mardi 15 janvier 2019

J’ai Fait Un Rêve


Je savais que je n’aurais pas dû goûter de cette bière au chanvre. J’ai fait un rêve. C’est peu dire. Si au moins, quelques geishas au kimono fleuri et à la senteur de jasmin venaient perturber mon sommeil, mais là, le rêve se transforme en cauchemar, images en noir et blanc, hallucinations éthérées. J’ai fait un rêve, chaque histoire commence de cette manière-ci. Une nuit, un rêve, dix jours de suite. Puissance du chanvre ou de du pouvoir de la lune. Sombre lune qui illumine la nuit de mille peurs, de profonde tristesse, de sombre solitude.

J’ai fait un rêve, et pourtant… j’aurais préféré l’oublier, ne pas se souvenir de ces cauchemars d’antan et de maintenant. En 1908, dans le journal Asahi, le grand écrivain Natsumé Sôseki proposa ces dix nouvelles, que l’illustratrice se proposa de transcrire en manga. Le dessin, sobre et épuré, sombre et presque zen, a tout pour me plaire. Mais les nouvelles sont courtes, aussi éphémères que les pensées de bonheur qui se sabordent en plongeant du pont de ce bateau, dans une eau froide et noire, une chute dans le vide qui n’en finit plus, longue descente vers les abysses de la mort et du désespoir.


Dix nuits, dix cauchemars, ce n'est pas avec ce livre que je vais trouvé le sommeil, seul dans le froid de mon canapé, cheminée en fin de chaleur. Par contre, une certitude est née de cette lecture, et ce n’est pas qu’un rêve, l’écrivain Sôseki fait déjà partie de mes lectures au pays du soleil levant, et aussi de ma PAL. L’occasion est là, oublier ces cauchemars et sortir un nouveau roman de Natsumé. Et laisser mon esprit vagabonder dans ces rêves et ces nuits de pleine lune, bleuie par l’âme de l’être aimé.  

Je regrette simplement de n'avoir pas mis en parallèle les nouvelles de Soseki avec les récits illustrés de Kondô mais les lois de l'édition et des droits d'auteur sont tels que le desiderata d'un lecteur lambda couvert de poils ne peut être tenu en considération.          

« Dix Nuits Dix Rêves », Yôko Kondô,
D’après un roman de Sôseki.


Sur une masse critique, 
des rêves et des nuits blanches de cauchemars ;
Merci donc à Babelio et
aux éditions Picquier. 

8 commentaires:

  1. Mais bon sang pourquoi n'as tu pas mis en parallèle les nouvelles de Soseki avec les récits illustrés de Kondô ?

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    1. Oui, je sais, je suis un pauvre type, un misérable être qui en plus ne parle même pas japonais, parce que pas sûr que ces nouvelles de Soseki soient traduite en français. Je suis vraiment nul. Désolé...

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  2. De Soseki je ne connais que quelques haïkus, je suppose que c’est le même ...
    Je suis preneuse pour plonger dans ces 10 rêves si on peut éviter les cauchemars -_- ^^

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    1. Oui, c'est le même Soseki... Des haïkus et de beaux romans...

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  3. Réponses
    1. La couverture, et certaines planches épurées sont vraiment d'une grande beauté... Les histoires un poil moins... trop courtes en image...

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  4. Tabarnak, c'est beau, tout beau ça... !
    Je te prendrais bien de ta bière au chanvre, pour affronter les cauchemars d'une Blue Moon mal lunée...
    De belles nouvelles graphiques, une couverture superbe, un Bison en émoi devant quelques geishas au kimono fleuri et à la senteur de jasmin. Crisse, que demander de mieux? :D

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    1. les geishas ont toujours su m'émouvoir, à moins que cela soit leur sexe parfumé au jasmin...

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