vendredi 14 février 2020

Un Air de Gershwin


Quelques notes au piano. Assis dans le noir, l’âme allongée sur un parfum de jasmin, je garde les yeux clos pour capter l’émotion, l’essence de ces notes si sibyllines. Le soleil se couche, les ombres s’agrandissent, la nuit se pare de ses étoiles, j’ai toujours les yeux fermés. Et je laisse le temps filer, il coule sur ma peau nue et froide. Un rayon de lune essaie de percer les ténèbres de mes volets, mais un mur de silence me maintient à l’écart. Et dans ce silence, un homme seul avec son instrument à longue queue, un Steinway. Brillant et dépoussiéré, le genre d’engin à être entretenu par des mains délicates, il sonne la magie du silence. 


Les mots deviennent inutiles, il faut juste être à l’écoute du cœur, croire en l’âme et avoir confiance. La musique ou le silence est juste une histoire de confiance pour s’appréhender et s’immiscer dans la beauté d’un tel silence, deux regards, un astre et… Keith Jarrett au milieu. La nudité en toute simplicité.


« The Melody at Night, With You », Keith Jarett.



6 commentaires:

  1. Tu as tout dit, l'ami. Tout. Beau à pleurer.

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    1. Ah... toi aussi le Henri Bardouin t'émeut à en pleurer...

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  2. Oui, tout est là, tout est dit. Keith Jarrett, le parfum du jasmin et le silence de l'âme ...

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  3. Keith, Gershwin... una historia de amor !

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