mercredi 16 mai 2018

Copacabana Viagra

« Je m'évapore au-dessus de Copacabana. J'ai lu un jour que la mort était le moment le plus significatif de la vie. C’est vrai. La mienne aura été bonne. Elle l’est toujours. Plus pour très longtemps. »

Cinq vieux proches de la fin. Le temps même d'écrire le mot « Fin » ou même de décrire leurs vies qu'ils sont déjà morts et mis en bière dans le cimetière Saint François-Xavier,155 rue Monsenhor Manuel Gomes, de Rio de Janeiro. L'usage veut que je vide une bouteille à leur au-delà et leur vie trépidante et passée. Álavaro, Sílvio, Ribeiro, Neto et Ciro. Cinq hommes, cinq amis, du même âge, qui se racontent en cinq chapitres dédiés à leurs histoires respectives et entremêlées. Et au milieu de ces histoires, il y a souvent leurs femmes, leurs histoires de couples, d'infidélités, de culs et de bites érigés comme le Pain de sucre, les bienfaits du viagra, Copacabana. Ces vieux souvent aigris et grincheux ne me sont guère sympathiques, mais puisque l'homme est né pour jouir, je les suis avec plaisir. Quel homme ne s'est pas imaginé sur les plages de Copacabana, le regard porté sur le charme de la faune et de la flore brésilienne. Des tangas et des strings, les couleurs chatoient mon âme comme le soleil caresse le cul dodue de cette sud-américaine.

« J'étais marié à Norma depuis un an et demi. Cela faisait donc un an et demi qu'elle n'était plus vierge. Norma ne donnait pas son cul, elle me suçait par obligation et avait perdu cette trouille d'ouvrir les jambes qui m'ahurissait tellement au début. C'était une impasse, je le savais. »

Le soleil couchant brille encore de son feu jaillissant. Les cheveux au vent, je cours pieds nus le long de la plage au sable mouillé. Chaleur d'un soir, une musique d'Eliane Elias dans les écouteurs, le déhanché de la couleur locale, une ficelle dans l'cul, qu'il doit être bon de mourir à Copacabana, la verge érigé vers le Corcovado, agenouille-toi, un dernier plaisir avant que le cœur me lâche une seconde fois.

« J'ai eu une épiphanie dans cet appartement de Flamengo. C'est à elle que je la dois. Suzana m'a fait comprendre que l'homme était né pour être libre et jouir. Pour baiser et se fondre avec d'autres bras, culs, seins, cuisses et queues. Je ne me souviens pas bien de ce qu'il s'est passé, seulement de l'extase, de l'accomplissement. Cette nuit-là a été ma traversée de la mer Rouge, l'aune d'une ère qui me séparait définitivement de Ciro, Neto, Alvaro et Ribeiro. La fin de ma jeunesse. Dans ce décor néoclassique, la bouche enfouie dans la chatte de Brites, qui embrassait Suzana, qui s'occupait d'un Allemand barbu, qui pressait les seins de la Japonaise de Sao Paulo, qui admirait l'agglomérat de corps rougis sur le canapé devant elle, je me suis dit : Voilà le pic, l'apogée de mon existence. J'ai décidé, à compter de ce jour, de fermer une bonne fois pour toutes le manuel des bonnes manières qui t'empêche de coucher avec ton ami, avec la femme de ton ami, la mère et le père de ton ami. Une bande de cocus qui ignorent les délices de l’immortalité. »


« Fin », Fernanda Torres.


12 commentaires:

  1. Elle a rien compris à la vie cette Norma... ^^

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  2. Mais bien sûr, c'est bien connu ^^...
    Et les hommes savent teeeeellement bien s'y prendre avec leur "deuxième cerveau" (!)

    Sinon, j'aime beaucoup le morceau de piano :-)

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    1. Quel honneur de nous affubler de deux cerveaux ! :-)

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  3. Dommage que l'un "pompe" toute la substantifique moëlle de l'autre (!!) et le fait quelque peu ralentir...... ^^
    Arf ;-)
    Les femmes n'en n'ont qu'UN, elles, et en font très bon usage........... ;-P

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  4. Messieurs prenez donc au moins une fois une bite bien profond au fond de la gorge et nous reparlerons de vos cerveaux...
    Une femme amoureuse le fait par amour mais c'est un acte où le plaisir est unilatéral soyez en assurés.

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    1. L'homme a ses faiblesses, la femme a l'amour, conjuguons ces deux talents en une harmonie cosmique.

      Mais je suis d'accord avec toi, le fond de la gorge se parfume bien mieux au rhum ambré.

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  5. Je n'ai pas bien compris... mais ça semble d'un cosmique irrésistible.
    Désolée ce sont juste des échanges comme :
    - Elle a rien compris cette norma.
    - C'est ça les femmes...

    qui me font voir rouge.

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    1. Il est vrai que mes commentaires manquent de finesse...

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  6. Quelle autoflagellation !!!
    Tu n'étais pas seule sur le coup :-)

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    1. Juste réaliste sur ce que je suis... Alors que manU est une très bonne personne - du moins, c'est comme ça que je le ressens bien que je ne l'ai jamais vu ou osé aller le voir.

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    2. Et bien il faudra qu'il m'explique pourquoi Norma na rien compris à la vie... ou pas dailleurs...

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