« Il n'y a que l'amour pour sauver ce monde. Pourquoi j'aurais honte d'aimer ? »

Je mets sur la platine le Blue Monk de Thelonious Monk. Des bleus à l’âme. Ma vie est une succession de noir et de gris, sombre, seul, l’espoir de découvrir l’amour abandonné. Et puis je rencontre cette femme, sublime d’ailleurs, un sourire à en faire péter les boutons de mon jean. Même en noir et blanc, son regard illuminerait ma putain de vie. Sauf qu’elle a les cheveux bleus. Et tout d’à coup, de la couleur rentre dans ma vie. Du bleu partout. J’écoute blue, je pense blue, je vois blue. Le blues se chasse de ma vie. Parce que le bleu est une couleur chaude. Ma vie devient chaude, cette nana aux cheveux bleus est chaude. Comme je les aime.
Mais je me demande ce qui m’arrive, une nana aux cheveux bleus ce n’est déjà pas commun. Mais une nana en plus qui se retourne sur mon passage et qui me sourit, c’est, je dois l’avouer, inimaginable. A me retourner avant que je n’ose la retourner. Mes Kickers sont bleues, mes chaussettes deviennent bleues et je mets même un caleçon bleu (il m’arrive effectivement d’en mettre un, certains jours). Le bleu transforme ma putain de vie qui pour une fois s’illumine.
Et cette envie de baiser avec cette femme teinte en bleu ne me quitte pas. Les gens me regardent bizarrement, comme si cela était si inhabituel. Après tout, elle a quand même les cheveux bleus, il y a de quoi se poser quelques questions. Après tout, j’ai la bave qui coule aux lèvres, l’œil lubrique et l’érection fatidique. Des interrogations, le mystère de l’amour, en bleu.