Une musique qui s'écoute à deux,
La double prise jack branchée,
Deux cœurs qui se frôlent, des mains qui se caressent.
Sitting on the dock of the bay.
La brume et le soleil qui se lève.
Deux êtres passionnés. Mais est-ce ça l'amour ?
S'asseoir sur un banc, regarder un cygne qui regarde ta solitude intérieure, cette musique dans les écouteurs, un signe. L'amour qui cogne à ta porte, ton cœur qui cogne encore plus fort et ce mur - de briques - qui s'effrite, s'écroule, la fracture, la douleur, les urgences, another brick in the wall.
Deux êtres qui écrivent chacun de leur côté leur histoire, tapant frénétiquement pour l'une fiévreusement pour l'autre ou vice-versa, le verso du vice, retourne-toi sur le son du piano. Mais est-ce ça vraiment l'amour ?
Quand tu te réveilles au milieu de la nuit, le silence et au-dessus, les étoiles, allume le téléphone, écris ces mots des maux à l'autre bout d'un rivage d'une mer aussi profonde que l'âme que tu souhaites y donner, blue moon. Parce qu'il y a urgence de le faire, ordre de ton cœur.
Prêt au décollage. Major Tom aux commandes.
Écriture en urgences, fulgurance des mots des sentiments des maux et des silences. Fuir cette région Est, froide et sans âme. Rien de bien n'est sorti de cette région, pas même moi, l'insignifiance. Partir, s'enfuir, pour vivre. Trouver l'amour, la complicité, la destruction. Perdre le contrôle de sa vie, Major Tom. Certaines passions se veulent destructives, des bleus, des coups, la nuit, la lune, l'écriture. Roger. Écrire pour aimer, écrire pour s'aimer, panser ses plaies, blue moon.
« Je monte le son. Je n’ai pas peur, honte de rien. Je danse toute seule devant toi. Tu me regardes. Tu es fou de moi. Surtout dans ces moments-là. Puis tu finis par « Sitting on the dock of the bay ». On est d’accord sur ce point. C’est notre chanson préférée. Tu me rejoins pour danser. L’un contre l’autre. Mes bras autour de ton cou. Parfois je pleure. Parfois c’est toi. C’est toujours beau.
On s’endort collés. Fesses contre sexe. La position t’excite. Alors on fait l’amour. Je n’ai pas toujours envie. Toi si. Je ne jouis jamais quand tu es en moi mais je ne m’inquiète pas. Toi si. Tu descends ta main ou ta bouche jusqu’à mon sexe. Là, je jouis. Maintenant, on peut dormir. »
Ne pas parler d'une plume mais de La plume, le cœur de ce roman. Incisive. Acérée. Émotive. L'écriture vient des tripes, du cœur, de l'âme de Loulou. Les défilés de mode sont d'un autre passé. Elle est belle, elle est sauvage. Comme une indomptable féline, elle griffe, elle caresse. Furieusement vive, de la douleur dans chaque phrase, chaque maux. La vie est un combat de boxe, et je suis Knock-out, prêt à gerber ma vie. Depuis bien longtemps... Loulou, elle se relève, elle a cette force, cette âme qui l'habite pour encaisser les coups et les défaites. Reprendre son souffle, s'épuiser de nouveau. Force brutale des sentiments, de la spirale de la vie. Ce monde est trop violent pour moi, mais cette écriture flash me correspond, elle me fait vivre, souffrir, aimer. L'héroïne se demande ce qu'il y aura après l'écriture de ce roman ? La vie, l'amour ? ou tout simplement un autre roman. Le pauvre type se demande ce qu'il y aura après cette chronique ? probablement une autre chronique. Il croit en la littérature, la vie dans les romans, K.-O dans les cordes.
« On ne parlait pas. On se comprenait. Le silence est plus puissant que les mots. »
J'aime l'écriture aux tripes, celle où on y laisse une partie de son âme, celle qui se fait avec des papillons dans le ventre. J'aime ces brunes épicées qui savent parler et écrire. Tout leur ressenti, sans concession. Je reste dans mon coin, le silence j'observe, je (sur)vis intérieurement dans un monde qui est trop rapide pour moi, trop bavard, trop percutant. Je ferme mon livre, dix, je regarde le ciel noir, neuf, décompte à rebours, huit, les étoiles mortes, sept, la lune, six, elle est bleue, cinq, des bleus à l'âme, quatre, mon âme perdue invisible inexistante vide, trois, comme mon verre de rhum, deux, Major Tom, un sujet inconnu, Ignition, blue moon.
