vendredi 21 mai 2021

les Portes d'Harvard

 


Ils étaient jeunes et promis à un bel avenir, Georgia, Charlie et Alice quand les portes de l'université s'ouvrent à eux. Ils sont dans l’une des plus prestigieuse universités, collège d’Harvard. Le professeur Storrow est enseignant en histoire du droit, des paroles controversées sur la colonisation. Charismatique et énigmatique, il possède une aura auprès de ses élèves, en particulier Georgia et Charlie. Mais lorsqu’une étudiante du cours de Storrow, Julie Patel est retrouvée assassinée sur le campus universitaire, les premiers soupçons se tournent presque naturellement vers le professeur…
 
« Ce soir-là, la sympathie de Charlie alla spontanément à cet enseignant qu'il rencontrait pour la première fois. Là où les autres ne percevaient qu'une joyeuse arrogance, il savait déceler la tristesse. Il y avait chez cet homme une dimension tragique, inséparable de sa conception désuète de la dignité. Avec le recul, Charlie s'étonnerait d'avoir détecté cela aussi tôt, alors que Storrow était au faîte de la réussite et qu'aucun évènement tragique ne l'avait encore frappé. »
 

Dix ans après, un journaliste revient sur l’affaire, essaie de refaire la lumière sur ce meurtre dont l’accusation n’est restée qu’aux soupçons et qui a bouleversé la vie de ces quatre personnages. Déterrer le corps de la poussière et de la boue de l'oubli. Mais le meurtre, pour l’auteure, n’est qu’un prétexte. Julie a certes été tuée, mais ce qui intéresse bien Robin Kirman n’est pas de résoudre ce mystère mais de décomposer la vie de Georgia, de Julie et de Charlie, avant et surtout après ce fait divers. Ils avaient tout pour réussir, mais même dans les grandes universités, un grain de sable ou la mort d‘un de leurs camarades, peut dénouer des amitiés, animer des animosités, dévoiler des rancœurs.  
 
Le campus universitaire et ses grandes institutions, l’éminent professeur qui a une emprise sur certains de ses élèves et des relations sexuelles avec d’autres, la réussite sociale et les amitiés manipulatrices… des thèmes classiques de la littérature américaine, le blizzard du Massachussetts en plus. Même le 11 septembre y est présent. Mais au-delà de l’aspect thriller presque effacé de ce roman, il est surtout question de psychologie et de ce monde où « le bel avenir » peut vite sombrer en sombre défaite de la vie.
 
« Aller à Harvard n’empêche pas de rater sa vie, je vous le garantis. »

 
« Le Bel Avenir », Robin Kirman.
Traduction : Marina Boraso.

 


8 commentaires:

  1. Le bel avenir n'est pas précisément au programme mais Le bel avenir, roman, pourrait l'être. Ce qui est bien avec la vie, c'est qu'avoir fait Harvard, ou Assas Kinési, ou toute autre chose, rien n'empêche de la rater, sa vie. Je vous le garantis. :D And the lights all went down in Massachussetts. Une pensée pour les frangins Gibb. 🎶 A bientôt l'ami.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai également cette même garantie, sans même rien connaître à la kinésie. Quand au roman, il lui manque tout de même un quelque chose, une lumière que les frères Gibb, eux, avaient...

      Supprimer
  2. Harvard ou ailleurs, chacun rate sa vie, à sa manière, selon ses moyens et ses convictions.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je te rejoins sur ce fait... Cela dépend beaucoup de ses convictions...

      Supprimer
  3. rien à voir avec le meurtre à HarvardLand mais je voulais t'informer : j'ai évidemment fini Le chant de Dolores (aussi douloureux comme son prénom l'indique) que les vaincus, j'ai donc reçu hier Le chagrin et la grâce et Nous sommes l'eau... 1 800 pages à eux deux.
    Merci de m'avoir fait découvrir cet auteur indispensable.
    J'ai même pré-commandé la série tirée des Vaincus. Je tenterai de faire abstraction de ma détestation de Mark ruffalo dans le double titre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le monsieur aime donc les gros et lourds pavés. 900 pages par bouquin en moyenne, ça en fait du papier et des forêts. Indispensable, donc. Je vais devoir poursuivre...

      Supprimer
  4. Harvard, McGill.... tu crois que les filles sont hot là-bas aussi? Et qu'il y a une ligne de métro? La verte, de préférence... :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas sûr qu'il y ait un métro dans cette contrée enneigée. Les filles de Harvard, plus hot que les filles de McGill... pas sûr que Dany soit de cette avis...

      Supprimer