Dans les ruelles de Lima, le soleil se
lève à peine, température fraîche, une musique m'emmène. Des
jeunes dans la rue crient, parlent, négocient. Cambistes de rue, ils
changent des dollars verts en intis et inversement. Le vert devient
blanc, ne cherche pas à savoir si le blanchissement est légal, dans
ce pays aux sentiers lumineux la lumière doit provenir de la
drogue... Carlos est l'un deux.
Traversant ces ruelles, la robe volage
quelques femmes passent, d'un hôtel au bar et inversement. Elles
sont belles et caramélisées, la chevelure ténébreuse et libre. Un
sourire solaire, Mabel, elle s'appelle et suis mon cœur dans cette
lecture.
« Je ne voyais pas son visage,
mais j'entendais sa respiration agitée, et nous sommes restés ainsi
quelques instants : ma poitrine appuyée contre la sienne et un
de mes genoux bloquant ses jambes. J'ai senti alors un tremblement,
une brusque secousse dans son ventre. Mes deux mains ont agrippé ses
fesses et j'ai commencé à l'embrasser dans le cou.
- Enlève-moi cette blouse !
A-t-elle dit d'une voix presque inaudible, enlève-la-moi !
Plusieurs boutons ont sauté et la
blouse est tombée. Sa langue a pénétré dans ma bouche comme une
couleuvre qui fuit un incendie. »
Ils se croisent. Un regard suffit à sceller leur destin. Du moins littéraire. A la Roméo et Juliette. Ou plutôt à la Bonnie & Clyde. Avec cette envie de sortir de ces ruelles péruviennes, certes colorées mais qu'une poussière de désespoir recouvre. L'Eldorado, la frontière et le continent au-dessus. Un pistolet peut changer un destin. Celui d'un homme et d'une femme, chabada bada... Ah les histoires d'amour...
Le jeune Carlos Morales d'une leçon de vie et de rue frôlera la mort... Et sa belle, Mabel... Cambiste à Lima n'est pas aussi reposant qu'à Wall Street, un verre de Paix Dieu dans un fauteuil en cuir, sous la lune bleue, le regard perdu. Caramelo Verde, un titre énigmatique, presque anecdotique dans cette histoire d'amour et de violence, mais une ambiance de roman noir, à lire sur le sable d'une plage péruvienne de la côte, le regard perdu sur les jambes caramélisées d'une femme en bikini vert...
« Pâle, les yeux creux, un
aperçu de ce que serait mon cadavre à l'instant de ma mort. C'est
dans cet état que j'ai terminé la journée. La nuit était tombée
depuis des heures, j'avais la gorge sèche et j'étais torturé par
le besoin de boire un verre. »
« Caramel Vert »,
Fernando Ampuero.
Le père Noël a été généreux, il t'a carrément apporté le casier...
RépondreSupprimerFaut des munitions pour tenir une veillée...
SupprimerIl y a des bouchons qui ont dû sauter, ou qui vont sauter pas tard...;-P
RépondreSupprimerLa vie d'un bouchon ne se limite qu'à sauter de son goulot pour respirer, pas comprimé...
Supprimerdoux bruit... juste attention aux lustres ! ;-p
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