J'aime l'écriture aux tripes, celle où on y laisse une partie de son âme, celle qui se fait avec des papillons dans le ventre. J'aime ces brunes épicées qui savent parler et écrire. Tout leur ressenti, sans concession. Je reste dans mon coin, le silence j'observe, je (sur)vis intérieurement dans un monde qui est trop rapide pour moi, trop bavard, trop percutant. Je ferme mon livre, dix, je regarde le ciel noir, neuf, décompte à rebours, huit, les étoiles mortes, sept, la lune, six, elle est bleue, cinq, des bleus à l'âme, quatre, mon âme perdue invisible inexistante vide, trois, comme mon verre de rhum, deux, Major Tom, un sujet inconnu, Ignition, blue moon.
« Sujet Inconnu », Loulou Robert.
Lu dans le cadre des Matchs de la rentrée Littéraire
en Partenariat avec Rakuten et les éditions Julliard.
Lu dans le cadre des Matchs de la rentrée Littéraire
en Partenariat avec Rakuten et les éditions Julliard.
« Je
suis dans un vaisseau spatial. Ascenseur en verre et Bowie dans mes écouteurs.
Je m’apprête à décoller de la planète Terre. Vers un autre monde, un monde dans
les étoiles. Ten, nine, eight… »
Ah ce Ground control to Major Tom! Ah siffler sur les docks de la baie alors qu'Otis n'est déjà plus! J'aime tant les bancs, douloureux souvent. Il a un drôle de pseudonyme ton auteur mais il t'a fait de l'effer. Alors pourquoi pas moi?
RépondreSupprimerPas de pseudo... Je sors mon encyclopédie - avant je n'avais jamais entendu parlé d'elle - à croire que je ne suis pas la mode d'assez près.
SupprimerLoulou Robert, fille du journaliste d'investigation Denis Robert - de l'affaire Gregory à Clearstream, débuta sa carrière dans le mannequinat auprès de Vuitton avant de se "reconvertir" brillamment en jeune écrivaine de talent.
Et oui, il m'a fait de l'effet, si bien que j'ai envie de découvrir ses deux précédents romans...
And this loneliness won't leave me alone...
RépondreSupprimerQuelle chanson et quel chanteur. Mourir à 26 ans, devenir une légende et ne même pas pouvoir faire partie du club des 27...
Et ton beau texte me parle.
Je vais tacher de m'intéresser à la prose de Loulou.
Il aurait fait du rock, la vie lui aurait accordé une année de plus... pour faire partie de la bande des 27...
Supprimerah oui tu as raison ce n'était pas un rocker…
RépondreSupprimerFinalement Loulou et moi ça va pas le faire. Je l'ai feuilleté… Je n'aime pas ce style haché menu. Les phrases de huit pages à la Proust, j'aime pas non plus, mais il me faut un juste milieu et parfois quelques envolées lyriques. L'urgence peut s'exprimer autrement que par monosyllabes.
Je suis vraiment en panne de livres qui m'emportent en ce moment. Heureusement, il reste la musique.
Ça correspond pas à tout le monde... effectivement... son style. Pas de phrases. Des mots laissés là. Des mots qui s'enchainent comme des pensées, pensées hachées, pourtant j'aime pas le steak, mais j'aime ces mots.
SupprimerBeau billet barBison...
RépondreSupprimerUne auteure et une plume qui m'attire depuis un moment déjà. Un roman que j'avais sélectionné lors d'une masse critique et le jour prévu, j'ai oublié...
Moi, oublier une MC ? Ben ouais, j'en reviens pas moi non plus plus ! La vieillesse sans doute ou la maladie ou les deux, va savoir...
Mais je ne doute pas que les hasards ou pas d'un vide-grenier ou de ma médiathèque me remettent cette talentueuse auteure sur les chemins boueux de mon marais à frogs vieillissantes...
Crôa barBison !
Oublié une MC... là je ne vois que la vieillesse, young frog...
SupprimerJ'espère en lire un autre, aux hasards d'un vide-grenier, d'une MC ou d'une boite à livres, pour comparer son écriture avec ce roman que j'ai beaucoup apprécié (énormément même)...
Avant de lire Bianca, je ne la connaissais pas non plus...
RépondreSupprimerPhysiquement, elle joue dans les catégorie poids-plume, mais quelle fougue intérieure !!!