samedi 1 janvier 2022

50 nuances de Blizzards


La neige tombe et dégouline le long de la baie vitrée. Le regard se porte dehors, sur la voisine dans sa mini en poil de castor qui pellette la neige pour retrouver son char, sur le chat noir qui grimpe sur la branche blanche de l’arbre sans feuille, sur le voisin qui vocifère à demi-nu sur le balcon par -20° du Kurt Cobain en posant pour un selfie. A qui va-t-il envoyer l’incongruité de cette photo, à sa blonde peut-être. L’esprit libre et l’âme chaude, j’entame donc quelques nouvelles du répertoire québécois. L’âtre de la cheminée ronronne doucement, l’atmosphère se réchauffe, j’ouvre mes chakras, ouvre les tiens, demain c’est sodomie libératoire.

Libéré, délivré, de tous ces péchés, dans un fauteuil en vieux cuir qui sent la fumée, je m’installe un verre de rhum à la main, sans caramel, quant à la seconde main... je te laisse deviner, et si tu cales en imagination, je te dirais qu’elle me sert surtout à tourner les pages de ce recueil, car il s’agit bien de recueillement lorsque j’entreprends de sucer… un de ces bonbons au sirop d’érable que j’affectionne tant et qui me réchauffe l’âme comme une fellation salvatrice.

« Dans son appartement sorti tout droit de Greenwich Village des années 60, elle branche son iPod sur une playlist d’Harmonium, groupe peu propice, en ce qui me concerne, à créer une ambiance sexuelle, mais qui manifestement allume Nadine. En quelques minutes, nous nous retrouvons nus dans son lit, ce qui me permet de constater que le corps est à la hauteur du visage.
La musique qui parvient du salon semble guider ses actions. Elle me suce pendant ‘Pour un instant’, glissa ma queue en elle sur les notes de ‘Si doucement’, puis m’offre son superbe cul au son du ‘Corridor’. Tout au long de nos ébats, elle garde les yeux fermés et chantonne les paroles des chansons, ce qui est quelque peu déroutant. Elle réussit même à fredonner en me pipant, provoquant ainsi sur ma verge une vibration plutôt intéressante. »
[Baise Fondatrice, Patrick Sénécal.]


Entrer direct au cœur du sujet, au plus profond de ton charme et de ta chatte, sans tabou. Loin de paraître glauque, les histoires avec ou sans tuque se parent même souvent d'un sourire. En plus d'être hot, les filles de McGill ont de l'humour et du savoir-vivre, un beau panorama de la culture québécoise qui met en émoi bien des majeurs. C'est que je suis sensible et open quand des jambes s'écartent devant moi...
 
 Je mets un disque sur la platine, la musique s’envole, lyrisme et envoûtement, c’est du Pink Floyd, ce qui ne serait pas pour déplaire à Sophie Bienvenu, ce qui va bien également avec la frénésie de ces histoires, aux charmes bandants, à la sauvagerie crue du blizzard. N’ayons pas peur des mots, ayez l’air de rien. A rechercher la baise fondatrice, on en oublie souvent l’essentiel. Désinvolte, j’entreprends donc le grand mystère de la philosophie : « Pourquoi c’est mouillé ». J’espère trouver la réponse en tournant frénétiquement les pages, de mon majeur imbibé de salive ou de sirop d’érable pour coller à la page. D’ailleurs le sirop d’érable coule coule coule, lentement, désirablement, entre une craque de boules ou une craque de foufounes. C’est que j’aime lécher le sirop d’érable, mais assez parlé de ma vie intime, qui n’intéresse que moi-même (ou Sophie Bienvenu, qui sait ?).

« Vêtu d’une chemise blanche et d’un jeans ajusté laissant deviner une formidable érection, Marcello – qui venait de perdre dix ans dans le fantasme de Gisèle – sirotait nonchalamment un scotch hors de prix devant le corps de sa femme offert en spectacle. D’un geste assuré, il caressa son entrejambe, déboutonna son pantalon de sa main libre et enfouit sa main dans son caleçon pour libérer sa queue. Il la tint un moment immobile dans sa paume, l’exhibant avec fierté, puis l’enserra de ses doigts et se mit à se branler devant sa proie sexuelle. Gisèle entrouvrit instinctivement la bouche. Elle avait toujours détesté la fellation. Bien sûr, elle le faisait de temps à autre pour plaire à Marcello, mais en comptant systématiquement les secondes dans sa tête pour pouvoir s’arrêter après un laps de temps raisonnable et surtout, avant l’éjaculation. L’idée même de recevoir dans sa bouche un jet de sperme au goût âcre et à la texture gluante la dégoûtait. Pourtant, cette fois, tout était différent. Elle désespérait qu’il lui enfonce son sexe dans la bouche. L’ultime position de soumission. Oui, c’était ça. Exactement ça. Elle aspirait à la soumission totale à son mâle. »
[Cinquante nuances de Gisèle, Eza Paventi.]


Que vais-je y trouver dans ces moments de fortes émotions pornographiques ? De la beauté pure, des sourires craquants, du vin et du rhum, cinquante nuances de blizzard, du sperme évidemment, la jouissance passant par l’écoulement de ces fluides, dans ta bouche, sur tes seins ou ton ventre, arôme poutine. Et puis aussi des noms que j’ai l’habitude de suivre, Sophie une évidence, la bienvenue dans ma poussière, mais encore Milena Babin ou Guillaume Vigneault, des habituels de mon paysage littéraire québécois, des auteurs qui se mettent à « nu » pour mon plus grand plaisir, énorme plaisir même, même si la taille ne compte pas me dit-elle un soir de pleine lune dans la pénombre d’une chambre, le piano de Keith.

« Nu », recueil de nouvelles érotiques sous la direction de Stéphane Dompierre.
 
 
Au fait, et au passage,
Nu ou pas, Sage ou pas
BONNE ANNÉE
à celles et ceux sages ou pas,
de passage dans ma poussière.

5 commentaires:

  1. Tu débutes l'année en grand et le majeur en émois! ^^
    Et ces références culturellement savoureuses qui déposent un hostie de grand sourire sur mes lèvres :D
    Bonne année et santé au rhum caramélisé :-)

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    1. Et Pink Floyd, la classe, deux majeurs...

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    2. Deux majeurs, ça fait deux fois plus de jouissance en plus, comme ce recueil que j'ai particulièrement apprécié, comme la littérature québécoise ou le rhum.

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  2. Bonne année le Bison !
    Encore un point commun entre nous, moi aussi j'adore "sucer... un de ces bonbons au sirop d'érable" ! ^^

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    1. Effectivement que de points communs...
      Sucer... un de ces bonbons au sirop d'érable est si jouissif que la sève en coule...

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