dimanche 20 mai 2018

De Champollion à Soutine, au sommet des Écrins

L'histoire d'un gamin qui fréquente le lycée Champollion et qui découvre le massif des Écrins par sa face Nord. 
L'histoire d'une région, Grenoble, entourée des plus belles montagnes que je n'ai jamais gravies. Et pourtant...
L'histoire d'un jeune illustrateur émerveillé par un peintre russe. De Soutine à Rochette. 

"En bas, il y a toujours un con pour te dire ce que t'as le droit de faire ou pas.
Ici, c'est la montagne qui décide. Personne d'autre."

Ce jeune gamin qui s'emmerde profondément au lycée découvre par hasard l'escalade. Et là, la magie des lieux, de l'effort aussi, le prix du risque et l'insouciance de la jeunesse, font qu'il trouvera sa voie, en même temps qu'il dessinera quelques croquis. Le récit initiatique de l'adolescence face à l'adversité et à la bravoure. Parce que là-haut, tout aux sommets des montagnes et si proches des anciens de renom, il s'émerveillera d'un ciel aussi bleu que Soulages ses peines.

Beaucoup de bleus dans le ciel, de bleus à l'âme jusqu'aux souvenirs de la lune bleue. Les cases sont bleues. Un peu grises aussi, comme la roche à gravir, ou comme la vie d'un adolescent de Grenoble. Une teinte blanche, est-ce la neige au sommet du col, ou le faux col de ma bière ? 




C'est surtout l'histoire d'amour entre l'homme et la montagne, entre l'homme et le sommet, une romance faite de noblesse et de courage. Car en chemin, la mort rôde à chaque pas. L'escalade peut t'emporter au moindre instant d'inadvertance ou d'oubli. La mort, ce jeune gamin la côtoie, la rencontre, la frôle...  


"C'est plus beau qu'un Soutine.
Qu'un quoi ?
Soutine. Le peintre. Le bœuf écorché au musée de Grenoble.
Y'a un musée à Grenoble ?
Laisse tomber."

Ce gamin qui escaladait les façades du Lycée Champollion, quelques années plus tard, dessinera le fameux Transperceneige. Mais il y a aussi, entre les cases, l'histoire d'un autre gamin qui a dû pisser contre un arbre près du Lycée Champollion et qui est devenu un pauvre type, le genre à se cacher derrière un pseudo bestial - petit indice ce n'est pas le yeti -, et qui écrit des pseudos mots sur les maux de sa putain de vie.  Comme quoi, juste des petits détails font la grandeur d'un homme.


« Ailefroide », Jean-Marc Rochette.


Sur une masse critique, toujours de qualité,
Merci donc à Babelio et
aux éditions Casterman
pour ces confiances renouvelées, 

et cette grimpette vers les sommets de mon adolescence.



8 commentaires:

  1. Très belle musique, qui nous transporte vers d'autres cimes !!
    Et je ne connais, hélas, pas le musée de Grenoble et ce peintre...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le boeuf écorché... https://www.navigart.fr/grenoble-collections#/artwork/60000000002118?layout=grid&page=0&filters=authors:SOUTINE+Chaim%E2%86%B9SOUTINE+Cha%C3%AFm

      Supprimer
  2. Tout pour me plaire cette histoire !!
    Et quand je pense que le pauv' gars dont tu parles à la fin trouve pourtant des gens pour le lire...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dis donc, t'as pas autre chose de plus intéressant à faire que de me lire ? :-)

      Supprimer
  3. Et comme dit Rabanne37, très belle musique ! Et comme tu le sais, je suis un grand connaisseur...^^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Jan Garbarek, c'est le sommet des Dieux et du silence.

      Supprimer