vendredi 17 février 2017

Stone dans l'Outback

Le soleil se couche sur l’outback. Chemise en sueur, je déambule dans la poussière du bush accablée par un vent chaud à faire hurler les coyotes. La soif m’irrite la gorge, je crache autant cette poussière que l’aridité de ma vie. La nuit avance, un pas devant l’autre, sans but précis, juste continuer mon chemin, jusqu’au repère. Bruits de grillons, serpents qui sifflent, kangourous qui boxent l’air, l’atmosphère suffocante rend fou et l’âme en chemin traverse ce désert, la guitare dans le dos, les cordes rompues. Une musique pour m’accompagner. Angus sans Julia. Un homme seul sans son âme sœur.

Dommage, j’aimais bien la voix de Julia. Mais le spleen de Angus me convient bien. Il sort son harmonica de la poche de sa chemise, les étoiles brillent, une en particulière qui illumine la vie de mes rêves. Mais Julia apportait de la fraîcheur matinale, là où Angus n’apporte que nuit froide. Et j’aime bien, je marche, marche, jusqu’au repère, un signe, un bar ouvert. Seul un bar peut stopper ma pérégrination nocturne. Un bar ou une femme. Je rentre dans l’un, je pénètre dans l’autre. La chaleur m’enveloppe, vapeur de bière contre vapeur de jasmin. Parfum désaltérant.




Je ferme les yeux, je découvre le bush australien. Sa lumière. Son odeur. Julia ou es-tu ? Angus et Julia Stone, sans Julia. Angus Stone. Broken Brights. Une atmosphère des grands espaces. A la Nick Cave, moins rock, plus folk. Aussi crépusculaire. Un oiseau sur un bison. Oublie le bar miteux des cambrousses. Installe-toi dans cette cabane du fin fond de l’outback. Un feu dans le cheminée, la bouteille de sky illuminée, allonge-toi sur cette peau de bête, vieux bison tannée, et fais l’amour sur cet air.

      

11 commentaires:

  1. Pour les Barbus du Folk tu penses bien que je ne traîne pas en chemin. Direct vers ce bar de l'outback ou tout autre bar. Tout ce que j'aime, bière comprise. Avec Julia c'est bien aussi mais je marche mieux aux voix d'homme en général. Cela dit je n'ai rien, mais alors rien, contre les femmes. Ces Lumières brisées me plaisent bien. Mes six cordes en frémissent. Merci pour la ballade des antipodes. Koala tout.

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    1. Avec Julia, c'est bien. Oui mais on ne lui demande pas que de chanter.
      Si elle pouvait nous servir une bière fraîche en plus...

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  2. "Un oiseau sur un bison"... Sans doute une grosse dinde...

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    1. la dinde je la mets au four... Alors que le bison si majestueux écrase tout sur son passage y compris tes vaches...

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    2. Pauvre Bibison, coincé entre une grosse dinde et une grosse vache ptdr ^^

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  3. De Stone en Stone, le bison roule. D'Emma à Angus (privé de sa Julia), te voilà pris dans des filets de voix venus de toutes parts. Il me semble apercevoir un sentiment de plaisir au fond du verre de te voir ainsi sous le charme de ces chants. Je me demande si, comme Edualc, je ne vais pas te donner rendez-vous au même bar.

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    1. D'habitude, je bois seul au bar, mais pour une fois, j'accepte ce brin de compagnie... Et pourquoi pas passer de la famille Stone aux Rolling Stones... Bonne idée, que tu as eu là...

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  4. Angus avec son look de mauvais gars me titille les hormones. Magnifique ce spleen, Bird on the Buffalo, un Oiseau sur un Bison. Angus sans Julia, un Bison sans son whisky. Les étoiles brillent, blue moon et majeurs en feu. Un Bison dans un bar. Y rentrer. Mais certaines voies sont « impénétrables »... :D

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    1. Hou la la... t'aventurer dans un tel bar ; avec ceux qui y traînent leurs sabots ; commander une bière et lire la devise au-dessus du bar : " Aucune voie n'est impénétrable "...

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  5. Je ne connaissais as cet album et j'avoue que je suis littéralement sous le charme de "broken Brights". C'est trop beau...
    J'adore !

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