jeudi 12 avril 2018

La Voix du Violon, le Silence de Venise

Venise, un songe posé sur la mer. J’entends les notes de violon surgir des méandres des canaux encore illuminés par le clair de lune. Certains t’affirmeront que la musique du violoncelle s’apparente à la voix humaine. Maxence Fermine, ou son héros malheureux, Johannes, blessé lors d’une invasion barbare et napoléonienne, aussi bruyante qu’un concert de métal, penche pour les quatre cordes du violon. Son violon est une voix, une voie intérieure qui te submerge tel un raz-de-marée venu déverser son flot azuréen. Johannes se penche, s’épanche, d’un amour infime, ultime, passionnel, pour son instrument. Un virtuose du violon.   

Venise est frappée de silence autant que de stupeur en cette année 1797. Johannes s’y arrête, les ordres. Même musicien, l’obéissance à un général comme à un chef d’orchestre. Mais là, ironie du destin ou chemin croisé de deux âmes, une rencontre bouleversera sa vie, comme toutes les rencontres inattendues. Il loge dans la maison la plus petite, la plus fragile de la cité, celle d’Erasmus au passé troublant. Une histoire à raconter. Cela tombe bien, j’ai le temps de la lire, un verre à la main, une musique de Vivaldi…



« Sur ce radeau de silence qu'est Venise, et qui s'enfonce un peu plus chaque jour dans la mer, on dénombre beaucoup d'âmes musiciennes.
La première était celle de Johannes Karelsky.
La deuxième celle d'Erasmus.
La troisième était l'âme de la guerre.
Mais, de cette musique-là, les deux hommes ne parlèrent jamais. »

Venise, lieu de rencontre de la musique et de l’amour. Un amour aussi intense que des notes de violon à la voix humaine, qu’une crinière brune à la voix enchanteresse, qu’une eau-de-vie et de feu brûlant la voix de sa chaleur. Erasmus joue aux échecs, boit de l’eau de vie et possède ce violon noir, étrange violon, qui lui apporta amour et tristesse. Mais je ne te raconterai pas l’histoire de ce violon noir, pour cela il faudra écouter la musique de Maxence Fermine, sa plume mélodieuse et mélancolique qui enivre l’esprit lyrique de rêves de velours et de silence.

Ce court roman est un rendez-vous avec soi, avec l’autre… avec l’amour et la tristesse, comme un opéra inachevé. Une douce symphonie qui sonne à l’oreille de Cristina.

« Puis il se leva, prit deux verres, les emplit d’une liqueur couleur de miel et en présenta un au violoniste.
- Goûtez ça, Johannes ! La première gorgée, c’est du feu ! Le deuxième du velours ! La troisième du rêve. »


« Le Violon Noir », Maxence Fermine.


12 commentaires:

  1. Una bella stagione, Venezia. Grazie amico.

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    1. Grazie amico, d'être venu partager cette promenade lagunaire, ce silence et cette bière qui vaut ce qu'elle vaut mais qui allait bien avec la couleur de la couverture du bouquin....

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  2. Moi qui aime beaucoup cet auteur, il pourrait bien me plaire celui-ci...

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    1. Fidèle à lui-même, Maxence Fermine écrit d'une plume délicate et sensible, une histoire courte et aérée. Il a donc tout pour te plaire.

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  3. Que c’est bon, que j’aime ces 4 saisons jouées par Nigel Kennedy. C’est ma version préférée !
    Merci beaucoup Bibi !

    Je goûterai bien à cette liqueur couleur de miel comme relire ce beau roman.

    Douce nuit :)

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    1. La nuit n'est douce que si elle est partagée dans le silence d'une ville ou d'une bière...

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  4. Rrrrrrrr j'avais posté un commentaire il y a quelques jours... il n'apparaît pas. Bontempi.

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    1. J'ai cherché, j'ai pas trouvé sa tracze. Rrrrr, tempi.

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  5. Oui je devais dire un truc genre : AAAAAAAAAAAAAAAH Venise.
    C'est dommage que tu ne le retrouves pas.

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    1. Tu devais encore penser à Daniel Craig quand tu as cru valider ton comm... aaaaaaaaaaaaaaah...

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  6. Les rencontres inattendues sont les plus belles. Surtout sur les airs de Vivaldi et la musique des mots de cet auteur à la plume magique.
    Quelle tabarnak de superbe image de couverture :-*

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    1. Je reconnais que la couleur de la bière est magnifique...
      Boire une Grimbergen, sur un air de Vivaldi, ça le fait aussi...
      Et quelques mots d'une plume lyrique et poétique qui aime le silence...

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