mercredi 1 mars 2023

Je m'appelle Henry


Dark Chicago cold wind, nothing to do except cruising...
 
Cela remonte aux années 90, un groupe qui flirte avec les références de Rage Against the Machine et un titre sur leur premier album, [No One Is Innocent] - Henry, serial Killer. Cela commence donc avec cette chanson, basé sur un film de 1986. Du coup, je pense que j'avais du voir le film avant le rock. D'ailleurs revenons au rock, genre fusion metal, de ce groupe de Pigalle, dont je me rends compte que je ne connais et n'ai écouté que ce premier album. Après, ils disparurent de mon scope auditif sans aucune raison, alors qu'ils ont fait notamment quelques premières parties, avec Motörhead ou Guns N' Roses.
 
Que j'aime cette intro à la basse, cette nonchalance tranquille, prendre la route dans les rues illuminées par de faibles réverbères de Chicago... Avant qu'une certaine fureur ne s'installe... Calme, fureur, calme, fureur, tempo lent, tempo acharné...
 
Henry was a sweet little name...
 
 

J'me présente, je m'appelle Henry
J'voudrais bien réussir ma vie, être aimé
mais je suis un putain de tueur en série
qui conduit une vieille Ford dans les rues froides et déshumanisées de Chicago.
Et là, Henry tue, sans raison particulière, l'un des premiers slashers de l'histoire cinématographique.
Pourquoi est-ce qu'il tue, je n'en sais rien, Henry tue juste, point final. Sur une musique très ancrée eighties avec sa nappe sonore aux synthétiseurs... Je ne connais ni ses intentions ni ses motivations. D'ailleurs ai-je même envie de les connaître. Non, je préfère me laisser guider par sa route et les cadavres qu'ils sèment dans sa vie.
 
Au début, des corps nous sont montrés froidement, à la limite du documentaire, à l'image de photos de médecines légales que l'on épingle sur un mur. On ne voit pas l'acte en lui même, on l'entend juste, car pendant que le corps s'affiche, comme un tableau d'un grand peintre, des cris sont perçus, la violence est sonore, avant de devenir visuelle. Certains meurtres sont juste suggérés, certains peuvent paraître gore et traumatisant, Henry ce héros mal compris, tout est dans le décalage des faits et des émotions.

Inspiré sur une histoire vraie, Henry Lee Lucas s'est accusé de plus de 300 meurtres non résolus, même si seulement trois lui seront officiellement attribués par la suite. Fabulations des autres assassinats ?
 
Tourné en 1986, mais sorti aux États-Unis qu'en 1990, pour cause de censure au motif de "outrage à la morale" (!), je me demande si le film a bien vieilli, quarante après. 
 
Nickel ! 
Pris par l'ambiance et surtout par l'atmosphère, pas de perte de temps - à peine 1h20 - évitant ainsi les blablas inutiles. Oui, j'ai encore aimé ce film comme si j'étais encore cet ado boutonneux du début des années 90 qui découvrait [No One Is Innocent] en dodelinant de la tête les yeux fermés le regard intérieur perdu au-delà du plafond. J'assiste au quotidien d'un tueur en série, à la voix presque douce limite enfantine, un type donc normal qui va boire quelques bières sur un canapé avec son pote pas très futé et la sœur de ce dernier. Une vie simple entre paumés, qui en un instant peut basculer avec un cou retourné, un tournevis planté, un corps découpé... C'est aussi simple que ça, la vie d'un serial-killer qui mange des frites dans une vieille voiture vert métallisé.
 
"I'm gonna kill her, I'm gonna kill her..."

You've got a killer inside ya

No way. Henry was a psycho psycho killer he looked like a model guy. 
It's not a fucking American movie, the end is tragic.
 
D'ailleurs, je crois que je pourrais me le revoir encore, quelques jours après... Ça fait froid dans le dos de penser que je peux partager le quotidien d'un tueur en série, moi aussi en buvant une bière sur mon canapé.
 
Henry... Stop...
 
"Henry, portrait d'un serial killer", John McNaughton.
 

 

4 commentaires:

  1. Comment est-ce possible ? J'avais mis deux commentaires qui n'apparaissent pas ou ont disparue.
    Je ne me souviens plus de ce que je disais, ça devait pourtant être passionnant voire essentiel.

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    1. Je ne les ai pas vu venir. Du coup, je viens de vérifier, ils ne sont pas dans mes spams non plus. Ils n'ont jamais atterri jusqu'ici, trop de poussière ou trop de violence. Mais malheureusement, je ne doute pas qu'ils devaient être passionnants voir carrément essentiels. tant pis pour moi... Tu as au moins vu ce chef d'œuvre ?

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  2. Cher Bibison, tant que tu restes bien le cul sur ton canapé, on dira que ça ira ... Préviens nous quand tu te lèves ...

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    1. Si je lève mon gros cul du canapé, c'est pour aller chercher une nouvelle bière au frigo...

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