Les dernières pièces de théâtre que j’ai lu doivent remonter à mes années collèges. Je ne sais même plus, depuis ces lustres ancestraux, son auteur, un type qui se faisait prénommer Molière ou Corneille, peu importe, bref ce classicisme scolaire m’ennuyait profondément, parce que j’ai toujours pensé que le théâtre se vivait d’abord avant de se lire…
Alors, je me suis dit, avant d’annoncer ma mort imminente – à moins qu’intérieurement elle soit déjà survenue, il fallait que je me remette au théâtre, par choix, par goût et plus par obligation. Et du coup, pas n’importe quel texte. Il fallait quelque chose qui me transcende, la dernière pièce de théâtre, le dernier acte d’une vie. Celle qui servira de testament ou de chronique posthume car demain sera juste la fin du monde.
J’adore Xavier Dolan, même si j’ai une nette préférence pour ses films dans sa langue natale, et c’est avec beaucoup de plaisir (encore plus qu’à sa sortie en salle) que je me suis replongé dans la campagne française avec Gaspard Ulliel, Vincent Cassel et Nathalie Baye, adaptation cinématographique d’une pièce de Jean-Luc Lagarce. Il fallait que je jette mon dévolu sur ce texte et ô combien que j’ai apprécié ce plaisir, presqu’autant qu’une bonne broue aux saveurs locales d’outre-Atlantique. Merci Xavier de m’avoir permis de m’aventurer hors de mes prairies habituelles où l’herbe aromatisée à la vodka est si verte…
Bref, juste la fin du monde m’a enchanté. Bien sûr, je revoyais exactement les personnages du film et les images me venaient ainsi naturellement, ce qui ne diminue pas l’écriture de Lagarce. Juste la fin du monde, c’est juste un texte magnifique d’un pauvre type qui veut annoncer à ses « proches » éloignés depuis quelques années sa mort, ce qui après tout n'est pas la fin du monde. Et c’est beau, subtil, émouvant, cette difficulté à communiquer, il y a des types comme ça…
« La Mort prochaine et moi,
nous faisons nos adieux,
nous nous promenons,
nous marchons la nuit dans les rues désertes légèrement embrumées et nous nous plaisons beaucoup.
Nous sommes élégants et désinvoltes,
nous sommes assez joliment mystérieux,
nous faisons nos adieux,
nous nous promenons,
nous marchons la nuit dans les rues désertes légèrement embrumées et nous nous plaisons beaucoup.
Nous sommes élégants et désinvoltes,
nous sommes assez joliment mystérieux,
Nous ne laissons rien deviner
Et les réceptionnistes, la nuit, éprouvent du respect pour nous, nous pourrions les séduire.
Je ne faisais rien,
Je faisais semblant,
J’éprouvais la nostalgie.
Je découvre des pays, je les aime littéraires, je lis des livres,
Je revois quelques souvenirs,
Je fais parfois de longs détours pour juste recommencer,
Et d’autres jours,
Sans que je sache ou comprenne,
Il m’arrivait de vouloir tout éviter et ne plus reconnaître.
Je ne crois en rien. »
« Juste la Fin du Monde », Jean-Luc Lagarce.
C'est drôle, j'ai souvent très envie de relire les pièces obligatoires de l'adolescence pour voir comment je les apprécierais, SI je les apprécierais.
RépondreSupprimerC'est curieux, ton extrait ne ressemble pas à du théâtre.
J'adore Xavier mais ce film ne m'avait pas complètement convaincue je crois.
Sauf Gaspard...
Pas une seconde cette envie... ou très peu... de toute façon, je ne fais huère dans les classiques de deux ou trois siècles en arrière...
SupprimerC'est d'ailleurs une pièce pas classique, des dialogues certes, mais aussi des monologues, des pensées dites à haute voix...
Ah Gaspard... parce que Vincent est déjà pris avec Monica...
La bande annonce est magnifique.
RépondreSupprimerAh l'étreinte avec Nathalie...
émouvant, ce Gaspard... et beau en plus...
SupprimerSublime Gaspard. Comme une pub pour un parfum. Et quelle jolie voix !
RépondreSupprimerMais tu es en retard d'un mariage. Monica et Vincent c'est fini, F.I.N.I.
Il est marié à une jeunette de 19 ans. Mais on pardonne, c'est Vincent... et il milite pour la déforestation de l'Amazonie.
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Tu veux dire que je peux tenter ma chance avec Monica ?
SupprimerFranchement, comme dit Véronique : celui qui n'essaye pas, ne se trompe qu'une seule fois
SupprimerEvidemment il milite CONTRE la déforestation...
RépondreSupprimers'il milite contre, on peut effectivement tout lui pardonner...
SupprimerOui on peut, après tout, sa très jeube femme est majeure et la forêt c'est notre poumon droit.
RépondreSupprimerJeube : jeune.
RépondreSupprimerRésolution 2020 : relire avant de cliquer.
moi, je ne relis jamais, sinon je ne cliquerai jamais...
SupprimerCrisse, alors il me faudra lire un jour ce texte théâtral... avant la fin du monde et accompagné d'une FDM au nectar exquis...
RépondreSupprimeret la fin du monde, c'est pour bientôt... faut finir les réserves de FDM enfouies dans les sous-sols de ta cabane...
SupprimerOn les finira en Alaska dans un igloo...
Supprimer... entre deux partie de pêches au saumon :-)
SupprimerJe le regarderai... I promis ! ;)
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