mardi 25 avril 2023

YES I CAN


Oui, je peux. 
Je peux dépoussiérer un vieux disque de 1974. Je souffle dessus, des grains de sable s’envolent, la couverture reste pourtant couleur sable pastel. Une couverture soignée et signée comme toujours avec les albums de cette époque, le fidèle Roger Dean. J’entre déjà dans un monde presque féerique prêt à franchir les portes du Delirium. Tiens, et si je m’en décapsulais une, de Delirium Tremens, pour mon plus grand délire d’ivrogne. Tiens, je me souviens, j’ai dû en boire quelques bières en écoutant cet album il y a trente ans, au moins… Mais passons, ne remuons pas ces vieux souvenirs poussiéreux.

Ils sont cinq garçons, pas vraiment dans le vent, et là je te raconte pas la poussière qui te remue jusqu’à l’intérieur, mais combien sont encore parmi nous. Je n’ose même pas regarder, à l’idée que peut-être cinquante pour cent aurait déjà mordu la poussière. 50% de 5, ça fait 2.5, hou, y en aurait-il un avec déjà un pied dans une tombe… Va savoir, avec ce bon vieux temps du rock et de ses survivants légendaires (dans mon cœur et mon âme, car oui beaucoup les ont oubliés). Bref, passons aussi sur la poussière de ces âmes, j'écoute encore Yessssss, quoi qu'en disent mes tympans... Et je bois encore de la bière, quoi qu'en dit mon tour de ventre...

Bon, tu as déjà fini ta bière et je ne t’ai pas encore parlé musique et surtout album. Tu as le droit de t'en décapsuler une seconde. « Relayer » enregistré à l’été 74, autour de Steve Howe, Alan White, Chris Squire, Jon Anderson et Patrick Moraz (petite pige temporaire pour remplacer Rick Wakeman). YES ! Un oui mythique, un oui d’un autre temps, cinq albums entre 1971 et 1975 d’une immense qualité, le rock progressiste est né en ces temps-là. Hou la la qu’est-ce que j’ai pu les écouter ceux-là, dans ma chambre adolescente à scruter les lézards de mon plafond ou de mes pensées, dans une Renault 4 d'un bleu gendarme, les cheveux au vent en route vers le passé.

Trois petits titres seulement sur la galette, mais ici on ne fait pas dans le nombre. On fait dans l'ambiance, on fait dans le délire, on fait juste de la musique, et de la putain de bonne :
  1. The Gates of Delirium : 21'55
  2. Sound Chaser : 9'25
  3. To be over : 9'08
De 1969 à 1974, j’enchaîne les disques, des nuits étoilées sur du rock progressif, trois groupes majeurs à écouter sous la lune (j'exclue volontairement Pink Floyd, hors catégorie). Chaque année, au moins trois disques incontournables de ces trois groupes majeurs : Yes, Genesis, King Crimson... Et si j'ai le temps ou les mots, les bières qui vont avec, j'ai envie de t'en parler un peu plus de ces disques-là avant que je ne devienne moi-même poussière dans ce bas monde. Ces disques, c'est juste ce qui me reste de mon adolescence et donc de ma vie, des mémoires d'un bison. Ces disques, ce sont mes moments de silence avec moi-même.

Que de beaux moments qui s'écoutent éternellement, au delà de la poussière de lune.

« Relayer », Yes.



5 commentaires:

  1. Yes? Je ne dirai qu'un mot, OUI. Sur le temps passé je dirais aussi... ben...oui. J'ai vu Genesis mais nettement plus tard, en 86. Salut l'ami et merci.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Que de souvenirs, cette époque, que de bières écoulées, de musiques écoutées...

      Supprimer
  2. Te voilà bien nostalgique !
    J'en suis surprise mais je reconnais être totalement passée à côté de ce groupe. Pourtant le beau chanteur à la jolie voix aurait dû m'interpeler. D'ailleurs j'aime les moments où il chante (un peu de Roger Daltrey) mais pas les fioritures autour (sauf la partie un peu orientale). Trop rock progressiste pour moi sans doute.
    Ils ne devaient pas carburer qu'à la binouze les garçons.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Certainement que ce genre de gars carburent au Red Bull :-).
      Je suis totalement prog... Chacun sa came... J'ai fait et je fais toujours dans le prog anglais jusqu'au prog allemand... mais toujours les cheveux longs... De toute façon, pour faire du prog, faut avoir les cheveux longs, sinon les accords ne marchent pas...

      Supprimer
    2. Ok, j'ai compris, pour être prog faut que les veuch se coincent dans les cordes.

      Supprimer