Ne me parle pas de blizzard, de froid, de neige et de fjords norvégiens.
Non, parle-moi plutôt de bikinis, de soleil et de mojitos. J’aime les bikinis et les mojitos.
Hasta Siempre, commandante.
Ne me parle pas de solitude, de tristesse et d’abandon.
Non, parle-moi plutôt d’amour, de passion, de sexe. J’aime les histoires d’amour, j'aime les histoires de sexe, surtout avec un mojito.
« Des mojitos dans le sang, au soleil, pas à la maison pour retrouver le vide, l'absence. Prolonger au maximum, au lieu du taxi, les jambes, malgré la chaleur, pour traverser ces rues pleines d'odeurs obscènes, de sueur, de bananes pourrissantes, les relents tout proches de l'océan, les poissons et l'essence par temps de crise mêlés à l'odeur des lointaines plantations. Le vent saturé de salpêtre qui fouettait les façades humides, l'odeur de poussière mouillée. »
Elle n’avait simplement pas envie de passer le réveillon du 31 décembre, seule dans sa maison. Seule, son fils ne faisant guère d’effort pour venir la voir de temps en temps, ou pour prendre de ses nouvelles. Seule et triste, cette bibliothécaire norvégienne, d’un « certain » âge, prend sur un coup de tête un billet d’avion pour Cuba. Hôtel 5 étoiles, je l’accompagne, j’aime la chaleur cubaine, surtout celle de ces danseuses mi-dénudés que je croise à l’ombre d’une plage pendant qu’elle reste au bord de la piscine, un verre de mojito et un orchestre de bellâtres noirs jouant quelques salsas cubaines.
Il lui offre un verre de vin blanc, ce bel homme à la trompette, ce noir qui dénote sur sa peau blanche. Une histoire qui va finir dans le lit de sa chambre, 4ème étage vue sur l’océan. Elle a au moins deux fois son âge, ça la gêne un peu au début, mais la passion est la plus forte. C’est la fin des vacances, le retour en Norvège et cette impression de vide comme cette bouteille de rhum, ce sentiment de solitude qui te colle à la peau comme une poussière de vie.
« La vie, déclara Ramon dans une chemise à motif d’anciens fanions, a la couleur du rhum. »
Plusieurs voyages successifs au cours des mois, des années. Toujours le soleil cubain, toujours le même noir à la fin de la chanson au bord de la piscine, le même verre de vin blanc. Comme une répétition pour trouver la finalité. Celui de le faire sortir de la prison ensoleillée de son île… mais au milieu du vent et de la neige peut-il avoir un avenir dans son monde à elle ?
Voilà donc un très beau roman, qui parle de solitude et d’un certain choc entre deux mondes qui se rencontrent, se trouvent – ou pas. Une belle histoire teintée, d’amour et de tristesse – cela va ensemble -, de rhum et de salsas – cela va de paire -, de soleil et de neige. Une belle histoire de sexe, j’aime sentir son parfum « mojito », à laquelle plusieurs semaines après, j’en garde en mémoire ses effluves, avec ce qu’il faut de poussière et de sueur. Merci.
« Loin de l’océan et de tous les arbres, les chevaux aux flancs secs et courbant l’encolure vers la terre, l’odeur de poussière, de rhum, des cigares qui rougeoyaient au rythme de la respiration, comme si cette petite lumière qu’ils provoquaient étaient synchronisés avec un pouls, emplissait l’espace, puis se retirait vers les murs. Vertige, nausée, je voulais dormir, il me suivit jusqu’à un lit de planches au premier étage où je me réveillai au chant du coq à l’aube, à côté de lui, sous une couverture. »
« Parle-moi », Vigdis Hjorth.
Traduction : Hélène Hervieu.
Ca a l'air rudement bien ton histoire, là. A priori je suis plus Norvège que Cuba mais c'est pas incompatible du tout. Le rhum peut ressembler à l'aquavit et vice-versa. Et les solitudes ne connaissent ni méridiens, ni parallèles, ni équateur. Elles sont de partout. Vraiment, elle me plait bien ton histoire. Merci.
RépondreSupprimerElle est rudement belle cette histoire. Elle te plairait, je pense, parce que le rhum s'affranchit lui aussi de méridiens et de parallèles.
Supprimer"Parle-moi, parle-moi, parle-moi..."
RépondreSupprimerC'est une chanson ?
SupprimerParle-moi
SupprimerOui parle-moi
Je ne sais plus pourquoi t'aimer
Ni pourquoi continuer
Tu es là
Mais tu es si loin
De moi
Visiblement Isabelle ne fait pas partie de son registre rooohhhhh ;-)
Non, malheureusement Isabelle ne fait pas partie de mon registre...
SupprimerJ'aime les histoires d'amour. Celle ci à tout pour me plaire.
RépondreSupprimerTu crois que amour et tristesse vont toujours ensemble ?
définitivement oui
SupprimerJe veux bien te parler d'amour, de tristesse, de blizzard et de fjords norvégiens.
RépondreSupprimerJe veux bien te parler d'amour, tout court...
Le blizzard est un prétexte.
D'ailleurs, parle-moi d’amour, de passion, de sexe, de Cuba Libre et de Mojitos!! J’aime aussi les histoires d’amour et de sexe, surtout avec un mojito, sans prétention...
Salud en la próxima escala mi bisonte! <3
Moi c'est surtout la Cuba Libre qui me parle, pendant que le cul des cubaines s'agitent devant l'ambre de mon rhum...
SupprimerVos billets, le Bison, sont du velours, tour à tour suaves et rugueux. Ils me donnent des envies de cocktails et de lectures dont je n'avais pas idée. Pour tout ça, merci!
RépondreSupprimerUne commandante!