
L'hiver,
la neige, le froid. Une ferme isolée. Gus et son chien à
l'intérieur. Solitude d'une vie où son histoire est lourde de
conséquences. Père et mère, mouais... Gus vit seul maintenant dans
cette ferme. Les travaux de la ferme rythment ses journées. Il ne s'en
plaint pas d’ailleurs. C'est sa vie. Il enfile ses sabots, siffle
son chien, prend une masse. Il a une clôture à refaire au fin fond
du jardin de son palais, la ferme des Doges.
Il
rentre se réchauffer, regarde la café chauffer sur la gazinière.
Café bouillu, café foutu disait sa mémé. Alors, il garde les yeux
rivés sur la casserole. Brûlant, il l'aime, sans sucre aussi. Une
goutte de gnôle, dedans pour aromatiser. Ou pour oublier ce genre de
vie solitaire où son seul voisin est encore plus vieux que lui
survit dans les mêmes conditions à quelques temps de sa ferme.
« -
Tu veux que je te dise vraiment le fond de ma pensée ?
-
Je t'écoute.
-
Le diable, il habite pas les enfers, c'est au paradis, qu'il habite.
Abel
sortit là-dessus, en laissant sa réflexion se balader dans la
pièce, tel un chien qui aurait perdu son maître. Le genre de truc
qu'on balance en sachant que ça fera son chemin à coups de hache.
»