréablement surprise par ce film sans prétention et bien joué. Bonne journée.

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    1. un beau film, émouvant, en toute simplicité. Ce n'était pas une surprise pour moi, je le sentais. J'avais cette impression avant de tomber dans le noir de la salle que j'allais vivre un beau moment.

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  5. Il suffit parfois de peu de mots pour donner envie de découvrir un film...

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    1. Juste le cri d'un oiseau ou le regard de Sacramento...

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  6. L’adolescence est une période qui me touche énormément, les émotions sont à fleur de peau, elles sont vraies, authentiques, on se cogne le bec sur le mur d’une recherche de soi mais on finit toujours par prendre son envol, qu’importe la manière... je l'aimerais ce film...

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    1. On se cogne le bec... bien trouvé... Un film que tu ne peux qu'aimer... en toute simplicité, même si les sentiments des ados ne sont pas simples.

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